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Billet de blog 8 septembre 2019

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Amour, sévices et morgue

J’aime bien les histoires d’amour, surtout quand elles finissent bien et nul doute qu’avec notre maître à jouir collectivement et tous ses servants qui tiennent les chandelles, notre bonheur futur est assuré !

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Illustration 1

 N’en déplaise aux nostalgiques, et il en reste encore quelques uns, notre triptyque républicain apparaît aujourd’hui bien ringard. Il a du plomb dans l’aile gauche qui ne soubresaute plus que par intermittence. Assiste-t-on à une lente mutation de l’espèce humaine sous les effets conjugués de polluants de natures diverses dues aux activités industrielles et agricoles ? Mais la pollution de loin la plus nocive engendrant en partie les précitées, ne serait-elle pas simplement endogène et dans le monde animal, consubstantielle à la nature humaine qui sécrète en contrepoint de son génie créatif, une perversité qui semble la condamner : cupidité, rapacité, égoïsme, indifférence à la misère mais vénération du veau d’or, inexorable effet cumulatif provoqué par cette obsession du profit à tout prix et de ses sous-produits : spéculation, corruption et fraude, qui a atteint la caste la plus prospère de la population mondiale. La propagation de cette altération génétique accentuant la résistance aux anciennes valeurs de solidarité et d’humanisme est-elle inévitable ?

L’observateur le plus myope pourrait en douter. Même si sa partielle cécité lui masque les tendances belliqueuses et prédatrices des autres grands pourvoyeurs de conflits planétaires, une attention minimale sur l’évolution de notre petit pays le convaincra que notre nation dite « des droits de l’homme » n’échappe pas à la malédiction.

Et pourtant, depuis la nuit des temps, quand l’homo qui a heureusement toujours été un peu erectus, est parvenu à l’age sapiens, les émotions et les sentiments ont commencé à magnifier ce qui n’était qu’un acte banal de perpétuation de l’espèce. Il faut bien le reconnaître, cette force mystérieuse et sublime sans laquelle notre passage sur terre serait dérisoire et oublié, est sans doute le moteur le plus puissant de toutes les actions humaines. La séduction et l’amour, il en reste quand même quelque chose non ? Au plan individuel, il semble que nous soyons encore préservé des attaques du virus, mais le sens condensé du triptyque que nos frontons adressent à toute la population est quand même malmené par les élites aux manettes qui ont en principe l’impérieux devoir de le faire vivre contre vents et marées.

Moi j’aime bien les histoires d’amour, surtout quand elles finissent bien, mais je doute un peu qu’avec notre maître à jouir collectivement et tous ses servants qui tiennent les chandelles, notre bonheur futur ne soit pas vraiment assuré. Notre président n’est pas trop encombré par son agapé. Il s’est dit dépité en découvrant les violences faites aux femmes. Malgré sa conscience verte en berne, découvre-t-il aussi les violences faites à la planète ? Dépité au point de tomber en collapsus entre les exigences de rentabilité du capital et les revendications des plus démunis, il a quand même choisi de décider que rien ne devait changer et en même temps, il a compris que faute d’avoir su se faire aimer, il a choisi de se faire haïr ... c’est ça le nouveau monde ? Pas de quoi en faire une symphonie, pas de quoi activer les grandes orgues !

Mais ne soyons pas trop sévères, en latiniste distingué, il n’a pas oublié la célèbre locution : « qui bene amat bene castigat » qu’il a mis en pratique sans retenue, à l’image de ceux qui aiment un peu trop leur compagne.

Illustration 2

Son affection pour les gilets jaunes et les lycéens contestataires est donc devenue adoration.

Les économistes distingués ou pas nous parlent du dogme imbécile de la croissance infinie, des lois scélérates du marché, bref des maux du capitalisme. Lui n’en comprends que les mots, il en a fait son bréviaire et même en marche il n’a pas compris que la meilleure façon de ne pas avancer est de suivre cette idée fixe. Il le martèle avec une suffisance hautaine et méprisante qui ne se défait pas. Cet excès de morgue mis en musique par un ministre de l’intérieur zélé mais quand même un peu bas de plafond, a déjà mené quelques-uns de nos concitoyens dans cette chambre mortuaire qui porte étonnamment le même nom que ce trait de caractère dominant. Serait-ce fortuit ou corrélé ? La vie de Steve n’a guère pesé devant cet impératif besoin du pouvoir d’exhiber ses muscles.

Mais l’avenir se prépare en coulisse. Il commence à suinter par les pores communicants, qu’un bon samaritain du PS serait sur le rang pour se proposer en sauveur des vraies valeurs. Monsieur Cazeneuve (il veux rénover la maison France) s’est soudainement converti à l’écologie et au social. Sans le savoir, ce brave homme avait déjà dans le passé parfaitement marié les deux. A Sivens en 2014, Rémi Fraisse s’en souviendrait de ce rapprochement entre les forces de paix du ministre et ses compagnons écologistes, si un malencontreux hasard ... Alors pourquoi pas ? Nul doute qu’il ferait un tabac aux élections présidentielles, d’ailleurs le tabac il connaît déjà car sous son règne de ministre de l’intérieur, c’était un passage obligé dans tous les commissariats.

Une civilisation en marche ou en marge ? La question mérite d’être posée tant il apparaît que l’espèce humaine semble accepter sa propre disparition. On vit une époque formidable. Espérons que ce ne sera pas la dernière !

Illustration 3

Toute la douceur du monde !

 Laissons les gens haineux face à  eux-mêmes, avec leurs petites idées ...

Charles Aznavour - Mourir d'aimer © Othello400

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