Paul Machto (avatar)

Paul Machto

Psychanalyste - Psychiatre

Abonné·e de Mediapart

19 Billets

4 Éditions

Billet de blog 21 juin 2008

Paul Machto (avatar)

Paul Machto

Psychanalyste - Psychiatre

Abonné·e de Mediapart

Un colloque : "Parole, vérité, politique" les 27 et 28 juin à Paris

Paul Machto (avatar)

Paul Machto

Psychanalyste - Psychiatre

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'association "Pratiques de la Folie" organise à Paris les vendredi 27 et samedi 28 juin 2008 son colloque annuel. Cette année, le thème retenu est : "Parole, vérité, politique". Questions brûlantes, enjeux actuels. La novlangue de la bureaucratie engendre une inflation des protocoles et des procédures dans le but déclaré de codifier les pratiques, afin de les garantir et de les évaluer.Le travail entrepris depuis plusieurs années a mené l’analyse critique de cette logique du discours expert, et de la prévalence qu’il donne à l’écriture et au chiffre. Pour les cliniciens, c'est-à-dire pour ceux qui ont affaire à la singularité de chaque erncontre, une telle logique méconnait foncièrement le cœur de leur pratique : la parole. Il s’agirait donc de faire retour à la parole, à un double titre : en tant qu’elle est le matériau même de la rencontre, et en tant que c’est par elle que l’on peut en témoigner. Que la vérité de la parole ne puisse se dissocier de la conflictualité du politique, c’est la leçon même de la folie. Il est difficile aujourd’hui de le faire valoir, tant elle est l’objet d’une double tentative de réduction. D’un côté le discours de la science voudrait recouvrir la question de la vérité (du sujet) sous l’amas des chiffres mesurant les processus. De l’autre côté la justice sécuritaire voudrait rapatrier le fou dans l’inflation de la responsabilité généralisée. Le fou n’existe plus, seulement un malade, absolument responsable de son mal. C’est pourquoi sans doute les pratiques qui continuent de situer la parole en leur cœur restent subversives. Mais leur portée est dépendante de leur capacité à faire passer cette parole dans l’espace public. L'association "Pratiques de la folie" créé à partir d'un syndicat de psychiatres (Union Syndicale de la Psychiatrie), réunit des psychanalystes, des psychologues, des psychiatres , des philosophes, des sociologues, des soignants en psychiatrie, mais aussi des artistes, des chercheurs et ... toute personne concernée, intéressée par les questions de la folie, et de son accueil. voici donc l'argument et le programme : Parole, vérité, politique. 27 et 28 juin 2008 35bis rue de Sèvres, 75006 Paris Un monde sécurisé est un monde où chiffres, normes et procédures garantiraient que chacun soit à sa place, réglant son action selon des protocoles validés. L’autoévaluation y serait permanente, et le risque réduit à néant. C’est aussi un monde où « parler vrai » est un mot d’ordre permanent. La parole est devenue un impératif social, pour le triomphe de la vérité dans la transparence, efficace car sans détour, sans intermédiaire, directe entre l’homme politique et le citoyen, l’inculpé et la victime, le traumatisé et l’urgentiste. La machine produit des chiffres, tandis que les sujets sont appelés à parler. Si la prolifération des procédures anonymes de gestion et de contrôle travaille dans le silence bureaucratique, elle se conjugue impérativement au devoir de parler. Mais de quelle parole s’agit-il, et de quelle vérité ? Sauf à la réduire à un trognon de message défini à l’avance, circonscrit, borné, la parole se définit d’être équivoque, surprenante, elle suscite le malentendu. Parler, c’est prendre le risque de l’imprévu, de l’événement, tant pour celui qui se surprend à dire quelque chose d’inouï que pour l’autre, qui l’entend à sa façon. La psychanalyse prend acte de cette imprévisibilité foncière de la parole. La politique aussi, du moins celle qui soutient la fiction de la démocratie, c'est-à-dire la confrontation de la pluralité des paroles, inattendues, contradictoires comme telles. D’où l’épreuve de la folie pour la politique : impossible de faire parler le fou au bon endroit, au bon moment … La vérité on ne peut la dire toute, car elle dépend du discours dans lequel elle advient. Il y a des régimes de véridiction, des dispositifs, des contraintes qui délimitent l’efficace de la parole. Ainsi la vérité juridique s’établit-elle selon des règles formelles rigoureuses et non selon le baromètre des intensités affectives de la « parole » des inculpés et des victimes. Le procès en est son théâtre, où l’événement a sa place. Ainsi la vérité dans le discours psychanalytique suppose-t-elle pour advenir des contraintes précises, qui tiennent à sa méthode et à son éthique. Certains psychanalystes qui se répandent cyniquement dans les médias, énonçant la vérité inconsciente de tel ou tel, le démontrent a contrario. Ainsi la prétention prédictive du savoir psychiatrique, asservie à la mission sécuritaire de la « rétention de sureté », donne le sinistre exemple du fait qu’une vérité supposée, d’être exportée hors du discours qui lui a donné son lieu, peut servir au pire. L’utopie politique, c’est la fiction de faire entendre, de confronter dans l’espace public des vérités qui viennent d’ailleurs, qui ont leur lieu particulier d’émergence, qui ne valent pas partout et pour tous. L’utopie politique, c’est que la vérité reste à dire ; elle ne cesse de faire question. Programme : Vendredi 27 juin 13h 45 accueil 14h Présidente : Sandrine Jallade Monique Bucher-Thizon et Vincent Perdigon : Ouverture, I Loïc Le Faucheur : Protocole d'annonce en médecine : dispositif de paroles ? Discutante Véronique Ménéghini Frédéric Gros : Courage et vérité : le rapport Foucault/Habermas Discutant Jean-Jacques Giudicelli Samedi 28 juin 9h 30 accueil 9h 45 Présidente : Elsa Arfeuillère Edwy Plenel : Vérité de raison, vérité de fait. Discutant Olivier Clain Alain Didier-Weill : Qu'est ce que le psychanalyste peut dire du politique ? Discutant Patrick Merot 14h Présidente : Anne Chaintrier Dominique Coujard : L’imprévu Discutante Annie Ruat Daniel Mesguich : Mise en scène de la parole Discutants Stephane Arfeuillère et Clément Jallade Franck Chaumon et Roger Ferreri : Ouverture, II Monique Bucher-Thizon, psychiatre Franck Chaumon psychanalyste Dominique Coujard magistrat, président de cour d’assises Roger Ferreri psychiatre ou psychanalyste Alain Didier Weill psychanalyste Frédéric Gros philosophe Loïc Le Faucheur psychologue clinicien Daniel Mesguich acteur, metteur en scène Vincent Perdigon psychiatre, psychanalyste Edwy Plenel journaliste On s’inscrit sur place ou en adressant le bulletin ci-dessous : Inscription individuelle (60 E) …………………….. .� Formation permanente (130 E)………..…………… .� Etudiant (15E) ………………………� Règlement par chèque à l’ordre de l’association Pratiques de la folie, CMP 110 Grand’place de l’Agora, 91 000 Evry Numéro de formation permanente : 11 91 03 26 091 Tel : 06 63 65 45 11 www.pratiques-folie.com

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.