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Ligue des droits humains et Amnesty international Bruxelles ; MRAP Dunkerque ; SUD intérieur et Observatoire du stress de France Télécom Paris

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Billet de blog 17 février 2025

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" Ellélou la télé ? Alélà ! Éd’mun jdikoa ? Trouv'it kek'choz pour le 20 heures "

La communication fébrile et infantile du politique, au risque de l’indigestion - la fatigue informationnelle - par son accumulation et sa répetition superficielles, s’observe et se confirme. Sa contextualisation et sa mise en perspectives mériteraient d’être faites systématiquement, pour mettre en lumière la contradiction des déclarations qui se succèdent de plus en plus rapidement.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La succession de dépêches de l’AFP sur Médiapart illustre l’incohérence et l’accélération du concours de déclarations ineptes et contradictoires en politique intérieure et la mansuétude politique, ou son indifférence majoritaire, scandaleuses aux crimes qui se commettent au niveau international.

Ce décalage indécent par rapport aux priorités intérieures et aux impératifs internationaux trouve étonnamment un écho favorable dans les grands médias qui, faute de commenter l’essentiel et dénoncer les réalités manifestes, paraphrasent et brodent en chœur le grand vide d’une rhétorique de communiqués, jonglant avec les éléments de langage pour justifier l’injustifiable et contester l’évidence.

La réalité de ce verbiage, hissé à un degré de perfection, a dramatiquement dépassé la parodie des Guignols. Même l’humour des comiques les plus féroces devient incapable à en faire sourire. Y a-t-il encore quelque chose de drôle d’ailleurs ?

La théorie critique de l’École de Francfort n’est décidément pas à la mode. Quant à l’esprit critique, l’IA, célébrée en grandes pompes par les cadors de l’ingénierie financière à Paris, se chargerait de le faire disparaître (France info).

L’époque semble plutôt consacrer le cynisme de Cioran, la misogynie de Schopenhauer, la prétention d’Heidegger. Ce qui peut expliquer la notoriété médiatique d’Emmanuel Macron, de Bhl, de Houellebecq ou d’Hanouna... Cette consécration de l’inertie du fascisme mou, de l’indifférence et du mépris explique le regain de l’extrême-droite et le soutien inconditionnel au massacre de Gaza.

Ce massacre de Chios moderne n’a pas son Hugo ou son Lord Byron. Au contraire, ils sont persécutés (comme Assange), abandonné (comme Snowden).  Ils doivent fuir, s’exiler ou mourir (comme Navalny). L’Elysée condamne aujourd’hui la Russie d’avoir fait mourir Navalny, tout en oubliant qu’il a refusé l’asile à Snowden et a fermé son espace aérien pour l’empêcher de fuir ; alors qu’il vient de laisser passer l’avion de Netanyahou, recherché par la CPI, pour se rendre à Washington continuer à proférer ses propos de haine et ses menaces de violences, pour lesquelles il est recherché...

Un festival d’odieuses contradictions qui dresse le tableau d’un régime de notables où la respectabilité est devenue infréquentable. Le portrait de Dorian Gray dans un costume de Séraphin Lampion.

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