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Le nombre d'overdoses aux États-Unis en baisse de plus de 25%

Le nombre de morts par overdose a connu une baisse importante aux États-Unis en 2024, atteignant son plus bas niveau en cinq ans et offrant un peu d'espoir dans la crise des opioïdes que connaît le pays, selon des données publiées mercredi.

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Amy Greene, directrice exécutive du Collège Sciences, Humanités et Société de l’université Paris Sciences et Lettres et enseignante à Sciences Po Paris, publie aujourd’hui aux éditions Tallandier un ouvrage qui dresse un sombre tableau de la société états-unienne. Dans « L’Amérique face à ses fractures », la politiste met en évidence les multiples failles – politiques, économiques, sociales, culturelles… – d’un pays profondément désuni. Une lecture indispensable pour bien comprendre les États-Unis d’aujourd’hui, dont nous vous proposons ici un extrait consacré au fléau de la toxicomanie aux opioïdes – un fléau qu’un système de santé profondément inégalitaire ne parvient pas à endiguer, au contraire même.

La tragédie des opioïdes

« Maman dit que même nous, les enfants, ne sommes pas une raison suffisante pour arrêter les [opioïdes]. » (Christian Robinson)

Entre addictions, overdoses et décès qui s’ensuivent, force est d’admettre que la crise des opioïdes s’impose désormais comme un fléau dans le paysage social et sanitaire des États-Unis.

Depuis près de dix ans, la consommation massive des opioïdes est devenue un facteur central de la chute de l’espérance de vie. Depuis 2000, plus d’un million d’Américains sont morts d’une overdose, dont les trois quarts sont imputables aux opioïdes. En 2019, l’Amérique a compté 50 000 morts à cause d’eux, soit sept fois plus que le nombre de militaires américains tués dans les deux guerres en Irak et en Afghanistan confondues. Un an plus tard, alors que sévissait la pandémie de Covid-19, ce nombre grimpait à 70 000, avant de passer à 80 000 en 2021. Tous les jours, 220 Américains succombent aux opioïdes. Or le problème de l’addiction dépasse largement le nombre de personnes qui en meurent.

Plus de 1,7 million d’Américains ont une addiction aux opioïdes en lien avec les médicaments antidouleur prescrits légalement, et plus de 650 000 autres souffrent d’une addiction à l’héroïne. L’épidémie des opioïdes est coûteuse à tous points de vue : économique, social, en termes de santé et de politiques publiques.

Les opioïdes sont responsables d’un pic dans les taux d’incidence du VIH et de l’hépatite du fait du partage des seringues servant à s’administrer des substances illégales. Le poids économique annuel est considérable et croissant pour le pays. L’Agence fédérale pour le contrôle des maladies (Centers for Disease Control and Prevention) l’a chiffré : les conséquences de l’addiction aux opioïdes ont coûté plus de 1 500 milliards de dollars en 2020.

L’émergence de cette crise est due en premier lieu à la prescription légale des opiacés par les médecins : d’abord dans les années 1990, pour les patients ayant subi un traitement anticancéreux, puis au début du XXIe siècle, quand se sont libéralisées les prescriptions médicales touchant à la gestion de la douleur. En effet, recourir aux médicaments – notamment les opioïdes – était moins coûteux pour les patients qui n’avaient pas les moyens de s’offrir d’autres médecines alternatives comme la kinésithérapie, l’ostéopathie ou l’acupuncture. Les compagnies pharmaceutiques ont mené des campagnes d’incitation forte – pour ne pas dire de pression – auprès des médecins pour les encourager à prescrire, par exemple, de l’oxycodone ou de la morphine, tout en minimisant les interrogations concernant leur efficacité et surtout les risques d’addiction. ( États-Unis : la tragédie des opioïdes aggravée par un système de santé défaillant)

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