Le traitement médiatique du conflit israélo-palestinien en France est marqué par des biais idéologiques: amalgame entre antisionisme et antisémitisme, alignement atlantiste, asymétrie des violences et influence des lobbies. Invoqué comme référence, le droit international se heurte aux rapports de force qui le marginalisent.
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poupées russes
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La position de nombreux journalistes mainstream français, qui semblent ignorer ou minimiser la nature asymétrique des violences dans le conflit israélo-palestinien et le non-respect du droit international par Israël, peut s’expliquer par plusieurs facteurs structurels et idéologiques:
1. Un biais médiatique structurel et idéologique
Les grands médias français sont, pour la plupart, financés ou dirigés par des groupes aux intérêts économiques et politiques bien établis (Bouygues, Bolloré, Lagardère, Niel, Drahi, etc.). Cette concentration des médias dans les mains de puissants groupes privés induit des lignes éditoriales souvent conformes aux intérêts stratégiques et économiques de la France et de ses alliés. Israël, en tant que partenaire occidental privilégié au Moyen-Orient, bénéficie ainsi d’une bienveillance médiatique.
De plus, une grande partie des journalistes et éditorialistes qui interviennent sur ces sujets sont issus des mêmes cercles universitaires, politiques et économiques, ce qui produit un effet d’entre-soi et une vision relativement homogène de la question israélo-palestinienne, alignée sur la position occidentale dominante.
2. Un amalgame volontaire entre antisionisme et antisémitisme
Un des mécanismes médiatiques récurrents consiste à confondre systématiquement critique de la politique israélienne et antisémitisme. Cette confusion, pourtant dénoncée par des intellectuels comme Dominique de Villepin, vise à disqualifier tout discours critique sur Israël en l’associant à une forme de haine raciale. Or, l’antisionisme est une position politique qui critique le projet colonial israélien et son expansion illégale, tandis que l’antisémitisme est une idéologie raciste condamnable. En entretenant cette confusion, certains journalistes empêchent tout débat serein sur la question.
3. L’alignement sur la doctrine atlantiste et le soutien inconditionnel à Israël
La politique étrangère française, bien que parfois critique envers Israël, reste majoritairement alignée sur les positions américaines et européennes, qui considèrent Israël comme un allié stratégique au Moyen-Orient. En période de tension internationale, comme après les attaques du 7 octobre 2023, la réaction médiatique en France a souvent suivi celle des États-Unis et de l’Union européenne: insistance sur le droit d’Israël à se défendre, silence sur les exactions commises à Gaza et sur les violations du droit international.
4. Un traitement journalistique asymétrique des violences
L’un des points centraux de la critique à l’égard des médias français est leur incapacité à traiter symétriquement les violences dans le conflit israélo-palestinien. Lorsqu’Israël est attaqué, l’information est immédiate et omniprésente. Lorsqu’Israël bombarde Gaza, les chiffres sont rapportés avec distance, en utilisant des formules comme “selon le ministère de la Santé du Hamas” (sous-entendu: ces chiffres ne seraient pas fiables). Pourtant, les Nations unies et d’autres organismes indépendants confirment régulièrement ces bilans.
Cette dissymétrie est entretenue par le lexique employé: on parlera de “terroristes” pour le Hamas, mais rarement d’“État terroriste” pour Israël, même lorsque ses actions relèvent du crime de guerre selon les conventions internationales.
5. L’absence de culture du droit dans le débat public
Dominique de Villepin, dans ses interventions récentes, insiste sur une approche basée sur le droit international, ce qui tranche avec l’approche émotionnelle et idéologique de nombreux éditorialistes. Or, en France, le droit international est souvent perçu comme une abstraction et non comme un cadre impératif devant guider les politiques publiques. Il existe une tendance à justifier les violations du droit par des considérations politiques, économiques ou morales: «Israël est une démocratie», «Israël est menacé», etc. Ces arguments occultent pourtant la réalité juridique: l’occupation des territoires palestiniens est illégale, le blocus de Gaza est illégal, les colonies israéliennes en Cisjordanie sont illégales, tout comme l’annexion de Jérusalem-Est.
6. Une influence des lobbies pro-israéliens
En France, le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) joue un rôle important dans la définition du débat sur Israël. Il exerce une influence considérable sur les médias et le monde politique, ce qui contribue à rendre difficile toute critique ouverte de la politique israélienne sans être immédiatement accusé de “dérapage”. Cette pression a conduit de nombreux intellectuels et journalistes à l’autocensure sur ces questions, de peur d’être ostracisés.
