C’est connu et documenté.
Un agent d’influence est un acteur du marketing politique dont le rôle est d’entretenir et imposer un discours, une opinion, un point de vue partisan, intéressé. Donc biaisé, voire faux. Le monde du commerce euphémise cette activité mercenaire en parlant de communication. La politique parle plutôt de propagande. Les services de renseignements appellent cela manipulation et désinformation, voire déstabilisation. Le bon sens populaire parle de propos mensongers. Le droit de mauvaise foi. La presse de lobby.
Il y a d’autre part beaucoup de perversité dans le discours dominant. Trouver du plaisir à l’entretenir avec malignité s’appelle de la joie malsaine, la Schadenfreunde. La culture du management brutal à la française excelle dans ce domaine comme l’a illustré l’affaire France télécom et en atteste le pourcentage important de la population souffrant d’affections psychiatriques, pouvant mener jusqu’au suicide, quant un accident de travail ne l’empêche pas. Domaine où la France établit également des records.
Un pays qui se caractérise par un aussi profond et grand mal-être, une sinistralité sociale aussi importante, une répression disproportionnée et sanglante interroge sur le bilan, l’échec du politique qui persévère dans le déni autoritaire de son impéritie.
La mansuétude dont il béneficie étonnamment malgré les évidences pose la question d’une dimension culturelle à la perversité en France.
Ce particularisme s’observe facilement dans les débats, la gestion des personnels, la direction des entreprises et des administrations, les relations de travail, ... Voir le discours pour justifier une politique prohibée de régression sociale en responsabilisant et culpabilisant les plus modestes victimes de la débauche budgétaire à entretenir et favoriser la fortunes des plus nantis.
Cette mauvaise foi à defendre une telle ineptie économique est une insulte au bon sens. Cette perversité est le signe d’une absence de respect de la dignité humaine, une misère et une binarité psychologique dénuée d’affect ; dont la prévention semble proportionnellement échapper au souci des pédagogues au fur et à mesure que l’on s’élève dans les formations, notamment dans les grandes écoles et les sciences dures. Le mépris est une violence. Y aurait-il une fierté nationale à produire des brutes diplômées ?
L’actualité politique et le discours de celles et ceux qui monopolisent la parole semblent confirmer un peu plus chaque jour l’abdication de l’intelligence en flattant les instincts de masse, la détestation de l’altérité, la violence. Le mot " guerre " est mobilisé contre tous et n’importe quoi.
Le troll n’est qu’une expression marginale et une conséquence de cette tendance lourde du verbiage prétentieux et de mauvaise foi qui s’est imposée dans le débat public au préjudice des idées et des normes démocratiques. La défense de la minorité assiégée est le principe cardinal. Sauf mauvaise foi, l’agent d’influence est un suiveur, un grégaire manquant d’esprit critique et de curiosité. Ce qui est lié. L’ordre lui plaît, l’autorité le rassure, la loyauté l’aveugle. Un idiot utile. Il ne suit pas le courant. Il l’alimente, augmente son débit. Jusqu’à s’y noyer.