Un monde végétarien ?
Les véganes (dont je fais partie) espèrent que cette nouvelle épidémie fera prendre conscience des la consommation de chair animale, source de nombreuses épidémies. C'est le sens de la tribune éviter les prochaines épidémies en changeant de modèle alimentaire signée par un collectif qui comprend des scientifiques mais aussi la présidente de l'Association végétarienne de France.
Un monde respectueux de la vie sauvage ?
C'est le message de la primatologue Jane Goodall (sujet d'un documentaire publié récemment par le National Geographic): "les humains doivent cesser de mépriser la nature"
Un monde écolo ?
Le covid-19 n'a pas de cerveau, pas de couettes, il ne fait pas de discours à l'ONU et pourtant il a eu sur la consommation mondiale de pétrole plus d'effet que mille Greta Thunberg. Est-ce que cette baisse sera durable ? On peut craindre que les mauvaises habitudes reviennent vite après la crise sanitaire. On peut aussi espérer qu'il y aura un avant et un après, et que le temps des week-ends à Prague ou des vacances à la Réunion avec un vol "low cost" est révolu.
Un monde solidaire ?
Le vibrant plaidoyer de notre président pour l'hôpital public, pourtant bien malmené depuis des années (par tous les gouvernements, soyons lucides là-dessus), sera peut-être vite oublié une fois la crise passée. Cette crise ne va pas forcément faire de nous tous des mélenchonnistes, pour le dire rapidement. Mais on note que des idées perçues récemment encore comme farfelues comme le revenu universel vont être mise en place à grande échelle aux Etats-Unis, en Espagne et ailleurs.
Un monde spirituel ?
Le confinement forcé , la privation de liberté peut pousser à l'introspection et au développement d'une vie intérieure, que je choisis d'appeler spirituelle en précisant bien qu'elle est sans rapport direct avec la religion (phénomène collectif et extérieur). Nelson Mandela serait-il devenu aussi sage s'il n'avait pas passé autant de temps en prison ?
Un monde violent ?
D'un autre côté on peut noter que beaucoup d'individus sortent de prison sans avoir progressé d'un centimètre dans la sagesse et la vie intérieure. On peut craindre également une explosion des violences intrafamiliales, ce que les premiers indicateurs montrent avec une hauss des appels au 119 par exemple. Et peut-être une explosion des violences politiques, collectives après la sortie du confinement, que le chômage de masse et la désorganisation générale de l'économie pourrait faciliter.
Un monde décroissant ?
Là encore, l'idée qu'une décroissance du PIB (qui sert actuellement de boussole quasiment unique aux politiques, journalistes, économistes) pourrait être compatible avec des progrès dans le développement humain (au sens défini par l'ONU avec son IDH) pourrait faire des bonds de géants. Ce qui aurait des conséquences énormes aussi bien au niveau individuel (par exemple travailler moins et consacrer plus de temps à sa famille, à des activités caritatives ou artistiques) que collectif.
Un monde qui s'écroule ?
Il y a plein de visions optimistes, chacun a la sienne selon sa sensibilité, et j'en ai esquissé quelques-unes. On peut aussi redouter que la civilisation humaine telle qu'on l'a connue se casse la gueule, et qu'une série de dysfonctionnements en cascade nous ramène peut-être pas à l'âge de pierre, mais sans doute bien loin du confort et de la vie facile que nous avons connu jusque là (et là je parle surtout pour les Français qui adorent se plaindre mais font clairement partie des privilégiés à l'échelle mondiale comme le rappelait l'écrivain Sylvain Tesson: "la France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer"). Les pénuries alimentaires, le chômage de masse, la faillite des États et des grandes institutions publiques ou privées, le retour des guerres et de l'extrémisme religieux et idéologique pourraient faire bien plus de victimes que le virus lui-même. Et achever de dévaster les écosystèmes.
Un monde printanier ?
Pour terminer sur une touche un peu plus sereine face à toutes ces questions qui restent ouvertes, je partage avec vous cette photo d'orties en fleur. On peut se douter que les orties fleurissent comme n'importe quelle plante, mais jusqu'à présent je n'avais jamais regardé ces délicates fleurs blanches qui s'ouvrent en couronne. Pendant que les humains se confinent, les oiseaux en pleine période nuptiale chantent et nidifient, les fleurs s'ouvrent, les abeilles travaillent, la vie continue.
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