Patrick Cahez (avatar)

Patrick Cahez

Ligue des droits humains et Amnesty international Bruxelles ; MRAP Dunkerque ; SUD intérieur et Observatoire du stress de France Télécom Paris

Abonné·e de Mediapart

297 Billets

2 Éditions

Billet de blog 29 octobre 2015

Patrick Cahez (avatar)

Patrick Cahez

Ligue des droits humains et Amnesty international Bruxelles ; MRAP Dunkerque ; SUD intérieur et Observatoire du stress de France Télécom Paris

Abonné·e de Mediapart

Tentative de meurtre au travail et suicide au palais de justice

Un avocat tente de tuer un autre avocat et se suicide sur son lieu de travail à cause d'un différent professionnel : le palais de justice de Melun. La justice sert de cadre à l'expression paroxystique des conflits sociaux.

Patrick Cahez (avatar)

Patrick Cahez

Ligue des droits humains et Amnesty international Bruxelles ; MRAP Dunkerque ; SUD intérieur et Observatoire du stress de France Télécom Paris

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un avocat tente de tuer un autre avocat et se suicide sur son lieu de travail à cause d'un différent professionnel : le palais de justice de Melun. La justice sert de cadre à l'expression paroxystique des conflits sociaux.

Au-delà du mobile de l'auteur et de la procédure engagée contre lui par sa victime, ce drame, qui frappe une catégorie socio-professionnelle supérieure, interpelle sur la nécessité à s'inquiéter sérieusement de la montée de la violence dans les rapports professionnels.

Il y a lieu de s'interroger sur la modernité des procédures et la gestion des différents sociaux en France ; dans un Etat qui se désengage, néglige l'obligation positive de garantir l'effectivité des droits et abandonne les individus à l'exaspération ou au désespoir d'être confronté à des procédures formelles contraires au sens commun de la justice.

Cela contribue d'autant mieux à favoriser le vote d'extrême-droite que l'Etat et les employeurs décrédibilisent l'action syndicale et livrent le dialogue social au rapport de forces, se plaignant ensuite des dérapages, pourtant prévisibles.

Si le droit s'apprend dans les facultés, le sens de la justice est inné. Le fossé que favorise l'ignorance et/ou l'ineffectivité du premier amplifie le sentiment d'injustice, la perte de confiance de l'opinion dans ses institutions pour, finalement, banaliser la remise en cause de la démocratie et la montée des extrémismes et de la violence.

L'usage d'une arme est indéniablement l'expression ultime d'un rapport de forces. Elle signale l'échec ou la perte de sens du débat dans les rapports sociaux.

Si le batonnier n'est pas l'employeur, il en a une fonction dans l'exercice du pouvoir de sanction. Le drame de Melun interpelle les responsables politiques sur la dégradation des rapports sociaux et ne peuvent pas se limiter à une simplification comme ils l'ont fait pour Air France.

Il est bien triste qu'une profession de médiation comme celle d'avocat aboutisse à une telle tragédie qui signale la régression de l'Etat de droit au sein même d'un palais de justice. Ce n'est pas anodin.

La procédure écrite en matière disciplinaire aurait évité ce drame.

________________

Le geste fou d'un avocat d'extrême droite Par Michel Deléan

L'avocat Joseph Scipilliti a tiré à plusieurs reprises sur le bâtonnier Henrique Vannier, ce jeudi en plein tribunal de Melun, avant de se suicider. Décrit comme dépressif, quasiment en faillite, Scipilliti était l'avocat du site d'extrême droite Riposte laïque, qui défend sa mémoire de façon indécente.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’auteur n’a pas autorisé les commentaires sur ce billet