Macron est le président d'une humanité dirigée par une rationnalité mathématique, un tableur Excell, dénuée d'affect, formaliste mais sans fond démocratique. Son idée, celle qu'il oppose et veut imposer à ses critiques, n'est qu'une démocratie d'apparence, superficielle excluant toute la dimension sociale de l'Etat de droit hérité du droit constitutionnel consacré en 1946 et faisant partie du bloc de constitutionnalité de la cinquième république.
La démocratie ne se joue pas seulement le jour des élections, elle se joue tous les jours. Ce n'est pas parce que le peuple souverain s'exprime par le scrutin un jour qu'il abandonne son autorité pour le reste du temps et doit se priver de penser, d'agir et revendiquer, voir contester et manifester. L'électorat reste souverain en permanence et l'élection n'est qu'un mode de désignation du mandataire temporaire qui se voit confier la gestion des affaires publiques dans le respect du cadre du droit constitutionnel et conventionnel. Ce que ne fait pas Emmanuel Macron. Le but d'une société moderne est de garantir le bien-être général. La notion de sécurité se traduit nécessairement et préalablement par la garantie d'une sécurité sociale efficace. Or, l'action macronienne est de détruire l'héritage de cette sécurité héritée du conseil nationale de la révolution.
La mentalité contemporaine ne se satisfait plus de la démocratie libérale représentative, verticale, ce qu'incarne à l'excès Emmanuel Macron par sa confiscation du pouvoir ; mais demande l'avènement d'une démocratie républicaine, horizontale. Il faut retisser l'adhésion à l'idée d'un vivre ensemble, d'une volonté de faire communauté.
La démocratie est conflictuelle. La question qu'elle pose n'est pas d'éliminer le conflit, ce qui est une vision majoritaire ; mais d'aménager efficacement l'expression du pluralisme pour parvenir à une résolution pacifique et durable des conflits, des oppositions.
Emmanuel Macron est un homme du passé ; puisque sa méthode repose sur la négation des critiques. Il invoque une interprétation abusive, contractuelle, de la légitimité comme issue exclusivement des urnes. Une élection n'est pas un blanc seing ni une acceptation irrévocable pour l'avenir. De plus, s'il se réfère au droit des obligations pour justifier son autorité, le contrat pose la condition de la bonne foi et l'exécutif ne remplit pas cette condition.