Nous sommes le vendredi 23 août 2024.
Emmanuel Macron accueille Lucie Castets dans son bureau de l’Élysée pour discuter avec elle de la question de la formation d’un nouveau gouvernement et, d’emblée, après les salutations d’usage, il lui déclare : « J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Après mûre réflexion, j’ai décidé, conformément à l’article 8 de la Constitution, de vous nommer Première ministre ».
Sur le coup, Lucie Castets n’en revient pas. Mais elle déchante très vite.
Le Président, tout sourire, poursuit en citant la suite de ce même article, à savoir que « Sur la proposition du Premier ministre, (le Président de la République) nomme les autres membres du Gouvernement…». Et c’est là où il piège son interlocutrice en lui imposant une condition.
Il ajoute en effet : « Je tiens toutefois à vous préciser dès à présent que je ne nommerai aucun ministre appartenant à LFI qui, par la voix de M. Mélenchon, vient de menacer d’engager à mon encontre une procédure de destitution. Vous pouvez difficilement ne pas admettre, chère Madame, qu’il y aurait quelque chose d’incohérent, voire d’absurde, que je nomme ministre une personne avec laquelle je serais forcément amené à travailler, ne serait-ce que pendant les conseils des ministres, alors que cette personne m’invite à ne plus exercer mes fonctions. Alors, sous cette réserve incontournable outre, bien entendu, qu’il serait souhaitable que nous discutions du nom d'un ministre des affaires étrangères compatible avec l’orientation de la politique étrangère de la France que je défends, vous pouvez me proposer qui vous voudrez ».
Lucie Castets, en sortant du Palais de l’Élysée, comprend alors qu’elle est tombée dans un piège et qu’il ne lui reste plus qu’à jeter l’éponge. Comment pourrait-elle en effet proposer une liste de ministres exempte de tout membre de LFI ?
En son for intérieur, elle n’en peut plus de ces initiatives de Jean-Luc Mélenchon qui, depuis quelques temps, semble prendre un malin plaisir à détruire toute volonté de construire, ou plutôt de reconstruire une gauche autour d’une idée qui ne tourne pas systématiquement autour de son ambition personnelle de gagner, encore gagner et surtout gagner en 2027 ! Elle en a assez et je pense, à titre personnel, que ces français qui rêvent d'une gauche unie, y compris avec les militants de LFI dont la priorité n'est pas celle d'idolâtrer leur chef, en ont également assez.
Pendant ce temps, Marine Le Pen ne dit rien, et pour cause : elle est occupée à boire du petit lait …