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Billet de blog 26 février 2024

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La contestation de la PAC annonce-t-elle le retour des jardins ouvriers ?

Le patronnat agricole et ses divisions de tracteurs ne veulent pas d’une politique agricole commune qui imposant des règles de qualité et de santé publique comme le souhaitent les consommateurs. Ceux-ci vont-ils alors continuer à acheter des produits douteux issus de l’agrochimie industrielleou revenir au commerce de proximité, voir réinvestir le modèle du jardin ouvrier ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il ne semble pas y avoir d’alternative au diktat de la FNSEA à vouloir imposer un modèle de production agricole fondé prioritairement sur l’optimisation immédiate des profits - sans préciser de qui (puisque beaucoup de paysans en sont exclus, cf. Les suicides).

La FNSEA veut ainsi imposer aux populations une alimentation industrielle et chimique dont les effets nocifs pour la santé font régulièrement l’objet de publications. Une agriculture destructrice de l’environnement, tuant les sols et la diversité végétale comme animale, qui méprise la santé des riverains en voulant épandre ses produits chimiques à la limite des habitations.

Et c’est à ce modèle que s’associent l’exécutif et sa majorité contre ce qu’attendent l’opinion et le monde paysan, s’il en subsiste un. Car sa disparition, via la logique industrielle en marche depuis des années, ne lui laisse pas de place pour survivre. Et ce n’est pas le Crédit agricole, plus ou moins géré par la FNSEA, qui va les aider à se maintenir.

Il y a quelque chose d’étonnant dans ce mouvement de revendication à un droit de mépriser et détruire l’environnement et la qualité de la vie des agriculteurs, des habitants des campagnes et de la santé des consommateurs. Le motif de ce mouvement serait que la profession manque d’argent - sans distinguer encore une fois les patrons meneurs de la FNSEA des paysans endettés près du Crédit agricole et qui finissent par se suicider.

Le Crédit agricole est l’une des 10 plus grosses banques du monde.

Combien de profession ou de syndicat peuvent se prévaloir de posséder ou gérer l’une des dix plus grosses banques du monde et manifester au motif qu’ils manquent d’argent ? Est-ce pour augmenter le résultat du Crédit agricole que la FNSEA lance ses divisions de tracteurs en envahit les villes ? Car, sur le fond, il ne semble pas que ce soit la qualité sanitaire, gustative, nutritive ; ni la réduction de l’empreinte carbone qui la motivent. Les circuits courts de l’alimentation n’entrent pas dans les revendications qui portent plus sur la globalisation.

Au-delà du seul Crédit Agricole, la FNSEA ne gouverne-t-elle pas l’agriculture depuis des dizaines d’années dejà ? Qui est a la tête des chambres d’agriculture, de la MSA, ... ? La FNSEA se plaint des conséquences de sa gouvernance en accusant Bruxelles dont elle démontre aujourd’hui qu’elle en influence aussi la politique.

Enfin, la FNSEA critique le blé ukrainien et l’Union européenne de le laisser entrer en Europe. Mais à qui appartiennent ces fermes gigantesques rachetées a vil prix en Ukraine à la chute du bloc communiste ? Qui sont ces agro investisseurs qui arrosent leurs blés de pesticides et se plaignent ensuite de ne pas pouvoir en faire autant où ils veulent ? N’est-ce pas des investisseurs d’Europe de l’Ouest, par hasard ? Du même type que ceux qui confondent la viande cheval avec celle du boeuf ? Qui modifient la composition des produits ou diminuent leur poids dans les emballages pour faire de l’augmentation déguisée ?

Les ménages modestes, confontés à l’impossibilité de continuer à acheter des produits devenus trop chers et sur lesquels ils ont un doute sanitaire, vont peut-être retourner eux mêmes au jardin ; apprendre à se nourrir par eux-mêmes, se réapproprier un savoir perdu en 60 ans de promesses qui s’avèrent toxiques pour le paysan comme pour le consommateur, la faune et la flore.

Voilà peut-être l’alternative au chantage de la malbouffe industrielle que fait la FNSEA et que cautionne avec une étonnante mansuétude l’exécutif et sa majorité, autrement plus répressif d’habitude pour bien moins que ça.

Comme pour le génocide à Gaza, la FNSEA montre que le deux poids deux mesures doit être le psens du En même temps.

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 Les Pfas dans les fruits et légumes ont triplé en dix ans

Les consommateurs sont de plus en plus exposés aux Pfas via les pesticides utilisés dans l’agriculture, indique une nouvelle étude de PAN Europe.

La proposition actuellement débattue au niveau européen visant à une interdiction « universelle » des Pfas exclut les pesticides de son champ d’application « sous prétexte précisément qu’ils étaient déjà suffisamment réglementés en vertu des normes européennes sur les pesticides ».

PAN Europe réclame d’urgence la suspension et l’interdiction des pesticides Pfas : « Ils conduisent à la pollution de l’environnement et à l’exposition intentionnelle des consommateurs jour après jour. Ils ne sont absolument pas indispensables à notre agriculture. Des alternatives existent. Il est temps de les déployer. »

L’Ukraine, le nouvel Eldorado des céréaliers français

Le conflit russo-ukrainien pourrait entraîner une montée des cours des céréales et générer une augmentation massive du prix du blé. Connu pour être le « grenier de l’Europe », l’Ukraine est aussi devenue depuis une dizaine d’années, une manne inépuisable pour les céréaliers français.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 25.02.2022

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