Pourquoi une telle attitude en France, pays des Lumières et du droit ?
La France aime se voir comme le pays du droit et de la raison. Pourtant, lorsqu’il s’agit du conflit israélo-palestinien, cette approche rationnelle est souvent mise de côté au profit de l’émotion et des considérations politiques. L’histoire de la Shoah et la culpabilité européenne jouent un rôle important dans cette posture, rendant tout débat sur Israël particulièrement sensible.
Mais cette attitude est de plus en plus contestée, notamment par les nouvelles générations, qui voient dans l’inaction de la communauté internationale face à l’occupation illégale des territoires palestiniens un double standard insupportable. C’est pourquoi des figures comme Dominique de Villepin, qui défendent une position strictement juridique et fondée sur le droit international, apparaissent aujourd’hui comme des voix discordantes dans le paysage médiatique français.
En somme, ce que je souligne — la déconnexion des journalistes mainstream vis-à-vis du droit — s’explique par un mélange de conformisme idéologique, de pressions politiques, d’intérêts économiques et de manque de culture juridique. Mais cette posture est de plus en plus difficile à tenir à mesure que le droit international s’impose comme une exigence incontournable pour toute solution viable au conflit.
TRUMP & POUTINE
EN ARABIE SAOUDITE
La récente rencontre entre le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine en Arabie saoudite marque un tournant significatif dans la géopolitique mondiale. Cette initiative, visant à aborder conjointement les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, notamment en Israël, soulève plusieurs questions quant au respect du droit international et aux futures orientations géopolitiques.
1. Marginalisation de l’Europe et de l’Ukraine
Les négociations entre les États-Unis et la Russie, tenues sans la participation de l’Ukraine et des partenaires européens, signalent une redéfinition des alliances traditionnelles. Cette exclusion pourrait affaiblir la position de l’Europe sur la scène internationale et remettre en question la souveraineté de l’Ukraine. Les dirigeants européens, réunis à Paris, ont exprimé leur mécontentement face à cette marginalisation et cherchent à adopter une position commune pour garantir la sécurité en Ukraine. 
2. Rôle accru de l’Arabie saoudite
Le choix de Riyad comme lieu de ces pourparlers souligne l’ambition de l’Arabie saoudite de s’imposer comme un acteur diplomatique majeur. Le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) voit dans cette médiation une opportunité de redorer son image internationale, ternie par des affaires précédentes, et de renforcer l’influence du royaume sur la scène mondiale. 
3. Affaiblissement du droit international
Les actions de l’administration Trump, notamment les sanctions contre la Cour pénale internationale (CPI) en réaction aux enquêtes sur des responsables américains et israéliens, illustrent un mépris croissant pour les institutions juridiques internationales. Cette posture pourrait encourager d’autres nations à ignorer les normes établies, menant à une érosion du système juridique international. 
4. Interconnexion des conflits ukrainien et israélo-palestinien
En abordant simultanément les crises en Ukraine et au Moyen-Orient, les États-Unis et la Russie semblent lier des dossiers auparavant distincts. Cette stratégie pourrait aboutir à des compromis où les intérêts dans une région influencent les décisions dans une autre, complexifiant davantage les résolutions potentielles et risquant de sacrifier certains principes au profit d’accords politiques.
5. Scénarios géopolitiques potentiels
• Redéfinition des alliances: L’exclusion de l’Europe des négociations pourrait pousser l’Union européenne à renforcer son autonomie stratégique, notamment en matière de défense et de politique étrangère, pour ne plus dépendre des décisions américaines.
• Précédent diplomatique: La tenue de pourparlers sans les parties directement concernées, comme l’Ukraine, pourrait établir un précédent dangereux, légitimant des décisions prises sans consultation des principaux intéressés.
• Renforcement des régimes autoritaires: La collaboration entre Washington et Moscou, combinée au rôle central de Riyad, pourrait consolider l’influence de régimes autoritaires, au détriment des valeurs démocratiques et des droits humains.
La concentration des médias français entre les mains de quelques milliardaires a conduit à une uniformisation des discours, souvent orientés vers une perspective néolibérale. Voici une liste de journalistes influents, classés par domaine, qui contribuent à la diffusion de cette idéologie dans les principaux médias détenus par ces propriétaires.
