Je joue encore le « Je vous l’avais bien dit ! » ; et ça peut énerver.... Je me suis intéressé depuis belle lurette à l’évolution de la population du Caillou, en particulier à celle selon les différentes ethnies (dites communautés, ethnie sent encore le soufre, comme le mot race, malgré son origine noble, ignominieusement détournée par les racistes) de ce pays où le racisme existe encore et, malheureusement, des deux côtés, avec cependant des allures d’Apartheid chez certains loyalistes radicaux.
Ce qui se passe selon les dernières informations données par les premiers résultats diffusés fin juillet 2025[1] du recensement de l’ISEE.nc effectué avec un an de retard (l’insurrection de Mai 2024 en étant la cause) mais, là encore, sans faire trop de bruit car sans en tirer la principale conséquence (l’exode des Européens, 1/3 de la population de 2014) ; ce sera le premier point de ce billet.
Bien sûr, il faut prendre cette évaluation comme un ordre de grandeur : j’ai simplement repris, faut de mieux, pour la période 2019-2025 les analyses de l’ISEE de 2014 à 2019 ; il est possible que les temps aient un peu changé. Certains de mes amis du Caillou sont convaincus que pas mal de Caldoches et même de jeunes Kanak ont fait leur valise depuis mai 2024 : je fais l’ hypothèse que ça n’a pu changé la tendance qu’à la marge ; on verra quand l’ISEE affinera ses résultats...
Le second point ira plus loin en montrant clairement le retour de la chanson « J’irai revoir ma Normandiiieee » en utilisant ces données et nos hypothèses.
Cette évolution et donc ce coup de tonnerre pouvait en fait déjà être perçu il y a bientôt trois ans (j’annonçai en effet dans un billet du 22 octobre 2022[2] le véritable coup de tonnerre qui vient donc d’être confirmé, cependant par un véritable recensement) ; ce sera l’objet du troisième point de ce billet.
1 – La population baisse, mais rien sur qui se fait la malle ! L’art du Pays du Non-Dit de Louis-José Barbançon[3] …
Pas un mot, pas un, dans le premier article indiquant qui est parti ! « Le profil des partants », non connu...) ; « Baisse globale, départs, solde naturel : les enseignements du recensement 2025 en Calédonie, qui compte 264 596 habitants. […] La baisse d’attractivité n’a pas été assez compensée par les naissances. […] C’est la première fois depuis 1946 que la population calédonienne baisse entre deux recensements, relève l’AFP. […] Un solde naturel moins fort, face à un solde migratoire plus dégradé ». Est noté néanmoins pour la période 2019-2025, « Un "solde naturel" positif (+ 11 000) […] Par ailleurs, la différence entre les départs du Caillou et la venue de nouveaux arrivants est au contraire négative (- 18 000) ».
Que des broutilles, selon cette approche en variations par an : + 0,7 % par an pour le solde naturel positif ; – 1,2 % pour la migration nette ; ce qui fait quand même – 6,6 % en 6 ans (par exemple en Métropole plus de 4 M d’habitants en moins…). Comme me l’enseignait l’un de mes profs (et bien avant 1968 : c’était à l’époque très osé) les ratios (un pourcentage) « C’est comme les bikinis : ça donne des idées, mais ça cache l’essentiel » ; c’est également vrai pour les taux annuels de variation.
Le second article, où intervient le chef de mission du recensement calédonien, Jean-Philippe Grouthier (de l’INSEE, nationale) se contente d’observer « Que la population baisse, c’était à peu près certain ». Toutefois, qui est parti n’est encore pas dit ; sauf que tout le monde le comprendra (au Pays du non-dit...) : « Je pense que s’il y a une petite surprise pour certains, c’est : "On aurait cru que la population avait plus diminué". C’est l’effet "grossissant" que peuvent avoir les réseaux sociaux, ou des discours tels que "tout le monde est parti ", ou "avec le Covid tout le monde est mort". Il faut s’en méfier et la statistique est là pour remettre l’église au milieu du village ». Les bras m’en tombe : pas un mot explicite de l’exode des Européens de la part d’un patron de l’INSEE où les statistiques ethniques sont, rare exception en France, admises sur le Caillou !
Aucun article du 29 juillet ne dit mot de qui est parti ! Mais on peut le deviner quand est évoquée la forte baisse de la population de Nouméa (– 10 % depuis 2014 !). Il est vrai que dans sa courte note de quelques lignes, l’ISEE n’en dit pas plus.
