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Billet de blog 11 février 2012

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Les valeurs en question

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ces dernières année, les hommes politiques utilisent beaucoup le mot « valeurs ». Derrière ce vocable, peuvent se cacher des concepts très différents : s'agit-il de valeurs comptables, de valeurs marchandes, de valeurs de discipline et de rigueur ou bien de valeurs relevant de la morale, de la spiritualité, de l'humanisme des lumières ? Il a, en politique, une vertu cardinale, celle, par son flou, son imprécision, de faire malgré tout apparaître son auteur en philosophe éclairé guidant son peuple vers une destination radieuse (pour les uns seulement, néfaste et dangereuse pour d'autres selon le contenu réel du mot « valeurs »).

Nicolas Sarkozy (le président de la République ou le candidat ?) envisage deux référendums au nom de ses « valeurs pour la France » : Le premier aurait, d'après les premières analyses comme conséquence d’offrir une plus grande 'souplesse' pour expulser les étrangers 'indésirables'. Le second exigerait des chômeurs l'obligation d'accepter un travail non désiré ou non conforme à leurs aptitudes. Il envisage aussi de supprimer l'aide médicale d’État pour les étrangers en situation 'irrégulière'.

Ces propositions dévoilent clairement la nature des « valeurs » de Monsieur Sarkozy. Elles sont tout sauf humanistes. Elles sont contraires à l'idée que l'on peut se faire d'un progrès de civilisation. Elles sont dictées par une logique ultra-libérale qui donne priorité aux profits financier plutôt qu'à la solidarité nationale. Elles apportent des gages supplémentaires au Front National.

Bien sûr, l’annonce de référendums peut apparaître comme une avancée démocratique mais il faut aussi se souvenir du référendum de 2005 où Sarkozy avait balayé d'un revers de main le choix d'une majorité de citoyens, ce qui déprécie quelque peu la portée et la sincérité de ses proclamations. Monsieur Sarkozy, soutenu par Madame Merkel (à moins que ce ne soit l'inverse) avait quasiment interdit au peuple grecque de choisir son destin par voie référendaire. Ces revirements de la pensée présidentielle nous montrent clairement la volatilité de ces « valeurs » à géométrie variables (selon la direction du vent électoral).

Ces effets d'annonces escomptés feront-ils progresser la popularité de Monsieur Sarkozy ? Pour ma part, j'en doute ; ils creuseront encore plus, dans l'opinion, le fossé entre les valeurs humanistes de gauche et la rigueur égoïste et xénophobe de droite.

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