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Paul Alliès

Professeur Emérite à l'Université de Montpellier. Doyen honoraire de la Faculté de Droit. Président de la Convention pour la 6° République (C6R).

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Billet de blog 17 juin 2008

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UNE CONVENTION SYMBOLIQUE

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La Convention que le Parti Socialiste a tenu samedi tenait plus du festival de Cannes que d'une session de travail qu'appelait son ordre du jour : adopter une déclaration de principes. Des meutes de photographes saturaient les images, entre autres de Delanoé et Aubry au premier rang et en grande conversation (à micro ouvert d'un Julien Leperce). Le président de séance François Rebsamen ne jugeait pas nécessaire d'interrompre ce spectacle alors que le malheureux Alain Bergougnoux ne parvenait pas à s'imposer pour présenter une synthèse du texte.

Cette décomposition formelle de la réunion socialiste était en fait à la mesure de l'incapacité qui est celle de ce parti à débattre désormais sur le fond mais aussi à parler aux français en temps réel. L'abandon des conventions thématiques depuis le congrès de Dijon en est à la fois la cause et le symptôme. Ainsi, en ce lendemain de vote irlandais, personne sauf Jean-Luc Mélanchon n'évoqua ce résultat et encore moins ses conséquences pour le PSE. Le chef de celui-ci exprima sa tristesse et ses regrets; rien d'autre. Que nous dit donc la Déclaration votée à la quasi unanimité ? Que le PS "entend tout mettre en oeuvre pour renforcer le PSE pour que soit porté un message socialiste en Europe". Les amendements parlant d' "Europe puissance" se sont enlisés dans les méandres des Fédérations, passage obligé de la procédure conventionnelle. La discussion stratégique de la fin des années Mitterrand sur l'Europe des trois cercles, sur la fédéralisation possible du premier de ceux-ci est complètement oubliée. Pourtant le choix présent pour les socialistes est bien de savoir qu'elle identité politique ils veulent donner au grand marché auquel se réduit de plus en plus l'Union du traité de Lisbonne. Muets sur ce sujet, ils laissent le champ libre au projet néo-colonial de Sarkozy sur l'Euroméditerrannée. Cette sorte d'abandon de l'internationalisme va avec une incapacité organique à débattre de principes généraux. C'est de très mauvaise augure pour imaginer une reconstruction doctrinale au prochain congrès.

Paul Alliès

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