Après un long silence assourdissant après son échec (voir nos précédents billets) Valls persiste et signe : c’est bien d’une souveraineté avec la France se rapprochant furieusement d’une indépendance-association dont il s’agit ; mais la France gardera sa présence militaire pour protéger le Caillou face à la Chine et donc continuer la stratégie Indo-Pacifique dessinée par Macron. Indépendance avec la France, et non dans la France, mais le porte-avion bleu-blanc-rouge sera toujours là[1].
Les droites qui ne disaient publiquement pas un mot contre le projet de Valls se sont réveillées, et pas seulement Laurent Wauquiez[2] qui tira le premier le 16 mai qualifiant « d’indigne » son chemin vers l’indépendance : mais presque une semaine après l’échec du 8 mai ! Sans doute pour combler son retard contre Retailleau qui l’a emporté contre lui le dimanche suivant avec près des ¾ des voix...
Le 17 mai, Valls met[3] les points sur les i : « Par ailleurs, écrit l’article, Manuel Valls détaille pour la première fois officiellement les options qui ont été posées sur la table lors du conclave de Déva. Un projet, présenté par l’État, de “souveraineté avec la France”, permettant pour Manuel Valls “de conjuguer les aspirations divergentes à la pleine émancipation et au lien structurant avec la France.” Dans ce statut, les compétences régaliennes seraient transférées à la Nouvelle-Calédonie pour être immédiatement et obligatoirement déléguées à la France. [Je souligne, PC ; il le précise, sauf erreur, pour la première fois] Une double nationalité française et calédonienne serait instaurée et la Nouvelle-Calédonie se verrait octroyer un “statut international. [...] Ce projet garantit un lien solide et pérenne entre la France et la Nouvelle-Calédonie, leur relation étant structurellement ancrée dans la Constitution française et ne pouvant en aucun cas être rompue de manière unilatérale”, [Je souligne encore, PC] estime Manuel Valls. Pour lui, malgré l’échec de Déva, le texte constitue “une base pour les discussions et les négociations à venir.” Des négociations, suggère-t-il, qui pourraient “notamment porter sur le délai et les conditions de mise en œuvre.” ».
Indépendance-association (ou Pleine souveraineté avec partenariat) avec la France ; c’est la même chose ; cependant à négocier, et pas pour tout de suite....
Les indépendantistes du Caillou, après leurs hésitations d’un jour, soutiennent maintenant le projet du ministre des Outre-mer. On trouve même des réactions prétendant que, sauf le groupe Les Loyalistes et Les Républicains, tous les autres seraient d’accord (même Valls le dit du bout des lèvres dans son interview du 13 mai à France Inter) ; à voir. L’UNI-Palika, le 15 mai précise encore sa position[4], « pour la première fois de vive voix » affirme l’article : « "Manuel Valls a démontré sa volonté d’aller de l’avant. Il est arrivé là où aucun ministre n’est arrivé auparavant. Il a présenté un projet sur la table et il a pris un risque", estime Jean-Pierre Djaïwé. [...] Pour le président du groupe Uni au Congrès, le dialogue n’est pas rompu. "On peut continuer à discuter avec ceux qui soutiennent le projet présenté par le ministre mais également avec les non-indépendantistes. On veut absolument aboutir à un accord". Satisfait de la méthode de travail du ministre des Outre-mer, l’Uni souhaite qu’il reste en poste pour poursuivre sa mission. Le groupe fustige le projet des Loyalistes et du Rassemblement qu’il décrit comme "un fédéralisme asymétrique". S’il n’y a pas d’accord, l’Union propose de passer par un référendum de projets. "Sortir la commune de Yaté ou de Thio de la province Sud pour les renvoyer à la province des Iles, c’est une partition ! s’ "insurge Victor Tutugoro, porte-parole de l’Uni, en évoquant le projet présenté par Les Loyalistes et le Rassemblement. On ne peut pas être d’accord sur des projets de partition. Puisqu’il n’y a pas eu d’accord politique, demandons aux Calédoniens qu’ils tranchent". ». Mais là aussi, pas pour tout de suite...
