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Billet de blog 27 mai 2017

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Une série américaine Sense8 qui ne parle pas de Dieu ni d’un avenir dystopique.

Choqué par la superficialité d'un critique du Huffington Post. Car quel est le propos majeur et constant de la série. De nous donner à voir l’opposition entre le Sapiens et les humains sensoriels qui auraient été antérieurs à celui-ci. Où il est même question d’un Homo-Sapiens qui se serait débarrassé violemment des Sensoriels au cours de l’évolution décrit par Darwin.

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Pas d’accord avec l’énoncé de la critique du Huffington Post (http://bit.ly/2rpYptz). Non parce qu’elle n’est pas factuelle ni objective mais parce qu’elle passe à coté de l’essentiel.
Pour que vous compreniez bien ma position, j’évoquerais un fait. 95 %  des Américains sont croyants. Croient en Dieu. Le sociologue Raymond Boudon en a fait une excellente analyse lors d’une des ses conférences et dans ses nombreux écrits.

Illustration 1
image extraite de la saison 1 de Sense8 © la Production de Sense8

Or pour la première fois dans l’histoire des séries américaines, voire du Cinéma américain, on ne parle pas de Dieu. On parle de tout, sauf de Dieu. Il s’agit d’une première à marquer d’une croix non religieuse.
Car quel est le propos majeur et constant de la série. De nous donner à voir l’opposition entre le Sapiens et les humains sensoriels qui auraient été antérieurs à celui-ci. Où il est même question d’un homo-sapiens qui se serait débarrassé violemment des sensoriels au cours de l’évolution décrit par Darwin.
Ceci pour dire et affirmer que pour la première fois dans l’histoire du cinématographe américain on n’invoque plus Dieu ni ses anges (déchus ou pas), ni les zombies et les revenants, mais bien une forme d’humanité qui aurait survécu malgré l’intelligence programmé du Sapiens. Que faut-il comprendre ?
Il y a eu Tristes Tropiques de Claude Levi-Strauss et plus récemment un anthropologue vient de faire une conférence brillante au Mucem, par Philippe Descola. (https://youtu.be/FG-hW53S_G8 au Mucem | Mediapart en était partenaire). Où il est question de l’anthropocène. Des rapports de l’homme avec la nature. Il y aurait une autre relation possible avec la nature que celle de la consommation d’une nature disponible à l’infini. Et les combats des Sensoriels rejoignent cet ultime défi qui est proposé à l’humanité. Le trait commun de ces groupes, ces cercles de « senso » est l’empathie. Cette qualité humaine totalement honnie, bannie de nos sociétés, malgré la résonance dans les réseaux sociaux, ces derniers n’arrivent pas à promouvoir cette qualité humaine majeure sans laquelle il ne peut y avoir d’humanité. Sense8 c’est précisément l’histoire d’une humanité qui se cherche d’autres formes de communication, télépathie (allo qui téléphone, remplacé par le « olla qui télépathe » de Raymond Devos).
Les anthropologues nous expliquent comment les hommes retirés dans la profondeur des forêts amazoniennes ou en Inde ou en Afrique font survivre un équilibre fragile entre nature et humanité. Où il est démontré que la violence que se fait l’humanité n’est pas un progrès mais une régression majeure qui passe par la corruption et l’exploitation des richesses naturelles que l’on croit infinies.
Il s’agit d’une œuvre politique comme rarement la production hollywoodienne en a été capable. Tout ce que dit le critique du Huff Post est vrai, en apparence. La lenteur, les confusions, les bons sentiments, etc. Mais Maxime Bourdeau semble être passé à coté de l’essentiel. Dénoncer les exclusions sexistes, les a-priori sociales concernant l’Amour et ses manifestions polymorphes. Oui Sense8 est une étude des plus intéressantes sur le devenir d’une humanité enfermée dans ses préjugés et dans son formatage exclusivement financier. Nous pourrions débattre durant des heures de cette série, aussi je m’arrête là et vous laisse la liberté de me répondre sur vos propres ressentis.

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