2 – Malgré ces Non-Dit on peut en déduire facilement le fond de la question…
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On peut évaluer, et sans beaucoup de chance de se tromper (mais il ne s’agit évidemment que des ordres de grandeur : peut-être un peu plus ou un peu moins d’un tiers des Européens qui se sont tirés) l’évolution par ethnie que se refuse à aborder l’ISEE 2025 et ses commentateurs. On fait l’hypothèse, sans doute pas trop idiote pour qui a compris les résultats du recensement de 2019 et ses analyses par l’ISEE de l’époque, que l'écrasante majorité des migrations nettes concerne les Européens (et singulièrement les Zoreils) et très secondairement les autres ethnies du Caillou[4] ; avec les taux de croissance naturelle annuels actuels (environ 0,7 %) on trouve en 2025 pour les Kanak (hypothèse migration nette proche de zéro) le passage de 2019 à 2025 d’une population de 112 à 117 milliers, idem pour les autres ethnies déclarées hors Européens, mais avec un petit peu (au pifomètre) de départs nets, de 36 à 37 milliers, enfin la chute de 65 à 51 milliers pour les Européens, soit autour de – 14 milliers. C’est en effet considérable, mais rappelons que le solde migratoire net total est d’environ 18 milliers, avec, pour ces Européens une croissance naturelle autour de 2,8 à 3 milliers, c’est probablement l’ordre de grandeur.
Et voilà ! Le reste coule de source.
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Les Kanaks, toujours à 44 % en 2025 selon les estimations des données brutes de l’ISEE (contre 41 % en 2019) sont déjà largement devant les Européens passant de 24 à 19 %. Mais en données corrigées, les Kanak, frôlant les 50 % depuis en fait 2009, sont devenus majoritaires en 2019 et sont peut-être à 57 % actuellement ! Avec toutes les conséquences démographiques et, évidemment, politiques.
Et l’on retrouve donc le coup de tonnerre déjà évoquée en 2022 : un tiers des Européens venus chercher l’Eldorado se sont enfuis (et bien avant le 13 mai 2024 !) à cause de la non attractivité, de l’incertitude, etc. Ça va peut-être un jour apparaitre dans la presse locale…
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L’évolution en Province Sud et à Nouméa ne fait que traduire l’évolution générale du pays.
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3 – Mais on ne découvre en fait rien : tout était déjà écrit il y a trois ans, cependant sans la confirmation d'un véritable recensement…
On écrivait donc en octobre 2022 dans notre billet : « La population de Nouvelle-Calédonie serait maintenant en baisse, en pleine incertitude des négociations sur l’avenir institutionnel : Indépendance ou pas ? Plus de câlins sur Le Caillou ? On aura compris que la solution à cette fausse énigme réside dans le flux migratoire extérieur net : les "Blancs" (il faut appeler un chat un chat, surtout dans un pays de Mélanésie, Îles noires) se tirent. Et en masse ; et essentiellement les Métros ou Zoreils, les originaires de Métropole. C’est l’ISEE (l’Institut des statistiques et des études économiques, l’INSEE local) qui le suggère discrètement, mais sans aller jusqu’à une affirmation péremptoire. [Je souligne maintenant, PC ; ce n’était pas souligné en 2022] Tout est dit en termes plus politiquement corrects : en évoquant les natifs et non-natifs, et sans plus de précision. [Idem] Dans les médias, on n’en fait pas de gorges chaudes, et toujours en termes mesurés ; chez les loyalistes anti-indépendantistes, pas de pleurs, ou alors sous cape ; chez les indépendantistes, pas d’explosion de joie, ou alors bien cachées. Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine… »[5].
Je continuais par : « Tout a commencé en fait, répétons-le, dès 2014, l’ISEE ne s’en est rendu compte qu’avec le recensement de 2019 qui indiquait clairement le fort flux migratoire négatif net ; une lecture même pas trop attentive permettait déjà de comprendre que l’exode provenait des Européens, et en particulier des Métros. L’ISEE l’écrivait de façon plus soft : "Le net fléchissement démographique s’explique par un solde migratoire apparent devenu négatif pour la première fois depuis près de quarante ans. Entre 2014 et 2019, 27 600 personnes qui vivaient en Nouvelle-Calédonie en 2014 ont quitté l’archipel, soit un habitant sur dix. Les trois quarts des départs concernent des personnes qui ne sont pas nées en Nouvelle-Calédonie … Inversement, 17 300 personnes qui ne vivaient pas sur le Caillou en 2014 sont arrivées depuis.... Le solde migratoire apparent est déficitaire de 10 300 personnes entre 2014 et 2019, soit 2 000 départs nets par an". Résumé : "L’émigration importante de non-natifs explique en partie ce résultat". Il faut lire les tableaux pour comprendre que les Européens ont en effet diminué de 7,7 milliers ; quand même près de 11 % de moins qu’en 2014… ».