Car le bal des faux derches continue là-bas : Calédonie ensemble reste muet (sur son site Facebook, on en est resté à la réaction mi-figue mi-raisin du 8 mai) ; pour l’Éveil océanien de Milakulo Tukumuli[5] (réélu à la tête du parti le 17 mai au dernier congrès) la proposition de Valls « solution finale » (mots bien maladroits...) reste cependant une position médiane : OK mais plus tard (rengaine éculée du parti)... dans 15 ans (en 2040)... Tukumuli a même le culot de dire que le programme des loyalistes radicaux (avec la partition de fait) serait très proche de la proposition de Valls, sauf la partition : « Il existe une feuille de papier de cigarette entre les deux » ! Comprenne qui pourra.
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On n’entend toujours pas Bayrou ni Macron...
Voir cependant l’article de Médiapart du 12 mai 2025 par Ellen Salvi[6] : ANALYSE Nouvelle-Calédonie : Macron consolide l’impasse politique. Cet article indique que Macron serait en désaccord avec Valls, se référant même à l’article de L’Opinion[7] du 5 mai 2025 : « Un an après les révoltes, les discussions sur l’avenir institutionnel de l’archipel sont revenues au point mort, faute d’accord. Le ministre des Outre-mer s’est mis à dos les loyalistes en tentant un changement radical de méthode. Une initiative également mal perçue par le président de la République, qui n’entend pas se dédire si facilement ». Ce point de vue concernant Macron me semble tranché et peut-être imprudent ; mais Médiapart a sans doute des sources que nous n’avons pas. En outre (mais on n’était que le 12 mai) est indiqué « Un texte qui portait loin l’autonomisation de l’archipel, [Je souligne, PC] avec un “transfert et une délégation immédiate des compétences régaliennes” » ; on sait maintenant qu’il s’agit bien (sauf erreur...) d’une indépendance-association : rien à voir avec une « autonomisation de l’archipel ».
L’analyse semble cependant étayée : par le paragraphe « Le parti pris d’Emmanuel Macron » : « Les “soutiens métropolitains” en question ont en effet largement pesé dans l’échec des négociations. Car il ne s’agit pas de n’importe qui. Nicolas Metzdorf et Sonia Backès conservent de puissants relais au sein du gouvernement et jusqu’à l’Élysée, parmi lesquels Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu – qui portent tous deux une lourde responsabilité dans le fiasco du dossier calédonien dont ils ont eu un temps la charge –, mais aussi Bruno Retailleau et Emmanuel Macron lui-même ». C’est sans doute une évidence pour tous les acteurs cités, mais peut-être pas pour Macron : on attend toujours qu’il sorte du silence.
Est simplement rapporté ce que racontent surtout les loyalistes radicaux, l’article continue : « “Nous avons eu des contacts, oui. Ils n’étaient pas au courant de la proposition du ministre, d’après leurs retours”, confirme Nicolas Metzdorf à Mediapart, avant d’ajouter : “Ils ont été prudents, et le président de la République cherchait surtout des retours sur le déroulement des négociations”. Le chef de l’État a en effet surveillé de très près l’action de Manuel Valls dans l’archipel, faisant fuiter dans la presse [8] son mécontentement quant à la méthode choisie par son ministre. Sollicité par Mediapart, l’entourage d’Emmanuel Macron confirme que “la copie [du projet gouvernemental] n’a[vait] pas été vue/visée” par l’Élysée avant d’être soumise aux forces politiques calédoniennes. Relancé sur la position du président de la République et ses éventuelles divergences avec son ministre des outre-mer, le même conseiller indique : “Disons qu’il estime qu’il ne faut pas oublier qu’il y a eu trois référendums qui ont choisi l’inscription dans la République française”. ».
