La démocratie repose sur l'Etat de droit qui se définit comme l'organisation des pouvoirs consacrant et garantissant les libertés publiques, c'est-à-dire les droits de l'Homme, dont le respect de la dignité humaine est la matrice.
Les droits de l'Homme procèdent donc tous du respect de la dignité humaine et c'est en conformité de celle-ci que s'apprécie l'exercice de chacun d'eux, puisque la dignité pose la limite infranchissable de leur exercice.
La dignité s'affirme donc comme la norme fondamentale des démocraties modernes et elle pose le principe de la relativité du droit et de la liberté d'entreprendre et du commerce en considération de l'atteinte possible que ceux-ci peuvent emporter sur le respect de l'intégrité physique ou morale des citoyens.
On peut ainsi dire que la liberté d'entreprendre et de commercer ne peut pas se justifier dès lors qu'elle emporte des conséquences néfastes pour la santé et la sécurité des personnes. Force est de constater que c'est le contraire qui se produit sans cesse et de plus en plus gravement dans le monde. La désespérance, l'abandon des plus faibles et l'accroissement des inégalités au profit d'un tout petit nombre de personne témoigne au mieux de l'échec du politique.
Il est dès lors étonnant, qu'au prétexte d'une liberté d'entreprendre, un pouvoir, qui n'est que le mandataire du peuple dont il a reçu comme mandat de garantir le progrès social et le bien-être général, persévère à mener une politique erronée puisqu'elle aboutit, comme il est déjà possible de le constater, à mépriser les droits de l'Homme et nécessairement le respect de la dignité humaine, en imposant, par exemple, la possibilité de rendre des conditions de travail indécentes, permettre une précarité sociale, accroître les difficultés à accéder à un logement digne, entraver le droit à se soigner, à s'instruire, polluer et saccager l'environnement, spolier les peuples au mépris de leur souveraineté sur les ressources naturelles afin de les gaspiller, ...
La "croissance" est le mot qui résume ce modèle antidémocratique qui aboutit au dérèglement climatique, montrant que le politique éprouve un mépris égal pour l'avenir de la planète qu'il n'en a pour l'avenir des populations.
Telle est donc l'incohérence dangereuse dans laquelle s'inscrit le discours d'un gouvernement visant à promouvoir des réformes et une vision qui menacent la santé et la sécurité des citoyens. L'incohérence juridique de l'action d'un tel pouvoir le prive dès lors de toute légitimité démocratique et ce n'est pas d'une élection qu'il peut se justifier de trahir le mandat qu'il a reçu.
C'est le fond du débat des élections à venir. Faut-il encore qu'il y ait des programmes qui en tiennent compte et soient proposés aux électeurs.