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Billet de blog 8 janvier 2019

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Après avoir lu chez un de mes amis abonné, l'article de Martine Orange qui réalise une synthèse du livre d'Adam Tooze mettant en cause le rôle néfaste des banques centrales dans la crise de 2008 et l'ordolibéralisme globalisé qui perdure et prospère : « Rien n’a changé dans le système financier international : il est toujours aussi colossal et dangereux. » et puis le récent et excellent article d'Edwy Plenel sur la violence du pouvoir, il me semble que Mediapart, par une tardive légitimation du mouvement des gilets jaunes, a enfin pris conscience de la gravité d'une crise politique qui échappe, par un incompréhensible aveuglement, à un exécutif qui utilise avant (au choix), l'effondrement ou la dictature, la dernière cartouche d'un pouvoir faible, sans consistance et sans vision : la répression.

Edwy Plenel qui combat à juste titre un présidentialisme dont l'obsolescence saute aux yeux, dans un monde déchiré qui exige un maximum de consensus (péréquation à minima entre les « super-riche » et les déclassés), n'a pas encore, et paradoxalement me semble-t-il, franchement condamné une économie de marché déshumanisée et ce néolibéralisme financier qui fait (et défait ?) les présidents dont il exige une totale servilité et qui s’accommode fort bien d'une constitution obsolète.

La crise actuelle dépasse l'entendement et la pratique des partis politiques traditionnels. Les batailles de chapelle entre partis de gauche deviennent dérisoires face au désastre qui vient. Il est fortement souhaitable que Mediapart s'abstienne d'en accentuer les clivages et œuvre à en souligner les fondamentaux communs que Plenel défend avec des accents humanistes si convaincants sur les plateaux télés et les stations radio.

Dans mon billet de départ, j'avais écrit : Devant ces catastrophes à venir, comment peut-on suivre des journalistes, observateurs indifférents … Il me semble que l'article de Plenel marque un tournant dans la ligne éditoriale du journal, que la conscience de la dispersion et donc de l'inanité des partis de gauche actuels devrait faire le lit d'une réflexion approfondie sur le devenir d'une gouvernance française et donc européenne en accord avec les aspirations des peuples de plus en plus matures et politisés au prix, sans doute de mettre à mal un néolibéralisme dévoyé qui accentue inexorablement les inégalités sans émouvoir outre mesure les grands décideurs européens. Cette réflexion n'aura pas lieu lors du « grand débat » initié, encadré et semble-t-il sans engagement aucun de la part du gouvernement. Ce questionnement, j'en ai perçu les prémisses dans les discussions d'un rond-point de gilets jaunes que je fréquente de temps à autres. Étudiant parisien lors des événements de mai 68, j'avais été fort impressionné par le bouillonnement d'idées certes utopistes mais également constructives qui avaient enflammé les amphis. Le moment actuel y ressemble, mais aucune instance n'est à même de les héberger, de les confronter de les faire mûrir et d'être le creuset d'où pourraient émerger des embryons de solutions à une sortie de crise digne et sans violence. Mediapart peut-être ?

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