Le G20 cannois et le contre-G20 niçois à peine terminés, plusieurs dizaines de militants du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) se sont bruyamment invités aux sièges haussmanniens de grandes banques françaises pour inaugurer la création d'une nouvelle agence de notation : le Crac 40.
Après le quadruple B (pour bye-bye-bling-bling) décerné par Olivier Besancenot à Nicolas Sarkozy il y a quelques mois, l'agence Crac 40 (pour Collectif de riposte anticapitaliste) "attribue un triple A à la résistance du peuple grec et met symboliquement sous scellés plusieurs banques au centre de Paris". La BNP, la Société Générale ou le Crédit Lyonnais, des banques françaises qualifiées de "requins de la finance", qui ont, selon elle, "bénéficié de l'aide de l'Etat après 2008 pour se remettre en selle et spéculer de nouveau, cette fois sur le marché des déficits publics des pays endettés, notamment la Grèce".
Aux cris d'"Exproprions les banquiers !", les militants du NPA entendaient ainsi dénoncer la contamination des banques par la finance, la spéculation et les actifs pourris et défendre leur expropriation, leur réquisition et leur réunion "dans un seul et même service public bancaire". Ils affirment vouloir "rappeler à ceux d'en haut que la résistance s'organise partout dans le monde et que le souffle de l'indignation et de la révolte pourrait s'inviter plus vite que prévu en France".
Le Nouveau parti anticapitaliste, qui mène concomitamment plusieurs campagnes (contre les politiques d'austérité, autour de Philippe Poutou, "l'autre candidat normal" à l'élection présidentielle de 2012, ou au s
ein du Collectif unitaire pour un audit citoyen de la dette publique), considère qu'"il est grand temps de faire le ménage, et d'exproprier les banquiers plutôt que de continuer de les arroser d'argent public".
En attendant la prochaine vague de notation du Crac 40, le NPA, qui vient de lancer son site de campagne (Poutou 2012), tiendra meeting en région parisienne, le jeudi 24 novembre, à la Bourse du travail de Saint-Denis, où les militants en désaccord avec la ligne majoritaire du parti se sont réunis les 5 et 6 novembre pour créer un "courant public" à l'intérieur du parti, baptisé "Gauche anticapitaliste".
Le Nouveau parti anticapitaliste, qu'on dit ici ou là (méga-)aphone, n'est manifestement pas mort : il bouge encore !
A lire : "Besancenot lance le Crac 40", Le Parisien, 4 novembre 2011. "Au NPA, les anciens proches de Besancenot constituent un courant minoritaire", Le Monde, 4 novembre 2011, "Le NPA secoué par un nouveau courant", Libération, 7 novembre 2011.