Médecine générale courage, fuyons
Une des caractéristiques de la médecine générale et donc des généralistes est une très grande polyvalence qui est un frein majeur, à qui y réfléchit, aux tentations de la coercition pour atténuer la crise démographique.
Dès leur formation, les internes mettent en œuvre les outils de cette polyvalence.
La loi a créé un Diplôme d’Etudes Spécialisées de médecine générale, mais aussi des Diplômes d’Etudes Spécialisées Complémentaires, les DESC.
Ces DESC permettent une spécialisation complémentaire dans des domaines très variés: Urgences, Gériatrie, Douleur et Soins palliatifs, médecine du sport, médecine légale…
Leur acquisition permet ensuite à l’interne de faire reconnaitre sa nouvelle compétence. Celle-ci ne lui enlève pas, sauf pour le cas particulier de la gériatrie, sa spécialité de médecine générale.
C’est donc la voie choisie par près de 20 % des internes de médecine générale pour changer d’orientation.
Une autre voie est celle des diplômes d’université (DU) qui permet de muscler son curriculum vitae afin d’envisager un changement d’orientation. J’ai récemment vu, dans une société privée, trois jeunes généralistes qui travaillaient comme salariées sur des projets de santé publique. Le DU de Santé Publique ne leur était pas indispensable pour exercer cette activité, mais il est très utile pour postuler.
Après la fin des études, il est toujours possible de valider des diplômes d’université, mais il existe aussi des capacités qui permettent, comme les DESC, de valider une compétence. Les plus courantes sont les capacités dans les domaines des urgences, de la gériatrie, de la médecine du travail de l’angiologie.
J’ai pu en recenser seize différentes ouvrant des voies aussi diverses que la médecine aéronautique, la transfusion sanguine ou la médecine de catastrophe…
Ces capacités permettent pour certaines de demander une inscription ordinale dans la spécialité correspondante.
On voit donc qu’il y a de nombreuses possibilités de changement d’orientation si l’activité de généraliste telle qu’elle est pratiquée actuellement en France ne convient pas au jeune médecin. C
Ceci explique que 40% seulement des internes de la filière font finalement de la médecine générale de premier recours.
Paul Le Meut extrait de "Médecine Générale Courage, fuyons"