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Billet de blog 8 février 2021

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En 2036, on ne se rappellera plus de l'époque où prendre un avion pour passer 2 semaines de congés payés à l'autre bout du monde paraissait être une idée sympathique, car ce sera devenu ringard, voir inconscient.

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En 2036, on ne se rappellera plus de l'époque où prendre un avion pour passer 2 semaines de congés payés à l'autre bout du monde paraissait être une idée sympathique, car ce sera devenu ringard, voir inconscient.
En 2036, on aura compris qu'on ne peut pas être contre le nucléaire et pour la préservation des énergies fossiles tout en ayant chacun chez soi un frigidaire, un congélateur, un lave vaisselle, une machine à laver, un ordinateur, un smartphone, une voiture...On se passera du confort superflu et mieux, les gadgets encourageant le gâchis d'énergie seront interdits.
En 2036, les mots "innovation" "technologique" et "croissance" ne feront plus rêver personne. Ils inciteront d'abord à une réflexion sur les besoins réels et les conséquences globales.
En 2036, les femmes arboreront enfin leurs poils aux jambes et leur rondeurs sans même y penser, car la culture pédophile de l'image associant le sexy aux corps enfantins (sveltes, jeunes et imberbes) aura été déjouée.
En 2036 absolument plus personne ne voudra manger des produits ultratransformés joyeusement emballés dans des plastiques multicolores.
En 2036, l'élevage industriel sera considéré comme une ère sombre de notre histoire, un crime contre le vivant.
En 2036 les écoles auront changé de visage, elles seront ouvertes à tous âges et non réservées aux enfants, elles seront le résultat d'un choix heureux (y compris PAR l'enfant) et non d'une obligation.
En 2036, les dîplomes seront interdits, seuls les savoirs seront reconnus.
En 2036, les champs de la santé, de l'accompagnement aux enfants, de l'hygiène et de l'agroalimentaire seront les postes les plus soutenus et reconnus par la société.
En 2036 on importera plus la nourriture de l'autre bout du monde en masse, et on se contentera de ce qui pousse sur nos terres, et mieux, nous en seront très fiers.
En 2036, il deviendra impensable de jeter de la nourriture et de chier dans l'eau potable.
En 2036, la culture et l'art débarrassé de son élitisme et de sa monétisation sera partout, et surtout dans les campagnes, pour la simple raison que chacun se sentira enfin libre de créer et partager sans complexes.
En 2036, les hommes s'essayeront sans crainte au rouge-à-lèvre où à d'autres "pratiques" jugées féminines, simplement parce qu'il n'y aura plus rien de dégradant ou ridicule à être associé au féminin.
En 2036, l'organisation de la vie à l'échelle communale sera devenu d'une telle évidence et nécessaire qu'on aura du mal à envisager encore la prédominance d'un état.

En 2036, s'il existe encore des chef-fes, i-elles n'agiront plus comme s'i-elles étaient infaillibles, et ne nieront plus effrontément leurs erreurs voire leurs crimes car sinon personne ne voudrait encore les croire. (Et ils nous dirons si les masques étaient en fin de compte une bonne ou une mauvaise idée).

En 2036, l'accouchement et la grossesse des femmes leur reviendront. Elles ne seront plus surmédicalisés et elles seront avant tout respecté dans leurs corps et leur choix. 
En 2036, l'allaitement long (jusqu'au sevrage naturel de l'enfant) sera à nouveau perçu comme une pratique convenable et bénéfique et la mère sera plus soutenue que freinée.

En 2036, la prise en compte des menstruations des femmes fera partie intégrante de notre société. 
En 2036, on admirera plus les gens de pouvoirs, ni les noms, et on élira plus personne mais seulement des idées.
En 2036, la police (qui ne portera plus ce nom qui nous insécurise desormais) protégera le peuple qui était venu clamer l'injustice et demander réparation.

En 2036, nous sortirons enfin de la logique punitive pour nous diriger vers une justice restaurative.

En 2036, cette justice concentra ses efforts pour lutter implacablement contre le rascisme, le sexisme et l'oppression des minorités.


En 2036, les maisons seront désencombrées de l'inutile, on s'entourera amoureusement et exclusivement de ce qui nous est essentiel ou beau.
En 2036, les lieux de vie où l'on peut "venir comme on est" (sans emploi, personne âgée, avec un handicap, mère célibataire, enfant qui a besoin de jouer et courir etc...) pour se rencontrer et manger pour pas cher avec des aires de jeux ne seront plus laisser aux mains des multinationales, mais gratuits, créés et soutenus par les collectivités. Il y en aura PARTOUT et ils seront considéré comme un service de première nécessité.
En 2036, on aura enfin compris que le privé est politique, et que l'institution du mariage (ou simplement du couple) et celle de la famille nucléaire nous empêche d'entrevoir d'autres modes de vie possibles.
En 2036, tout trafic de données personnelles sera interdit, et les GAFAM s'effondreront en même temps que les smartphones parce qu'ils seront devenus le symbole de notre aveuglement face à l'impact écologique d'internet et du soi disant "progrès". Ils ne manqueront à personne car nos vies sociales seront plus riches et les bibliothèques publiques plus grandes.
En 2036, nous ne courrons plus après le temps, car chacune de nos actions fera sens pour nous ou nos proches.


Aujourd'hui où il est difficile de faire de l'anticipation, je m'y essaye, comme une incantation.


En 2036, ma fille aura 20 ans, et il fera bon d'avoir 20 ans, en 2036.

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