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Billet de blog 13 octobre 2022

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« Les fastueux dîners de Laurent Wauquiez aux frais de la Région » (commentaire)

Il s’agit de mon commentaire sous l’article de Sarah Brethes, Valentine Oberti et Antton Rouget publié ce jour, commentaire qui reste bloqué en raison « d’erreurs » d’ordre technique qu'il m'est impossible de détecter.

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Cette affaire du dîner à 100 000 euros offert aux frais du contribuable  par M. Laurent Wauquiez à quelques « invités de choix »  est écœurante et indigeste !

Comment est-il possible d’admettre sans honte, dans une France qui s’appauvrit pour une part de plus en plus grandissante de sa population, un comportement aussi indécent venant d’un élu de la République (et membre du Conseil d’État dont il ne semble toujours pas avoir démissionné !) qui a pour ambition d’occuper un jour les plus hautes fonctions de l’État ?

Je n’ose même pas demander à M. Wauquiez ou à l’un de ses convives de cliquer sur le site des « Restos du cœur » qui nous apprend que le coût d’un repas distribué aux plus démunis revient à environ 1 euro, compte tenu du travail des bénévoles et des dons reçus ! Je n’ose pas davantage leur suggérer de faire une ou deux opérations arithmétiques de division pour constater qu’avec 100 000 euros, les Restos du cœur pourraient confectionner et distribuer 100 000 repas aux plus pauvres : sur la période hivernale de 3 mois (soit 90 jours), ce sont donc plus de 1100 personnes, pas moins, qui pourraient ainsi bénéficier d’un repas quotidien.

Cette affaire est emblématique d’une décrépitude morale particulièrement sévère et préoccupante qui a atteint nos élites, celles qui ont pour « mission », tels nos politiques influents, nos oligarques ou encore nos éditorialistes de renom, de donner leçon sur leçon de comportement aux riens, aux gens de peu ! Et puis, cela fait partie de leurs « habitudes » de vie : rappelez-vous de ces repas à 580 euros l’unité organisés clandestinement et dont se goinfraient quelques-uns d’entre eux pendant la crise sanitaire au cours de la période où les français étaient tenus de se confiner, sous peine de sévères sanctions : plus personne n’en parle …

Tous les acteurs politiques et tous les éditorialistes qui sont leurs fondés de pouvoirs ne sont pas, bien entendu, à mettre forcément dans le même panier. Mais Coluche, avant de créer ses Restos du Cœur, n’avait-il pas un peu raison quand il a lancé cette phrase : « Homme politique, c'est une profession où il est plus utile d'avoir des relations que des remords » … et surtout de détourner le regard du spectacle de la pauvreté et de la précarité ?

Alors, pour beaucoup trop de nos élites influentes, ambitieuses mais de petit niveau politique, il est de peu d’intérêt que ces pauvres et ces précaires continuent de peiner à vivre, ou plutôt à survivre, marginalisés puis abandonnés par ceux qui nous gouvernent et qui pensent toujours, comme l'exprimait avec dédain Maurice Barrès à la fin du 19ème siècle, « Que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance, voilà une condition première de la paix sociale » !

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