Déjà donc en 2022, l’ISEE n’appelait pas un chat un chat mais les Européens zoreils des « non- natifs ». Malgré les précautions de l’ISEE, c’était déjà un jeu d’enfant de répartir le solde migratoire net ; j’ajoutais : « Le résultat est frappant ; on comprend mieux pourquoi l’ISEE ne s’y est pas hasardé : c’est politiquement très gênant compte tenu du blocage actuel des négociations sur l’avenir institutionnel et la sortie des Accords de Matignon-Oudinot de 1988 et de Nouméa de 1998, la date butoir d’éventuels nouveaux accords étant justement 2024. Les Kanak (G 11) deviendraient largement majoritaires au niveau du pays en 2024, avec 58 % contre 25 % pour les Européens : plus de deux fois plus. Si cette hypothèse pessimiste pour les tenants de la Calédonie française est risquée, celle d’un rapport 55-28 ou même 53-30 suffit à émouvoir les loyalistes et à réjouir les indépendantistes… ».
Voir ci-dessous mes graphiques de 2022.
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La politique fait donc aussi peur à certains statisticiens qu’à certains journalistes...
Concernant les journalistes, discrétion de violette des JT du Caillou.
Seul le JT de la télé Caledonia a évoqué, et seulement le 29 juillet, ce recensement, mais évidemment rien sur qui est parti ; en revanche est analysée la baisse de population dans la zone de Koné, plus évidente à expliquer. Plus rien dans les JT suivants. On n’a pas trouvé le JT de NC 1ère de cette date : il n’a pas eu lieu suite à une grosse panne informatique ; pas de chance pour parler du recensement. Les JT suivants ne l’ont jamais évoqué… Celui du mercredi 30 évoquait la crise du nickel et les tensions politique avec le rejet du FLNKS, la réaction de Valls (voir le billet précédent) l’intervention de Téin depuis la Corse, et surtout les réactions très négatives de la jeunesse (mais aussi des vieux) à Ouvéa. Celui du jeudi 31 évoquait encore le Bougival, c’est fini du FLNKS, avec retour sur les explications de Tjibaou qui justifiait toujours, un peu gêné, semble-t-il, sa signature à un projet, pas à un accord ; puis suit le show des pro-accord de Bougival (également évoqué dans le billet précédent). Au JT du vendredi 1er août, d’abord Metzdorf tout sourire à Lifou et « très positif » quoi qu’un peu chatouillé par la CCAT (première manifestation publique du mouvement). Puis, donc, la réunion de tous sauf le FLNKS : « Un moment politique fort » selon ce JT où est évoqué le fameux comité de rédaction proposé par Valls mais aussi les profondes différences entre tous ces partisans de l’accord de Bougival (par exemple sur le report ou non des élections provinciales ou non, singulièrement entre Backès et Metzdorf). Show suivi par un micro-trottoir sans intérêt... Rien de passionnant au JT du 2 août…
Voilà pour les journalistes ; passons aux statisticiens.
Comme chacun sait, les statisticiens ne font jamais de politique : ils comptent, ils ne content pas ! Tu parles, rien n’est plus faux, ne serait-ce que par la naissance de cette science au XVIIe et XVIIIe siècle et le mot même de statistique ! C’est l’une de mes nombreuses marottes découvertes sur le tard grâce à un collègue prof de stats : ce mot fut inventé par l’économiste allemand Gottfried Achenwall au milieu du Siècle des Lumières ; le Britannique William Petty l’avait précédé un siècle auparavant en nommant tout simplement cette science, sans chercher midi à 14 heures, arithmétique politique. Il fallait le faire !
Sans doute encore une bonne blague de cet impénitent auteur de tous ces billets, penseront beaucoup de mes lecteurs ! Pas du tout, insistons. On en apprend en effet de belles dans l’article suivant.
STATISTIQUE : Etymologie de STATISTIQUE
« Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1785 « étude méthodique des faits sociaux par des procédés numériques » (BACHAUMONT, Mémoires secrets, Paris, t. 29, p. 102) ; 1792 empl. adj. (Feuille du cultivateur, II, p. 218 ds BRUNOT t. 9, p. 1060, note 4) ; b) 1843 « ensemble de techniques d’interprétation mathématique appliquées à des phénomènes pour lesquels une étude exhaustive de tous les facteurs est impossible » (COURNOT, Exposition de la théorie des chances et des probabilités, Paris, p. 182) ; 2. 1830 « ensemble de données numériques concernant une catégorie de faits, utilisable selon les méthodes de la statistique » (Encyclop. méthod. Méd. t. 3). Empr. à l’all. Statistik, forgé par l’économiste all. G. Achenwall (1719-1772), qui l’a dér. de l’ital. statista « homme d’État », [Je souligne, PC] la statistique représentant pour lui l’ensemble des connaissances que doit posséder un homme d’État (Brockhaus Enzykl.) ».
