L'annonce de la constitutionalisation de la déchéance de nationalité laisse sans voix dans les premiers instants. Après tout, Chrisiane Taubira avait laissé entendre la veille que le projet était abandonné... lueur d'espoir de voir apparaître de la lucidité chez le Président. Mais sans voix, on ne peut pas le rester longtemps. Les effets sont particulièrement bien analysés dans l'article d'Edwy Plenel à relire ici.Comme je ne saurais faire mieux, je m'interroge sur le cheminement intellectuel qui a été pris par Hollande. Comment cet homme, qui n'a d'étiquette de gauche que les photos jaunies qui doivent traîner rue de Solferino, a-t-il pu en arriver à donner ce coup de couteau dans le dos de Marianne ?
Je n'ai pas voté pour lui au premier tour de l'élection présidentielle. J'ai voté pour lui au second... entre la peste et le choléra... dont acte. Même s'il est facile de dire "je savais", dans ce cas précis, oui, je l'affirme "je savais". Je savais qu'il n'avait pas l'envergure du poste; je savais qu'il ne serait pas à la hauteur des enjeux sociaux, culturels, économiques, écologiques; oui, je le savais. Mais pas cette agression à la République. Pas la constitutionalisation de la déchéance de nationalité ! Malgré ces défauts imaginés puis avérés, comment en arriver là ? Des conseillers zélés aveuglés par les dorures Elyséennes ? La peur de Valls ? Une idée de Cazeneuve néo super-flic ?
C'est probablement un peu de tout cela qui a gommé le peu de mémoire qu'a pu (aurait pu ?) avoir Hollande. En quelques jours, il a tout oublié. dois-je en faire la litanie ? Je crois que ce serait bien inutile tant il est devenu pitoyable, tant je n'ai plus l'impression, depuis 40 ans que je vote, d'avoir dans ce pays un Président. Même Sarkozy, auquel je suis farouchement opposé, ne m'a pas donné la même amertume, le même dégoût, la même nausée.
Monsieur le Président, puisque c'est ainsi que nous devons encore vous nommez, sachez que vous avez créé un citoyen révolté qui se battra jusqu'au bout, par tous les moyens démocratiques pour vous empêcher.
Je salue la République et tous les Républicains. Pas vous.