« Bonsoir mon colonel » : voici comment il est fréquent que, de BFMTV à CNEWS en passant par LCI, les éditorialistes bourgeois s’adressent et introduisent à leurs téléspectateurs Olivier Rafowicz, treillis sur le dos.
Car l’homme n’est pas seulement l’un des nombreux télégraphistes dévoués d’Israël qui saturent chaque jour les plateaux des médias dominants : il en est plus encore l’un des représentants officiel en France, porte-parole et colonel de son armée, et c’est à ce titre qu’il intervient quasi-quotidiennement sur les plateaux des médias dominants, jusqu’à parfois plus de dix fois par jour, ainsi que notamment mis en lumière par le site Arrêt sur Images :
"Mon colonel, bonsoir" : à la télé, l'omniprésent Olivier Rafowicz
Le porte-parole de l'armée israélienne, interlocuteur privilégié des chaînes d'info
Il enchaîne les plateaux, pour commenter l'attaque iranienne envers Israël, l'attentat à Tel-Aviv survenu début octobre ou les "opérations" israéliennes au Liban. Comme à chaque embrasement militaire au Proche-Orient, Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée israélienne, est l'une des sources systématiques des médias français. Qui ne parviennent que rarement à lui poser de réelles questions.
"Mon colonel, bonsoir". Ledit colonel n'opère pas dans les forces françaises, mais dans l'armée israélienne. Le présentateur qui le salue en plateau, lui, n'est pas israélien, mais français. Nous sommes sur BFMTV, le 1er octobre 2024. Il est 21h04. Au cours de son interview télé, Olivier Rafowicz, porte-parole de Tsahal, invité en visio, sera appelé "mon colonel" huit fois par les journalistes de la chaîne d'info en continu, Éric Brunet et Alice Darfeuille. Son intervention dure dix minutes. L'occasion pour le colonel d'insister sur l'attaque "sans précédent" subie par Israël (sur qui l'Iran a tiré 180 missiles balistiques le 1er octobre). Il ne donne pas de détails sur la riposte à venir. Il raccroche à 21h14. (...)
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Voir également sur Blast l’émission 4ème pouvoir coproduite par ACRIMED :
Propagande de guerre : les médias au garde-à-vous
La guerre, les guerres, ne se mènent pas que sur les champs de bataille. Elles se mènent aussi sur le front médiatique afin de mobiliser l'opinion. Car pendant qu'on envoie des armes, des soldats ou qu'on bombarde, il faut convaincre. L'opinion, ça se travaille, et les grands médias y contribuent quotidiennement. À chaque mobilisation sociale, à chaque conflit militaire, à chaque élection, le constat ne varie pas : les grands médias sont des médias de parti pris.
Un article du Club de Médiapart :
"Complément d'Enquête" : le mari blanchit Israël et sa femme noircit le Hamas.
Incroyable, l'émission de France 2, qui passe ses heures à établir la transparence et flétrir le mensonge, a confié le financement d'un documentaire sur le Hamas à l'épouse d'un colonel "porte parole" de l'armée israélienne. Du coup nous sommes sûrs que la vérité qui convient sera au rendez-vous.
Le Monde diplomatique :
Pour défendre ses intérêts, imposer son récit et faire taire ses contempteurs en se présentant le plus souvent comme victime de ses ennemis arabes, Israël dispose d’un vaste réseau d’ambassadeurs et de propagandistes en tout genre. Sa stratégie est d’autant plus efficace que Tel-Aviv bénéficie de la sympathie de nombreux médias occidentaux. par Alain Gresh