Pas la moindre critique par Médiapart de la légitimité politique du troisième référendum ! Si Metzdorf le dit, lui qui ne ment jamais... Mais on peut sans doute faire confiance aux conseillers de l’Elysée que Médiapart connaît.
Le reste de l’analyse est indéniable : « Voilà des années que le chef de l’État a choisi de prendre fait et cause pour le camp loyaliste et de rompre avec l’exigence d’impartialité de l’État qui prévalait depuis quarante ans. Non content d’avoir mis à mal ce principe cardinal du processus de décolonisation, Emmanuel Macron a aussi opté pour la pire des stratégies en Nouvelle-Calédonie : le passage en force. Sur le troisième référendum d’abord, organisé en l’absence des premiers et premières concerné·es. Sur le dégel du corps électoral ensuite. En prenant ses fonctions rue Oudinot, Manuel Valls avait reconnu les erreurs commises par l’exécutif français, évoquant même un “sentiment d’inachevé” au sujet de la dernière consultation. Souhaitant s’inscrire dans le sillage de Michel Rocard et de Lionel Jospin, signataires des accords de Matignon en 1988 et de Nouméa en 1998, le ministre des Outre-mer, lui-même ancien chef de gouvernement, ambitionnait donc de changer de méthode pour renouer avec les fondamentaux de ces accords. Mais celle pour laquelle il a opté n’a pas franchement plu à Emmanuel Macron, qui n’entend pas se dédire si facilement ni laisser à un autre l’opportunité de réussir là où il a échoué. D’autant que le projet présenté par Manuel Valls nécessitait un changement constitutionnel profond, une prérogative du président de la République relevant de son choix et a fortiori de ses convictions. Or celles-ci sont claires depuis ses premières déclarations sur le sujet en 2018 : “La France serait moins grande et moins belle sans la Nouvelle-Calédonie”. Sachant cela, le ministre des Outre-mer a tenté de passer outre les pressions des non-indépendantistes et de leurs puissants alliés. Mais il a lui-même commis une erreur de méthode, selon certains connaisseurs du dossier calédonien, qui soulignent que seuls deux projets ont été étudiés lors des négociations : celui du gouvernement, donc ; et celui des loyalistes, qui consistait à mettre en place un statut d’État-associé pour les provinces Nord et îles Loyauté, tout en maintenant dans le giron français la riche province Sud, majoritairement non indépendantiste ». Cette analyse n’est pas partagée par le FLNKS selon lequel tout a bien été mis sur la table...
L’analyse par Médiapart du projet des loyalistes radicaux interroge en outre avec « un statut d’État-associé pour les provinces Nord et îles Loyauté » : État associé avec une Calédonie qui ne serait évidemment pas un État ? Et pas un mot de l’article sur la position de Bayrou dont le Conseiller spécial cornaquait Valls. Plus généralement Macron est[9] « empêtré dans les différentes lignes de son gouvernement » comme le rappelait un article du Figaro du 6 mai 2025, avant l’échec de Valls en Calédonie.
Les emmerdes arrivant souvent, comme disait Chirac, en escadrille, notons l’embarras du ministre des Outre-mer quant à l’annonce de Darmanin, le ministre de la Justice, la veille, d’un troisième quartier de haute sécurité au sein de la future prison de Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane)[10]...
Je serai donc plus prudent que Médiapart qui a peut-être raison, mais j’attends encore pour voir : le lourd silence du Président de la République est en fait comme un coup de tonnerre dans un ciel pas du tout serein.
