Que ce court billet soit lu ou pas, n'a pas plus d'importance que le bulletin que je déposerai (ou pas) dans l'urne dimanche prochain. Un simple besoin de coucher sur du papier les quelques réflexions suscitées par ces résultats …
Les analystes les plus fins vont nous expliquer ce qui s'est passé dans les cerveaux de ces citoyens qui amènent peu à peu le Front National aux portes du pouvoir, des débats sans fin vont essaimer, qui ne vont produire que du vent médiatique car ceux qui seuls, détiennent le pouvoir de terrasser cette peste brune n'ont guère que le souci de préserver les privilèges de leurs positions.
La plus primaire des réflexions qui vient à l'esprit du français lambda me semble être la suivante : après des décennies d'alternances gouvernementales, le chômage est au plus haut, le pouvoir d'achat ne cesse de diminuer, l'Europe nous affame et maintenant nos vies sont en danger. Les responsables clairement désignés : les gouvernements successifs et les étrangers, doivent être écartés. Choisissons « la préférence française » et peu importe si la démocratie est mise à mal, peu importe si ce choix nous conduit à terme vers un régime autoritaire que l'histoire nous a hélas déjà servi.
18 mois, l'échéance, le temps qui reste à un gouvernement socialiste pour une critique introspection, la durée d'une mutation, d'une modification de la séquence législative-exécutive susceptible de faire renaître une vraie démocratie, une envie de vivre ensemble, un accueil des étrangers digne et généreux, un équitable partage des richesses et du travail, enfin tout ce qui fonde les valeurs de gauche. Cette voie, j'en suis certain ne rebuterait pas ceux qui, désemparés ont fait aujourd'hui, en toute inconscience, le mauvais choix.
Mais hélas, le premier précepte enseigné à l'ENA est : « ne vous reniez jamais », alors, les minables tractations politiciennes d'entre-deux-tours, ignorantes du profond désarroi exprimé par une majorité de français (les abstentionnistes aussi) n'auront pour objet que la préservation de quelques places bien au chaud dans les palais de la République.
Ps : Discrètement dans le creux de l'oreille de monsieur Hollande : Et si, pour vous sortir dignement de ce mauvais pas, vous proposiez rapidement de préparer la Constitution d'une sixième République ?