Le PS oubliera-t-il le parlementarisme ?

La "déclaration de principes" que vient d'adopter la direction socialiste ouvre au moins la voie à un débat de fond sur l'identité de ce parti. Il n'a que trop tardé: depuis six ans jour pour jour, les causes du funeste 21 avril 2002 n'ont pas été discutées. Parmi celles-ci la question démocratique n'est pas la moindre. Le PS charrie plusieurs décennies d'opportunisme vis-à-vis d'un régime, la V° République qui lui est contraire dans son essence même. Il s'est ainsi lové dans un présidentialisme à la petite semaine, destructeur pour ces principes.

Je n'ai participé que démocratie politique et sociale, démocratie représentative et démocratie participative", je proposais que soit ajoutée la phrase suivante: «La République est le produit historique de cette combinaison. Le Parlement y occupe une place essentielle ». A l'article 11 je mentionnais: « il (le PS) défend le principe d’un parlementarisme majoritaire où l’équilibre et le pluralisme des pouvoirs sont assurés ». Enfin à l'article 17 (consacré au caractère européen du PS) j'espérais que serait ajouté à la fin: « pour faire de l’Europe une vraie puissance politique ».

Que ces fragments n'aient pas été intégrés révèle la persistance du malaise sur la réforme démocratique à mener à bien dans les institutions nationales et européennes; par ailleurs rien n'est dit à ce même sujet sur les institutions internationales que dirigent parfois des socialistes français. L'idée simple qu'ont défendu aussi bien Jaurès que Blum et Mendès-France selon laquelle la question démocratique est une élément fondamental de la question sociale n'est plus comprise par l'actuelle direction socialiste. Cela au moins assigne une feuille de route à ceux qui croient à la déprésidentialisation de ce parti et à sa reconstruction nécessaire: il leur faut mener bataille pour la convention nationale du 14 juin fasse litière de ces prudences de chaisières.