Liste des journalistes pro-néolibéraux du « système médiatique» dominant:
Économie et Finances
1. François Lenglet (LCI, RTL, ex-France 2) – Porteur d’une vision où “il n’y a pas d’alternative” au capitalisme néolibéral.
2. Nicolas Beytout (L’Opinion, ex-Les Échos) – Promoteur d’une vision économique ultra-libérale, défendant les grandes réformes pro-business.
3. Dominique Seux (France Inter, Les Échos) – Défenseur du libéralisme économique et des politiques de réforme structurelle.
4. Hedwige Chevrillon (BFM Business) – Connue pour ses interviews très complaisantes avec les grands patrons et son soutien aux dérégulations économiques.
5. Emmanuel Lechypre (BFM TV, BFM Business) – Décrié pour sa posture pro-libérale et ses interventions souvent critiques envers les mouvements sociaux.
6. David Barroux (Les Échos) – Rédacteur en chef prônant des réformes économiques en faveur des marchés financiers.
7. Cécile Philippe (Institut économique Molinari, médias divers) – Chercheuse néolibérale défendant la privatisation et la déréglementation.
8. Philippe Manière (Ex-Institut Montaigne, médias divers) – Ancien directeur du principal think tank néolibéral français.
9. Jean-Marc Sylvestre (Atlantico, ex-TF1, ex-LCI) – Défenseur du capitalisme et critique des “idéologies anti-business”.
10. Mathieu Laine (Le Point, Le Figaro) – Essayiste libéral, proche des milieux financiers.
Politique et Société
1. Geoffroy Lejeune (Journal du Dimanche, ex-Valeurs Actuelles) – Porteur d’une ligne à la fois ultra-conservatrice et libérale.
2. Bruno Jeudy (BFM TV, ex-Paris Match) – Souvent en phase avec les réformes économiques libérales et la politique du “réalisme économique”.
3. Renaud Pila (LCI) – Partisan des réformes néolibérales du marché du travail.
4. Abnousse Shalmani (LCI, Le Point) – Journaliste conservatrice libérale, hostile aux luttes sociales et aux mouvements de gauche.
5. Charles Consigny (LCI, Le Figaro) – Avocat et chroniqueur, défenseur des élites économiques et des politiques libérales.
6. Virginie Le Guay (LCI) – Journaliste politique prônant les “réformes nécessaires” et le pragmatisme économique.
7. Anna Cabana (BFM TV, ex-Le Point) – Proche des élites politiques, défendant souvent une ligne pro-libérale.
8. Catherine Nay (Europe 1) – Chroniqueuse politique très orientée vers une critique du progressisme et une défense des politiques libérales.
9. Pascal Praud (CNews, Europe 1) – Ultra-conservateur, mais aussi très favorable aux réformes néolibérales.
10. Natacha Polony (Marianne) – Elle se revendique souverainiste, mais adopte souvent des positions économiques néolibérales sous couvert de pragmatisme.
Géopolitique et Relations internationales
1. Pierre Haski (France Inter, ex-Rue89) – Défenseur d’une lecture atlantiste des relations internationales, bien que d’apparence modérée.
2. Christine Ockrent (France Culture, divers médias) – Journaliste souvent alignée sur les positions occidentales et néolibérales.
3. Renaud Girard (Le Figaro) – Analyse les relations internationales sous un prisme économique et stratégique très libéral.
4. Pierre Servent (LCI, France Info) – Spécialiste des questions militaires, souvent aligné avec les intérêts stratégiques occidentaux.
5. Isabelle Lasserre (Le Figaro) – Très proche des milieux militaires et stratégiques pro-OTAN.
6. Jean-Dominique Merchet (L’Opinion) – Analyse les questions de défense dans une optique libérale et réaliste.
7. Vincent Hervouët (Europe 1) – Défenseur des positions occidentales sur la scène internationale.
8. Sylvie Kauffmann (Le Monde) – Directrice éditoriale souvent proche des grandes orientations néolibérales de l’UE et de l’OTAN.
Liste de journalistes et éditorialistes français reconnus pour leurs positions critiques envers le néolibéralisme, classés par domaine. Cette sélection inclut des contributeurs de publications telles que Le Monde diplomatique, Mediapart, Alternatives économiques, et d’autres médias indépendants.
Liste des journalistes et intellectuels critiques du néolibéralisme
(Classés par champ sociologique, pour une meilleure structuration du débat)
Économie et Finances
1. Frédéric Lordon (Le Monde diplomatique) – Philosophe et économiste, critique du capitalisme financiarisé.
2. Serge Halimi (Le Monde diplomatique) – Spécialiste de la critique de la concentration des médias et de la mondialisation néolibérale.
