Ce furent : 643 victimes identifiés, dont 207 enfants de moins de 14 ans (une trentaine de moins de 5 ans et 6 bébés de moins de 6 mois). Le début d'une chaine qui semble sans fin et sans limites (l'UNICEF vient de publier ses chiffres de 15.613 enfants gazaouis tués depuis le 7 octobre 2023 - 37 enfants israéliens furent assassinés ce jour-là- auxquels s'ajoutent 34.173 enfants mutilés ou blessés et un nombre inconnu de disparus sous les décombres). Oradour est donc bien un moment constitutif de cette histoire des crimes de masse. Pourtant beaucoup de non-dits subsistent jusqu'à nos jours sur ce jour essentiel, donnant lieu à de nombreuses interprétations révisonnistes, voire même négationnistes.

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Michel Baury, originaire et familier du Limousin, aura consacré pas moins d'un quart de siècle à recueillir les très nombreux témoignages des derniers survivants dont beaucoup d'anciens Résistants, témoins d’un contexte local particulier.
Et aussi à consulter de très nombreuses archives nationales et départementales pour passer au crible toutes les hypothèses. Jusqu'à scruter le rôle de la milice autour de Limoges qui aurait pu jouer un rôle majeur dans le massacre. (lire ici l’entretien du 9 juin 2021).
Au total onze ouvrages sur le sujet pour défendre la thèse d’un « crime contre l’Humanité » et pas seulement celle, officiellement consacrée de « crime de guerre ». En ces temps de débats sur ces catégories et sur celle de génocide, appliquées à Gaza, la documentation réunie sur Oradour est précieuse.
Michel Baury publie un ouvrage de synthèse : Pourquoi Oradour-sur-Glane. Le point d’interrogation n’est plus nécessaire. Il sort aujourd'hui en librairie (Editions La Geste),
Ce livre est à la fois un appel aux consciences et une contribution au devoir de mémoire. Son auteur a déjà reversé ses précédents droits d’auteur au Musée de la Résistance de Limoges. Il compte allouer ceux perçus désormais à un fonds pour faire édifier, à Paris, une oeuvre commémorative de l'enfance martyrisée par les guerres passées ou en cours. Lire cet ouvrage, c'est y contribuer.