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Ajout du 21 mai 2025
Un petit article du Canard enchaîné du 14 mai (page 2, La Mare aux Canards) m’avait échappé : Un Caillou dans la godasse de Valls ; « Entre Macron et Valls, il y a de la friture. Les deux hommes se sont écharpés au téléphone, il y a quelques jours, au sujet de la Nouvelle-Calédonie ». Macron aurait donc réagi très rapidement contre le projet de Valls (avec la date de l'article, bien avant le 14 mai) lui reprochant, d’après le Canard, « ... d’avoir marché sur ses platebandes en proposant au territoire de se doter de sa monnaie, d’administrer sa justice et sa défense, de mettre en avant sa propre politique étrangère ».
Quelques approximations cependant (mais on était avant les éclaircissements qui ont depuis suivi). L’article parle d’un « ... projet d’accord destiné à favoriser l’ “autonomisation” [les guillemets sont dans le texte, PC] de l’archipel grâce à un transfert de compétences régaliennes ». Sic : si transfert de compétence il y a (et sans préciser qu’elles seront, en tout ou partie, rétrocédées à la France) ce n’est plus une autonomisation ! L’article continue : « Cette proposition, qui se voulait un “compromis”, a déplu tant aux Kanaks [avec un s : le Canard n’aime donc pas la grammaire kanak...] qu’aux Caldoches, les uns et les autres s’estimant “trahis” par Valls ». Depuis, les Kanak applaudissent, certes discrètement, au moins jusqu’aux dernières déclarations de Valls ; voir ci-dessous.
Car on en apprend de belles !
Voir le long documentaire (1 H 10) de la télé M6 diffusé le 18 mai 2025, Enquête exclusive, Nouvelle-Calédonie : l’archipel sous haute tension ; tous les acteurs apparaissent, dont les indépendantistes, mais il y en ressort comme une ambiance plutôt pro-Calédonie française...
Enquête exclusive : Nouvelle-Calédonie : l’archipel sous haute tension 18-05-2025- M6+
À la fin, surtout, une interview de Valls au ministère des Outre-mer (non datée, mais sans doute très postérieure au 10 mai). Valls y minimise son projet d’indépendance, précisant que toutes les compétences régaliennes seront bien rétrocédées à la France (ils les énumèrent sans rien oublier) et n’évoque d’ailleurs pas la moindre coopération avec le nouvel État (par exemple, ce qui existe déjà, en matière de diplomatie). Ce qui rend plus clair son projet : nettement moins indépendantiste que décrit depuis le 8 mai et les jours suivants : sans compétences régaliennes,même partielles, il ne s’agit donc plus d’une véritable indépendance-association (expression qu’il n’a d’ailleurs jamais été employée par Valls) mais plutôt d’une sorte d’État associé (dans le Pacifique de la Nouvelle-Zélande ou des USA). Il persiste cependant en conclusion à évoquer une Calédonie avec la France, mais pas dans la France, en minimisant (après les questions de l’interviewer qui ne pouvaient manquer...) le danger azerbaïdjanais mais pas celui des Chinois.
Ce qui peut expliquer l’absence de réaction de l’Élysée... On s’oriente peut-être vers ce projet d’État associé qui n’est rien d’autre que la nouvelle expression de l’ancienne : le Protectorat ! Je me permets de renvoyer à mon billet du 16 octobre 2024 où ces deux notions sont mises en relation :
Buffet sur le « Caillou » : la solution de l’"État associé" sera-t-elle évoquée ? | Le Club
Enfin, la dernière intervention de Valls concernant le Caillou est celle du 20 mai sur LNC :
L’article se réfère à un courrier envoyé le 16 mai aux présidents des groupes politiques du Congrès présentant son projet comme « "Un statut inédit" comprenant souveraineté et unité, qui prévoit le transfert des compétences régaliennes à la France, assorti d’une délégation immédiate et obligatoire à la France, l’instauration d’une double nationalité française et calédonienne, ainsi que l’établissement d’un statut international, garantissant "un lien solide et pérenne entre la France et la Nouvelle-Calédonie, leur relation étant structurellement ancrée dans la Constitution française et ne pouvant en aucun cas être rompue de manière unilatérale". [... en ajoutant que ce projet] est amendable, notamment en ce qui concerne "le délai et les conditions de mise en œuvre" ». De nouvelles précisions qui ne changent guère celles de l’interview sur M6.
