extrait de "médecine générale courage, fuyons!"
Les médecins généralistes qui changent d’orientation sont dans une situation particulière. Ils sont installés souvent depuis une vingtaine d’années, ils gagnent bien leur vie, leur destin est « tracé », mais ils prennent le risque de remettre en question leur activité, c'est-à-dire de se remettre en question.
Il faut donc parfois une certaine dose de courage pour se dire que l’on est capable de faire autre chose que ce que l’on a « toujours » fait.
Il était donc intéressant de voir spécifiquement dans cette population de « dévisseurs de plaque » quel bilan ils tirent de leur reconversion.
Quelques éléments ressortaient déjà de la thèse[1] sur « les métiers de la médecine générale » puisque les deux tiers des médecins interviewés avaient pratiqué la médecine générale libérale.
Ce qui frappe est que leurs carrières bénéficient d’intéressantes perspectives, il leur est même possible d’accéder à des postes dirigeants sans que soit nécessaire une formation complémentaire : l’expérience acquise a parfois suffi pour devenir expert ou responsable. On est loin d’un médecin généraliste qui n’a aucune perspective de développement de carrière.
Par ailleurs, le temps de travail qu’ils revendiquent dans leur nouvelle activité n’est pas forcément très inférieur à celui d’un généraliste, mais ils ne s’en plaignent pas car ils le maîtrisent.
D’ailleurs, les médecins interrogés disent avoir trouvé un équilibre pérenne entre leurs contraintes professionnelles et leurs vies personnelles, malgré une charge de travail élevée.
[1] Les métiers de la médecine générale : analyse de carrière – Philippe Da Silva - 2009 – sous la dir. Gwenola Levasseur