3. Laurent Mauduit (Mediapart) – Journaliste économique, spécialiste des collusions entre pouvoir politique et milieux financiers.
4. Romaric Godin (Mediapart) – Critique des politiques d’austérité et de la financiarisation de l’économie.
5. Thomas Piketty (Le Monde, Libération) – Économiste spécialiste des inégalités et de la redistribution des richesses.
6. Paul Jorion (Anthropologue, économiste indépendant) – Analyste du système bancaire et financier.
7. Jacques Sapir (Spécialiste de l’économie souverainiste, Radio Sputnik) – Critique de l’euro et des politiques néolibérales européennes.
8. Benjamin Lemoine (Sociologue, CNRS) – Spécialiste des politiques budgétaires et de la dette publique.
9. Julia Cagé (Sciences Po, auteure de “Le Prix de la Démocratie”) – Analyse le financement de la presse et les liens entre médias et pouvoir économique.
10. Michel Husson (Économiste marxiste, disparu en 2021 mais son influence reste forte) – Critique des politiques budgétaires et du rôle des institutions financières.
Politique et Société
1. Edwy Plenel (Mediapart) – Ancien rédacteur en chef du Monde, fervent défenseur du journalisme d’investigation.
2. Aude Lancelin (Le Média, Blast, ex-L’Obs) – Engagée dans une critique radicale des élites et du pouvoir médiatique.
3. David Dufresne (Journaliste indépendant, documentariste) – Spécialiste des violences policières et de la dérive autoritaire en France.
4. Usul (Blast, ex-Mediapart, YouTubeur politique) – Défenseur de la gauche radicale et critique du néolibéralisme dans ses vidéos et articles.
5. Rokhaya Diallo (Slate, Mediapart, Le Guardian) – Journaliste et militante antiraciste, engagée dans une critique du pouvoir et des inégalités systémiques.
6. Taha Bouhafs (ex-Le Média, street journalism) – Journaliste engagé, couvrant les luttes sociales et les violences d’État.
7. Dominique Vidal (Le Monde diplomatique) – Spécialiste des discriminations, du conflit israélo-palestinien et des politiques impérialistes.
8. Jean-Baptiste Malet (Mediapart, Le Monde diplomatique) – Journaliste d’investigation, auteur de plusieurs enquêtes sur l’agro-industrie et l’économie de la surveillance.
9. Alain Deneault (Écrivain et philosophe politique) – Spécialiste des multinationales et des mécanismes de domination économique.
10. Aurélie Trouvé (Ex-présidente d’Attac, chroniqueuse occasionnelle dans la presse alternative) – Engagée contre les accords de libre-échange et les politiques néolibérales.
Géopolitique et Relations internationales
1. Régis Debray (Philosophe, écrivain) – Ancien conseiller de Mitterrand, critique du néocolonialisme et de la dépendance européenne aux États-Unis.
2. Alain Gresh (Orient XXI, ex-Le Monde diplomatique) – Spécialiste du Moyen-Orient, critique des politiques impérialistes occidentales.
3. Rony Brauman (Ancien président de Médecins sans frontières, essayiste) – Critique des guerres humanitaires et des interventions militaires sous prétexte de démocratie.
4. Anne-Cécile Robert (Le Monde diplomatique) – Spécialiste de l’Europe et des relations internationales, critique des politiques atlantistes.
5. Jean Ziegler (Sociologue, ancien rapporteur de l’ONU sur l’alimentation) – Dénonce le pillage des ressources par les multinationales.
6. Nils Andersson (Éditeur, spécialiste de la décolonisation et des relations internationales) – Analyse les rapports Nord-Sud et la continuité du néocolonialisme.
7. Maxime Vivas (Le Grand Soir, divers médias alternatifs) – Spécialiste de la Chine, critiqué pour sa vision opposée au consensus médiatique occidental.
8. Bruno Guigue (Ex-haut fonctionnaire, écrivain) – Critique des ingérences occidentales au Moyen-Orient.
9. Olivier Zajec (Stratégiste, directeur de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire) – Sceptique face aux postures bellicistes de l’OTAN.
10. Christophe Ventura (IRIS, chercheur en relations internationales) – Spécialiste de l’Amérique latine et des alternatives au modèle néolibéral.
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