L’Association internationale pour l’évaluation de la performance de l’éducation (IEA) est une organisation indépendante créée à la fin des années 1950 par des universitaires pour mesurer la performance des systèmes éducatifs. Depuis 1995, tous les quatre ans, elle organise une évaluation des compétences en sciences et mathématiques. La finalité première de TIMMS est de fournir une base de données à la disposition des chercheurs, à la différence de PISA principalement destiné à contribuer à éclairer les gouvernements quant à leurs choix de politique éducative.
TIMMS est une étude comparative et publie donc des résultats classés. Il en découle un travers de lecture habituel notamment dans la presse qui contribue à transformer l’outil d’analyse en compétition internationale. A chaque publication des résultats de TIMMS, les titres de presse en témoignent.
Mais de là à ce que la communication ministérielle contribue à cette mise en compétition ….
Dans la vidéo destinée à expliquer TIMMS aux élèves qui constitueront l’échantillon testé, il leur est expliqué qu’ils vont « représenter la France » et « contribuer au classement de la France » comme s’ils avaient été sélectionnés pour une compétition internationale. Le ton a légèrement changé depuis l’époque Blanquer (PIRLS 2019) où la vidéo prenait une coloration plus nettement nationaliste en expliquant aux élèves qu’ils allaient « défendre les couleurs de la France »…
La mise en concurrence de la performance ne s’avère pourtant pas une stratégie manifestement payante au vu des résultats. Il serait peut-être temps de s’interroger sur les moyens qu’il conviendrait d’investir pour améliorer effectivement les résultats des élèves. Mais dans ces temps où les compétences sociocomportementales prennent le pas sur la maîtrise des savoirs, certains continuent à vouloir croire que tout est affaire de motivation et qu’un bon coaching peut suppléer l’absence d’une détermination politique réelle en matière de démocratisation de la réussite scolaire.