On attend les réactions du FLNKS à ces précisions de Valls ; rien de nouveau à cet égard sur la page Facebook du Front, seulement, le 18 mai, un hommage rendu à 10 fusillés kanak... en 1868, Devoir de mémoire, UVANU 1868 2023, 155 ans ; voir :
https://www.facebook.com/FLNKSOfficiel/
Cet hommage à cet pépisode peu connue se trouve également (le 19 mai) sur la page Facebook d’Emanuel Tjibaou à Pouébo, 18 mai 1868, Uvanu. Dix noms. Un cri de résistance ; voir :
https://www.facebook.com/photo?fbid=122170293254365733&set=a.122105448566365733
Auparavant, le 15 mai, voir aussi l’Hommage rendu à MM. Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur à la place de la paix avec les collèges députés de La France Insoumise actuellement sur le territoire ; on y voit, sur la photo-souvenir, E. Tjibaou courbé devant la statue de Lafleur et de son père et, au second plan, les deux députés LFI :
Mais, donc, rien de nouveau sur le projet de Valls.
À suivre donc encore...
Nouvel ajout du 22 mai
Une intervention d’Emmanuel Tjibaou publiée ce jour par LNC :
Il n’y évoque pas les nouveaux éclaircissements de Valls et, au contraire, réitère que : « Le projet de l’État nous offre une perspective vers la pleine souveraineté », ce qui veut dire en creux que ce projet n’est pas encore l’accession à la pleine souveraineté puisqu’il s’agit donc au mieux, si l’on comprend bien, d’un éventuel État associé. Il rebondit néanmoins sans le dire, sur la rétrocession complète à l’État français des compétences régaliennes évoquée par Valls lors de son intervention de sur M6 en précisant : « À partir du moment où il y a une délégation de compétences, et où nous choisissons les compétences à déléguer, [je souligne, PC] nous sommes pleinement souverains. Quant à savoir quelles sont les compétences à déléguer ou à conserver, ça reste l’objet des prochaines négociations ». Ce qui veut dire aussi que la pleine souveraineté proposée aujourd’hui par le FLNKS devient de fait une indépendance-association.
Quant à Valls, interviewé le 21 mai pendant près d’une demi-heure par BFMTV, il a changé son fusil d’épaule : pas un mot sur la Nouvelle-Calédonie (la question, allez savoir pourquoi, ne lui fut pas posée...) mais il a retrouvé ses diatribes habituelles contre les islamistes, profitant du Rapport sur les Frères musulmans. Voir :
"Il faut détruire ce système": Manuel Valls déclare qu'"il faut interdire les Frères musulmans"
Le Valls nouveau semble avoir mis de l’eau dans son vin en s’abstanant d’en rajouter sur son projet de compromis sur la Caillou ; et l’on retrouve ses vieilles cuvées...
Notes
[1] Voir la déclaration de Valls à France Inter du vendredi 13 mai 2025 (plus générale que sur le Caillou) : « Je ne lâche rien » :
Il refuse d’employer le mot « indépendance » ; il indique discrètement que le résultat du troisième référendum de décembre 2021 pose question (mais note plus loin qu’il y a bien eu trois référendum avec le Non à l’indépendance...).