Il n’est en outre pas évident qu’Achenwall soit passé par l’italien pour nommer le mot : Statistik viendrait directement de l’allemand, Staatskunde (connaissance ou science de l’État).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Statistique
Mais on peut essayer de rire un peu : « La statistique a démontré que la mortalité dans l’armée augmente sensiblement en temps de guerre ». (Alphonse Allais, Les Pensées).
On peut penser que Petty et Achenwall, contrairement aux statisticiens du Caillou et au chef de mission de l’INSEE, auraient bien expliqué que ce sont en effet les Européens zoreils qui étaient en train de fuir l’Eldorado ; et en masse ! Et l’on constate en plus que ces statisticiens collent parfaitement avec le Pays du Non-Dit de Barbançon !
Enfin, ce coup de tonnerre déjà entendu par ceux qui ne veulent pas être sourds, va arranger les indépendantistes radicaux qui vont peut être finir par accepter l’accord de Bougival (voir le billet précédent) avec l'hémorragie des Zoreils en Province Sud. Je dois faire ici une double autocritique : 1/ j’ai toujours pensé récemment que les loyalistes exagéraient le nombre des départs ; d’ailleurs l’ISEE était elle aussi assez réticente sur les chiffres annoncés ; 2/ Malgré son déséquilibre évident en défaveur des indépendantistes (je persiste et signe) ce compromis n’est peut-être pas à si vite jeter à la poubelle : ça rempli un peu plus le verre de grains de sable au 3/4 vide comme nous le disions dans nos billets précédents.
Et voilà que je deviens peut-être aussi un faux-cul, malgré le déséquilibre évident de l’accord...
Notes
[1] https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/baisse-globale-de-la-population-tres-nombreux-departs-solde-naturel-positif-ce-que-revele-le-recensement-2025-en-nouvelle-caledonie-1608837.html
et :
ainsi que :
et
La courte note de l’ISEE n’en dit pas plus.
https://www.isee.nc/population/recensement/structure-de-la-population-et-evolutions
[2] https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/201022/apres-la-ruee-vers-l-eldorado-l-exode-des-blancs-de-noumea-la-blanche
Le titre de ce billet était Après la ruée vers l’Eldorado, l’exode des Blancs de Nouméa la Blanche, son sous-titre Plus d’un Européen sur trois, surtout les Métros, se sont tirés ou vont se tirer de Nouvelle-Calédonie de 2014 à 2024… Mais qu’en termes plus polis ces choses-là sont dites…
[3] Déjà cité ici ou ailleurs, peut-être 1000 fois : Le pays du Non-Dit, paru en 1992.
[4] Il n’y a pas de raison que ces comportements aient beaucoup changé après 2019, et même après Mai 2024. Il est curieux que l’ISEE ne mentionne pas ces hypothèses…Mais elle s’est toujours refusée à analyser et tenter de répartir ceux qui refusent de déclarer appartenir à une ethnie précise (que l’on va appeler les Refuzniks (par analogie, certes lointaine, avec les Juifs russes qui ne pouvaient quitter l’URSS) en forte croissance depuis surtout 2009. Nous proposons depuis des lustres de les répartir au prorata de la part de chaque ethnie selon les données brutes de l’ISEE, faute d’avoir tenté mais non réussi à trouver mieux…
[5] Et encore : « La forte dynamique du taux de croissance naturelle, mais surtout celle de l’immigration historique pouvait cependant laisser espérer, avant un revirement datant déjà de 2014-2019, et bien documenté par l’ISEE après le recensement de 2019 (trois ans déjà…) une population de 300 mille âmes aujourd’hui et 322 milles en 2024 ; patatras, ce n’est qu’environ 270 en 2022 et peut-être 266 en 2024 ». On n’était pas loin des données de 2025…
Ou encore : « Les Métros sont très mobiles : ils sont attirés par l’Eldorado, mais fuient en temps de crise (économique et politique) ; autrement dit, l’éventuelle Kanaky Nouvelle-Calédonie est bien l’une des dernières colonies du Nouveau Monde. […] Aujourd’hui [en 2022 donc], toujours pas de buzz ; mais quelques murmures au MEDEF local qui, pour une fois, se fait l’adepte de l’offre expliquée par la demande et voit d’un mauvais œil la consommation s’écrouler ; tout en se plaignant cependant du manque de main-d’œuvre (qualifiée) qui risque de faire déraper le coût du travail… Catastrophe politique, encore peu évoquée, où le Grand remplacement à l’envers verra peut-être la population kanak devenir ultra-majoritaire en 2024 (avec autour de 58 %, contre 25 % pour les Européens) année charnière en matière de transformation institutionnelle ».