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Professeur Emérite à l'Université de Montpellier. Doyen honoraire de la Faculté de Droit. Président de la Convention pour la 6° République (C6R).

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Billet de blog 20 juin 2010

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La délibération reprend le dessus dans les sections socialistes

Le débat sur la rénovation du PS suit son bonhomme de chemin. Ce vendredi 18 juin, c'est à Laudun-l'Ardoise dans le Gard rhodanien que se retrouvent quelques soixante-dix militants des sections de Bagnols, Villeneuve-les-Avignon et Bagnols.

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Le débat sur la rénovation du PS suit son bonhomme de chemin. Ce vendredi 18 juin, c'est à Laudun-l'Ardoise dans le Gard rhodanien que se retrouvent quelques soixante-dix militants des sections de Bagnols, Villeneuve-les-Avignon et Bagnols. La particularité du secteur c'est qu'il est porté par le mouvement qui s'est enclenché lors des dernières élections régionales en Languedoc-Roussillon. Le maire et conseiller général de Laudun Patrice Prat conduisait la liste gardoise d'Hélène Mandroux, accompagné d'Alexandre Pissas conseiller général et maire de Tresques. Tous deux sont présents et diront tout le bien qu'ils pensent de la rénovation engagée au niveau national.

Dans la salle les questions portent principalement sur les Primaires. Certains (Rose) redoutent qu'elles encouragent la personnalisation dans le PS et avec d'autres (Elisabeth) craignent qu'elles ne renforcent le présidentialisme. Il faut dire qu'ici l'idée de réclamer une 6° République est assez bien portée. Hervé estime que cette question doit, cette fois-ci faire partie du programme du ou de la candidate de gauche; et il espère que les Primaires seront un moyen de la rendre incontournable pour tous les candidats qui y participeront. La discussion s'élargit à la démocratie participative, aux jurys citoyens qu'avait évoqué Ségolène dans sa campagne lors des primaires internes de 2006. La Convention sur la démocratisation de la République que Martine Aubry a confié à Manuel Valls sera d'évidence l'occasion de reprendre ce chantier. Sinon, Le soulagement est général quant au rassemblement obligé et organisé que le texte prévoit à l'issue des deux tours pour que les candidats battus puisent exprimer leur soutien à celui ou celle arrivé en tête. Plane quand même l'inquiétude, exprimée par Kamel que le contenant l'emporte sur le contenu, qu'un projet ne soit pas suffisamment rassembleur de toute la gauche. Mais la Convention extraordinaire prévue avant que ne commencent les Primaires rassure plutôt.La limitation cumul des mandats est l'autre thème qui est exploré. La perspective d'une loi donnant un statut à tout élu dés 2012 est très soutenue. Il faut dire que les critiques sont nombreuses sur la professionnalisation du mandat politique. Armand voudrait que soit poussée plus loin la limitation dans le temps de la carrière politique pour qu'elle n'en soit pas une; les élus doivent exercer un métier, ne pas accumuler avantages et indemnités. Le compromis passé avec les sénateurs serait-il le signe d'un nouveau recul aussitôt le principe posé de l'application immédiate du non-cumul? Françoise craint que la parité n'en fasse les frais dans les scrutins de 2012/2014; elle demande son application dans les instances du parti lui-même. Jean-Paul en appelle à un rajeunissement du Bureau National. Youssef leur fait écho à propos de la diversité réelle qui tarde à être traduite dans les faits des investitures comme dans la composition des organes dirigeants du parti.Au bout du compte, la discussion fort nourrie partout, s'avère essentielle. Il n'y a pas, même ici, d'enthousiasme spontané pour les Primaires ouvertes et populaires et les occasions manquées depuis dix ans pour rénover le socialisme ont nourri le doute. La délibération (la pratique de la confrontation argumentée, ouverte et contradictoire des opinions en tant que telle) reprend ses droits par-dessus la violence des affrontements de courants du congrès de Reims et par-dessous le consensus construit au niveau national. Elle porte sur des objets concrets et majeurs: la capacité du parti à rénover et à inventer la politique en se tournant vers la société toute entière. C'est un atout fragile mais prometteur, aussi important à lui seul que les résultats du vote de jeudi prochain dans les sections.

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