Pour en savoir plus: "médecine générale courage, fuyons!"
Les orientations données par l'ordre sur les questions de démographie médicale sont un message très clair: liberté pour les uns, contraintes pour les autres.
Le dépassement prévu pour le secteur à honoraire libre serait de 3 à 4 fois (3 à 400 %) le tarif de la sécurité social avec un nombre d'acte maximum de 70% en dépassement.
Une étude récente du journal "Le monde" a bien montré que ce type de dépassement important est très rare, très parisien et très présent surtout dans le consultations privées hospitalières: "Au total, 66 médecins, dont 63 à Paris, facturent plus de cinq fois le tarif conventionnel. L'immense majorité sont des médecins hospitaliers qui ont une activité privée à l'hôpital, tels ce professeur de l'hôpital Tenon dont la consultation s'élève de 200 à 220 euros, remboursée sur la base de 23 euros, ou ce psychiatre de Sainte-Anne qui demande 200 euros pour une consultation dont la base de prise en charge est de 34 euros." (Le Monde)
La proposition du Conseil de l'Ordre vise donc essentiellement à protéger la quasi-totalité des spécialistes qui pratiquent en secteur à honoraires libres, ce secteur étant peu présent chez les généralistes.
Cette proposition pourraient même avoir un effet délétère car l'on sait que les maximum dans ces domaines ont tendance à devenir la règle, les dépassements actuels étant plutot de quelques dizianes de pourcent du tarif de la sécurité sociale.
C'est donc un message de liberté tarifaire que donnent finalement les conseillers ordinaux pour les spécialistes d'organes.
A l'inverse, c'est le bâton qui est proposé aux jeunes généralistes avec une obligation d'installation pendant 5 ans dans la région de l'internat et dans des zones fixées par l'ARS et l'ordre.
Cette décision aura sans doute aussi un effet délétère en écartant encore plus de la profession de généraliste les jeunes générations, ce qui s'est produit dans les pays voisins qui ont cru à cette possibilité.
Vieux contre jeunes, spécialistes contre généralistes, secteur 2 contre secteur 1, les propositions de l'ordre aggravent les divisions professionnelles.