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Professeur Emérite à l'Université de Montpellier. Doyen honoraire de la Faculté de Droit. Président de la Convention pour la 6° République (C6R).

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Billet de blog 28 octobre 2013

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Célébrons la jeunesse de la République

Jean Jaurès, dans  son discours à la jeunesse salua « cette Constitution, qui, pour la première fois depuis l’origine de l’histoire organisait dans la souveraineté nationale la souveraineté de tous.

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Jean Jaurès, dans  son discours à la jeunesse salua « cette Constitution, qui, pour la première fois depuis l’origine de l’histoire organisait dans la souveraineté nationale la souveraineté de tous. (…) Les Constituants ne cherchèrent point à se rassurer par l’exemple des républiques antiques ou des républiques helvétiques et italiennes. Ils virent bien qu’ils créaient une œuvre nouvelle, audacieuse et sans précédent. » 

C’était il y a 110 ans, le 30 juillet 1903 au Lycée d’Albi. Ce jour-là, Jaurès célébrait les 110 ans de la Constitution  du 24 juin 1793, celle de l’An I de la République. Il prenait ainsi sa part dans l’élévation de ce texte au rang d’un mythe constitutionnel et politique : la loi fondamentale la plus démocratique que la France eut jamais adopté, mais qui resta inappliquée.  Dans la 220° année de son adoption, dans un contexte moral et social problématique, la Convention pour la 6° République (C6R) avec le soutien de Mediapart estime opportun de fêter, sous les auspices de Jaurès, cet anniversaire, et de  louer la jeunesse  de la République.

La Constitution de 1793 a en effet inventé un nouveau droit public qui reste d’une étrange modernité et ce sur cinq registres au moins :

  • -La définition d’une figure du citoyen au regard de l’universalisme (art. 4)
  • -L’intuition de la démocratie participative avec les Assemblées Primaires (art.11-20)
  • -La création de nouveaux droits sociaux fondamentaux, au travail et à l’éducation (art.21 et 22 du Préambule)
  • -La reconnaissance de moyens de lutte contre l’oppression, du droit de pétition à celui d’insurrection (art. 32 et 35 du Préambule)
  • -L’ouverture d’une voie démocratique pour réviser ou changer de Constitution, (art. 28 et 115 du Préambule)

Dans ces domaines, les Pères fondateurs de la République nous parlent encore et toujours ; d’autant  plus fortement que l’immobilisme constitutionnel est aujourd’hui érigé en loi universelle. Le régime de la V° République, de basse intensité démocratique, s’éloigne tous les jours un peu plus de la société réelle ; comme le disait Jaurès à Albi « ce n’est pas seulement dans les relations politiques des hommes, c’est aussi dans leurs relations économiques et sociales qu’il faut faire entrer la liberté vraie, l’égalité, la justice. (…) La République ? C’est un grand acte de confiance. C’est proclamer que des millions d’hommes sauront tracer eux-mêmes la règle commune de leur action ; qu’ils sauront concilier la liberté et la loi, le mouvement et l’ordre ; qu’ils sauront combattre sans se déchirer ».

Sans prétendre organiser une manifestation savante, Mediapart et la Convention pour la 6° République (C6R) invitent des chercheurs et spécialistes des questions vives posées par les Constituants de 1793 pour réfléchir sur l’actualité de celles-ci.

Le débat aura lieu à Paris le  vendredi 22 novembre de 19h à 22h30  au Musée Social, 3 rue Las Casas, 75007 Paris.

Il sera placé sous l’autorité de l’article 28 du Préambule de la Constitution de 1793 :

« Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures » 

19h           Paul Alliès. Président de la C6R : «  La jeunesse de la Constitution de l’An I de la République »

19h30       Sophie Wahnich. Directrice de recherche CNRS : « Des citoyens hospitaliers et frères ».

20h          Serge Aberdam. Secrétaire général de la Société des Etudes Robespierristes. « Délibérer, élire : adopter la Constitution »

20h30      Dominique Rousseau. Professeur de Droit constitutionnel à l’Université de Paris I. « De nouveaux droits fondamentaux »

21h          Pierre Serna.Directeur de l'Institut d'Histoire de la Révolution Française :

                «Jeunes femmes républicaines  révolutionnaires et jeunes hommes citoyens combattants durant l'été 1793 : un sommet démocratique sans lendemain»

21h30      Georges Contogeorgis.  Professeur à l’Université Panteïon Athènes :  «  Les racines constitutionnelles (1797) de la crise grecque contemporaine »

22h          Edwy Plenel. Président-fondateur de Mediapart : « L’avenir des promesses de 1793  »

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