Les esprits planent sur notre République ; sont-ils bienveillants ou maléfiques, sont-ils saints ou laïcs ? Chacun peut-il ingénument choisir les siens ? Pouvons-nous chasser d'un souffle ceux qui tentent de diffuser des fragrances nauséabondes ? Autant de questions inutiles tant sont évanescentes les réponses des analystes patentés.
A l'esprit du 11 janvier, singulière unité nationale que l'on découvrit plurielle et qui eut tendance à s'évaporer, Monsieur Valls nous a proposé d'y amalgamer l'esprit du 49/3 plus brutal et moins démocratique, pariant sur la haute valeur ajoutée de cette nouvelle substance de synthèse : L'ESPRIT DU 11/43. Monsieur Valls a hélas oublié que les esprits ne volent pas toujours en escadrille comme les anges ; certains diaboliques se métamorphosent en trolls zizaniens allant butiner qui dans la fange marinière, qui chez Sarko ou même, n'hésitant pas à franchir les frontières chez Merkel ou Poutine. D'autres bouffons préfèrent œuvrer en free-lance saupoudrant ici et là du perlimpinpin ostracisant. Monsieur Macron, en proposant sa loi a-t-il eu l'esprit de Montesquieu opposé au despotisme et adepte de la séparation des pouvoirs ?
L'esprit de sel qui anime les socialistes affligés n'est pas suffisamment corrosif pour faire une brèche décisive dans l'ossature brinquebalante du parti, Que n'adoptent-t-ils pas l'esprit d'évasion ?
Il est fort probable que le soir après le boulot, Messieurs Hollande, Valls et Macron s'adonnent au spiritisme dans une pièce secrète de l’Élysée et tentent autour d'une table, de rassembler les esprits rassembleurs autour d'une majorité maintenant minoritaire. Dur dur, le médium en chef qui en 2012 pratiqua l'hypnose avec succès, a-t-il perdu la main ?
Comme un œuf, l'esprit de nos concitoyens devient soit dur, ferme et intransigeant, soit brouillé voire embrouillé par la multiplicité des esprits farfadets qui folâtrent sur leurs têtes.
Cet esprit du 11/43 a bien du mal à rester compact, à l'approche des élections départementales les esprits frappeurs se sont échappés de l'amalgame et cognent tous azimuts sous l’œil indifférent des zembrouillés qui probablement s'abstiendront de départager le bon grain de l'ivraie comme disait tonton, même si, à gauche comme à droite, les esprits de synthèse tentent de surmonter l'embûche de la non-localisation du point de rassemblement.
Mais Monsieur Valls n'a pas dit son dernier mot ; d'ailleurs, voyez sur la photo, dans le chargeur, les douilles sont encore pleines. Elles vont servir incessamment, attendez-vous, après les élections départementales, pour complaire aux technocrates de la commission européenne, à un train de mesures de 30 milliards de coupes budgétaires supplémentaires avec à la clé des « réformes » très anti-sociales le tout défendu, menaces à l'appui, par notre commissaire Pierre Moscovici. Face à la nausée qui risque de gagner les populations, le premier ministre serait tenté, après une lourde défaite électorale de sortir l'artillerie lourde, mais ne disposant plus du 49/3, il flinguera petit calibre mais tous azimuts pour imposer cet avènement d'une réelle austérité. Les esprits bienveillants abattus en plein vol auront bien des difficultés à rester groupés.
Chers lecteurs ai je été assez clair, vous feriez preuve d'esprit chagrin si vous trouviez ce billet trop confus puisque la confusion en est le thème principal.