Voir aussi ses déclarations du 17 mai (avec la réaction de Wauquiez) reprise par NC 1ère le 18 :
« Par ailleurs, écrit l’article, Manuel Valls détaille pour la première fois officiellement les options qui ont été posées sur la table lors du conclave de Déva. Un projet, présenté par l’État, de “souveraineté avec la France”, permettant pour Manuel Valls “de conjuguer les aspirations divergentes à la pleine émancipation et au lien structurant avec la France.” Dans ce statut, les compétences régaliennes seraient transférées à la Nouvelle-Calédonie pour être immédiatement et obligatoirement déléguées à la France. [Je souligne, PC ; il le précise, sauf erreur, pour la première fois] Une double nationalité française et calédonienne serait instaurée et la Nouvelle-Calédonie se verrait octroyer un “statut international. [...] Ce projet garantit un lien solide et pérenne entre la France et la Nouvelle-Calédonie, leur relation étant structurellement ancrée dans la Constitution française et ne pouvant en aucun cas être rompue de manière unilatérale”, estime Manuel Valls. Pour lui, malgré l’échec de Déva, le texte constitue “une base pour les discussions et les négociations à venir.” Des négociations, suggère-t-il, qui pourraient “notamment porter sur le délai et les conditions de mise en œuvre.” ».
[2] Voir, également le 13 mai, sur RTL :
Et son interview du 15 mai à Outre-mer la 1ère :
« Je veux le dire avec une certaine solennité : président des Républicains, moi, je ne dois rien à François Bayrou. J’ai une parole libre et je la ferai entendre. Si le gouvernement, si Manuel Valls continue à vouloir imposer l’indépendance contre la volonté de la Nouvelle-Calédonie, je me mettrai en travers, et nous remettrons en question notre soutien au gouvernement. Parce qu’on ne peut pas mépriser les habitants comme ça. On ne peut pas arriver avec un projet tout ficelé depuis Paris ».
[3] Voir ses déclarations du 17 mai (avec la réaction de Wauquiez) reprise par NC 1ère le 18 :
[4] Voir, sur NC 1ère :
[5] Voir l’article du 18 mai sur NC 1ère sur le congrès du parti du 17 mai :
POLITIQUE. L’Eveil océanien pour un “avenant” à l’Accord de Nouméa
« Lors du 3e congrès du mouvement, son président, Milakulo Tukumuli a soumis l’idée d’un avenant à l’Accord de Nouméa, avant un référendum de projet pour choisir entre un État associé et un État fédéré. [...] Reste que “ces deux projets sont maintenant enterrés. Les non-indépendantistes ont enterré la souveraineté avec la France, ils ont en quelque sorte ’pisanisé’ Valls. Et puis de l’autre côté, nous avons enterré l’idée de partition. Donc que nous reste-t-il ? Il nous reste l’avenant à l’Accord de Nouméa.” Soit le prolongement de l’organisation institutionnelle actuelle ». Idée qui ressemble fort à celle des loyalistes radicaux ! Mais pas la suite : « “Je crois qu’il faut rester humble, explique Milakulo Tukumuli. Cette question du “oui” et du “non” perdure depuis quarante ans dans le paysage politique. Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou n’ont pas su la régler en 1988, nos anciens en 1998 non plus.” L’organisation d’un référendum dans un délai de 15 ans et un “ajustement du corps électoral” permettrait, selon l’Éveil océanien, de satisfaire indépendantistes et non-indépendantistes. Quant à la consultation référendaire organisée à la fin de la période, il s’agirait d’un référendum de projet, où il s’agirait “non pas de dire oui ou non” à un statut, mais de choisir entre “ce qui a été discuté à Déva, c’est-à-dire l’État associé ou l’État fédéré”, précise Milakulo Tukumuli ».
[6] Voir :
Nouvelle-Calédonie : Macron consolide l’impasse politique | Mediapart
Sauf erreur, il n’y a pas sur Médiapart de nouvel article jusqu’au 19 mai 2025.
[7] Voir :
Nouvelle-Calédonie: Manuel Valls sous la surveillance d'Emmanuel Macron - l'Opinion
[8] Voir la note précédente.
[9] Voir :
Corse, Nouvelle-Calédonie... Emmanuel Macron empêtré dans les différentes lignes de son gouvernement
[10] Voir :
Prison : que dit Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, du quartier de haute sécurité en Guyane ?