Enfin, la Haute Autorité de Santé se prononce clairement sur le dépistage du cancer de la prostate. ( Le Monde )
Voici ce que j'écris dans mon livre à paraitre dans quelques jours ( voir mg-livre.net ):
"Si on prend le cas du dépistage du cancer de la prostate, la situation du généraliste est encore plus compliquée.
Aucune agence nationale de santé ne préconise ce dépistage mais l’Association Française d’Urologie, sponsorisée par quelques firmes commercialisant des traitements hormonaux fort coûteux, promotionne bruyamment ce dépistage.
Le généraliste est alors pris en tenaille entre les recommandations de bonnes pratiques, les pressions de l’AFU, les demandes des patients qui ont « vu à la télé ». L’Assurance Maladie rembourse les yeux fermés les dosages sans doute inutiles, peut-être nuisibles.
Dépister devient plus simple pour éviter les ennuis et c’est ainsi que ce dépistage, dont l’intérêt n’est pas validé, est pratiqué massivement.*
La mise en place des nouvelles responsabilités du médecin traitant serait moins problématique si ses concepteurs lui avaient donné les moyens de ses missions à savoir des outils informatiques performants, des retours d’information systématiques et une assistante médicale comme les dentistes ont tous une assistante dentaire.
Etre médecin traitant dans le contexte actuel, c’est sans doute de l’inconscience.
* Et ce dépistage est au final plus souvent pratiqué que les dépistages dont l’intérêt est démontré avec un bon niveau de preuves, cancer colorectal et cancer du col de l’utérus ou avec un doute possible, le cancer du sein.