En ces temps troublés de sourde révolte où l'on ne sait plus très bien à qui fier son bulletin de vote, la rébellion se formalise dans nos colonnes de plusieurs manières : Il y a ceux qui privilégient l'invective, très répandue, inefficace mais qui soulage, certains préfèrent les slogans itératifs qui n'atteignent plus leur cible, l'invitation répétée à rejoindre tel parti ou à soutenir l'idée d'une république nouvelle et bienheureuse, mais aussi ceux qui ont choisi le rappel mémoriel de ces magnifiques poèmes rebelles et séditieux, communards en tête, ces bouleversants chants révolutionnaires d'antan. Ces derniers sont surtout des dernières (il paraît qu'à l'école vous étiez les premières et maintenant vous êtes les premières à aller chercher vos enfants à l'école et premières aussi dans bien d'autres domaines qu'il serait trop long d'énumérer ici (ce qui montre aux mecs que leur position dominante est largement usurpée)). Et pour les remercier, je les mets à la Une de mon billet à défaut d'être à celle de Mediapart. Alors, pour que continue à régner entre nous la plus parfaite harmonie, je vous propose ce magnifique adagio extrait de musique de chambre d'une compositrice trop méconnue : Louise Farrenc.
Ps (ne confondez pas, c'est post-scriptum): Je suis allé écouter récemment les Variations Goldberg interprétées par un pianiste classique, Samuel Fernandez soutenu sur un deuxième piano par Mario Stantchev, pianiste de jazz; merveilleuses et intemporelles transitions entre le sage et académique tempo de Bach et la rythmique groove du jazz. Pour finir, ces deux compères nous ont offert une joyeuse improvisation sur l'air de “Ah, vous dirai-je, maman”. Je ne sais pas si Mozart aurait apprécié, mais le public était ravi. Vous voyez mesdames, que sur ce final, vous êtes aussi à l'honneur.