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Palestine : La CIJ dit que l’occupation israélienne est illégale

L’occupation des territoires palestiniens par Israël depuis 1967 y compris à Jérusalem-Est est illégale. La Cour internationale de justice (CIJ) a ajouté qu'elle devait cesser "le plus rapidement possible".

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https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20240719-la-cij-juge-ill%C3%A9gale-l-occupation-des-territoires-palestiniens-par-isra%C3%ABl

Prolonger :

Le Monde :

Pour conclure, les juges [de la CIJ] estiment qu’Israël a l’obligation de se retirer du territoire palestinien, d’« évacuer tous les colons », de restituer les biens détruits et de réparer les dommages causés. Cette dernière demande dépasse les scénarios catastrophes envisagés en Israël à la vielle de cet avis. Qualifiant « l’opinion » des juges d’« absurde », le premier ministre, Benyamin Nétanyahou a répliqué vendredi que « le peuple juif n’est pas un occupant sur sa propre terre, y compris dans notre capitale éternelle Jérusalem, ni en Judée-Samarie [la Cisjordanie occupée], notre patrie historique ».

Avec lui, presque toute la classe politique s’est indignée de cette décision, estimant qu’elle affaiblit l’Etat, dans le dixième mois de la guerre qu’Israël mène à Gaza, et qui a fait près de 40 000 morts, 2 millions de déplacés et détruit l’enclave. Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a déploré une décision « teintée d’antisémitisme ». Le président du Parlement est allé jusqu’à avancer que la Cour avait été « détournée par des islamistes ».

Ces hauts cris cachent mal cependant l’absence totale d’arguments de fond du gouvernement contre cet avis, à l’heure où celui-ci assume une politique d’annexion pure et simple de la Cisjordanie occupée, sans plus prétendre à un règlement négocié du conflit.

Le principal artisan de cette évolution, le ministre des finances et ministre de tutelle de la Cisjordanie au sein de la défense, Bezalel Smotrich, ne s’est pas embarrassé pour proposer une « réponse à La Haye : la souveraineté [de l’Etat d’Israël sur les territoires] maintenant ! » Le président Isaac Herzog, issu de la gauche, était bien seul à affirmer que la décision des juges « sape toute la notion de processus de négociations entre Israël et les Palestiniens ».

Jeudi, le Parlement avait voté, par 68 voix contre 9, un texte affirmant son opposition à l’établissement d’un Etat palestinien, avec le soutien notamment de l’opposition centriste menée par le général Benny Gantz, qui ne souhaite pas risquer d’être accusé de « gauchisme ».

L’avis juridique remis par les juges n’est pas obligatoire. Ils invitent néanmoins l’Assemblée générale, qui a saisi la Cour, et le Conseil de sécurité, à définir les modalités de retrait d’Israël du territoire palestinien, et de l’autodétermination. Quant aux 193 membres de l’ONU, ils sont appelés à « ne pas prêter aide ou assistance » au régime d’occupation.

La décision de la CIJ s’imposera très certainement à la Cour pénale internationale (CPI). Le bureau du procureur est censé enquêter sur les crimes de la colonisation depuis février 2021. De nombreux juristes considèrent que le dossier est techniquement, juridiquement, l’un des plus faciles. Mais le procureur Karim Khan n’a toujours pas demandé de mandat d’arrêt sur ce dossier.

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/07/20/occupation-des-territoires-palestiniens-la-cour-internationale-de-justice-appelle-israel-a-mettre-fin-a-sa-presence-dans-les-plus-brefs-delais_6253134_3210.html

France info :

Le gouvernement Nétanyahou "est en train de détruire la démocratie"

Guerre à Gaza : le gouvernement Nétanyahou "est en train de détruire la démocratie", accuse l'ancien chef du renseignement intérieur israélien, le contre-amiral Ami Ayalon, 79 ans, qui a été pendant quatre ans à la tête du Shin Bet, l’équivalent de la DGSI. Il avertit : en agissant comme il le fait à Gaza et en Cisjordanie, son pays court à sa perte.

à lire aussi "La majorité du peuple d'Israël veut que ce gouvernement parte" : à Jérusalem, des milliers de personnes manifestent contre Benyamin Nétanyahou

Le Premier ministre a été élu en 2022 pour quatre ans, et les prochaines élections se tiendront à l’automne 2026 : trop loin, trop tard, vu l’urgence de la situation. Pour Ami Ayalon, il faut que ses concitoyens se mobilisent dès maintenant : "On doit mettre le pays à l’arrêt. Et c’est pour ça que l’on descend dans la rue. Tout doit être tenté, même si c’est contre la loi. Tant qu’il n’y a pas de violence, c’est légitime. On doit être prêt à aller en prison. C’est ce qu’on appelle de la désobéissance civile."

"Partager ce morceau de terre !"

À plus long terme, l’ancien patron du Shin Bet ne voit qu'une seule voie vers la paix : "L’unique accord atteignable et pragmatique consiste à partager ce morceau de terre ! Les Palestiniens ont l’impression de n’avoir rien à perdre. Et le pire ennemi, celui dont tu dois te méfier, est l’ennemi qui pense ne rien avoir à perdre. Ils se battent pour leur liberté ! Et s’ils sont amenés à penser que la seule manière de mettre fin à l’occupation passe par la violence, ils vont le faire. Des gens meurent !"

L'ancien chef du Shin Bet ajoute que "les Israéliens ne voient pas les Palestiniens comme un peuple", mais que ces derniers ont selon lui "un droit indiscutable à l’autodétermination."

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