Alors que la France connait un moment de son histoire qui risque de la voir basculer dans la sphère des dictatures autoritaires d’extrême-droite, Jean-Luc Mélenchon, qui n’a sans doute pas digéré son échec relatif aux élections européennes, profite de l’aubaine inespérée offerte par l’organisation des élections législatives pour régler des comptes personnels au sein de LFI, mouvement politique qu’il considère n’être régi que par des principes et des règles établies par lui, et lui tout seul.
Ce qui est méprisable, c’est qu’il n’a pas hésité à piéger ses partenaires du Nouveau Front Populaire à quelques heures du dépôt des candidatures : d’une part, en éliminant des députés sortants de qualité qui n’ont pourtant pas démérités, mais au seul motif qu’ils ont un jour osé demander un peu plus de démocratie au sein de LFI ; d’autre part, en imposant des candidats (au moins l’un d’entre eux) qui ne font pas l’unanimité auprès de l’opinion. Jean-Luc Mélenchon a donc décidé de polluer le débat. C’est inadmissible !
Comment, en effet, mettre désormais en garde les électrices et les électeurs contre le danger d’une disparition insidieuse des libertés publiques en cas de victoire de l’extrême-droite ? Le camp de Mme Le Pen et de M. Ciotti n’ont à présent aucune difficulté pour nous clouer le bec en nous invitant à balayer devant la porte de LFI avant de leur reprocher quoi que ce soit sur le terrain du respect des valeurs démocratiques.
Pour reprendre les termes d’un texte publié sur ce blog en avril dernier , certains leaders politiques de tous bords, y compris à gauche, doivent impérativement prendre conscience que les frétillements de leurs accès de vanité ne sont plus d’aucune utilité et ne font qu’aggraver les lourdes peines et les souffrances de plus en plus intenables actuellement infligées au peuple, et surtout aux plus pauvres, aux plus vulnérables, mais aussi aux indignés qui osent se révolter contre la bêtise, l’hypocrisie ou l’injustice. Ces « chefs » qui se croient supérieurs doivent comprendre que les gens en ont assez de les entendre consacrer une part toujours plus prépondérante de leurs efforts à tortiller leurs egos dans les médias pour s’y chamailler en s’époumonant à nous seriner, la main sur le cœur, jour après jour, et le plus sérieusement du monde, leurs qualités de leaders incontournables ou, le cas échéant, les noms de ceux d’entre eux qui seront forcément « les meilleurs candidats » et les « sauveurs de notre pays », de notre République, de notre démocratie, voire même de la planète entière.
Il y a donc urgence à faire disparaître le scénario et la mise en scène de cette grotesque tragi-comédie du pouvoir : notre planète Terre se consume à vue d’œil dans l’insouciance quasi générale et, en France, les assises de la République qui nous invite pourtant à respecter sans concession les droits et la dignité de la personne humaine, se fissurent dangereusement. Le risque d’effondrement de notre société est désormais réel et ne peut plus, par conséquent, laisser indifférent ! Et pourtant, il laisse indifférents M. Jean-Luc Mélenchon et ses fidèles parmi ses seuls fidèles !
Or ce sont les jeunes qui seront les premières et principales victimes expiatoires de nos délires, de nos mensonges par omission, de nos comportements inconscients et, à présent, de notre incapacité à nous unir pour combattre le grand malheur qui nous guette. Ce sont eux qui se trouveront, évidemment, en première ligne pour affronter l’aggravation des fléaux climatiques qui s’abattent sur la planète, en particulier dans notre pays. Ce sont également eux qui souffriront d’une dramatique disparition de la vie démocratique et des libertés individuelles et collectives qui s’y attachent au cas où, par malheur, les forces de l’autoritarisme identitaire et du populisme qui s’agitent à l’extrême-droite parvenaient à s’emparer du pouvoir pour ne plus jamais le céder. Hélas, ces jeunes, parmi ceux déjà en âge d’évaluer leur sort futur, ne réagissent pas, ou si peu. Mais c’est peut-être qu’ils n’ont même plus envie d’envoyer des signaux de détresse !
Le temps presse, mais il est encore temps de réagir : il est impératif que ceux qui ont encore le sens de l’honneur et de l’intérêt général au service du peuple, et non de celui des ambitions personnelles d’un seul individu, s’unissent pour demander à Jean-Luc Mélenchon de corriger dans les heures à venir, avant qu’il ne soit trop tard, les très graves erreurs qu’il vient de commettre.