Les 150 morts du crash de l’avion de la Germanwings, dans les Alpes, le 24 mars 2015, sont encore dans tous les esprits. L’enquête a révélé que le copilote, Andreas Lubitz, à l’origine de cette catastrophe, était dépressif. Malgré sa maladie, il avait reçu l’autorisation de voler.
À la suite de ce drame, une équipe de chercheurs américains en santé publique ont cherché à mieux évaluer la survenue de dépressions parmi les pilotes de ligne.
Pour cela, ils ont envoyé un questionnaire anonyme, visant à évaluer la satisfaction au travail, à des professionnels de différentes compagnies aériennes. Plus de 1.800 ont répondu à l’enquête. Ils sont majoritairement américains, mais aussi canadiens, australiens, européens… Au total, plus de cinquante nationalités sont représentées.
Parmi eux, 12,6 % présentent des symptômes caractérisés de dépression. La proportion monte à 13,5 % parmi les pilotes qui ont volé dans les sept jours précédant l’enquête. 4 % avouent même avoir eu des idées suicidaires.
Les niveaux de dépression les plus élevés se retrouvent chez les pilotes qui prennent des somnifères et chez ceux qui se disent harcelés moralement ou sexuellement.
Eloignement familial et dette de sommeil ?
Face à ces résultats, les auteurs incitent les compagnies aériennes à mieux surveiller la santé mentale de leurs salariés, dans un but préventif. Ils annoncent, par ailleurs, le lancement d’une étude pour tenter d’expliquer ces taux de dépression inquiétants. Les longs voyages, l’éloignement familial, le décalage horaire, la dette de sommeil pourraient être une partie de l’explication.
Source : Environnemental health, 15 décembre 2016.