On en parle, on en discute, on s'interroge : serait-elle en danger, par quels moyens lui porter secours, comment désarmer ses prédateurs ? L'urgence est telle que philosophes, intellectuels, journalistes, blogueurs lambda se sont emparés de la Chose, l'ont analysée sous toutes les coutures de ce nouveau siècle, proposant moult solutions aussi diverses qu'incertaines. Seule la gente politique, indifférente à ce danger qu'elle juge dérisoire s'en désintéresse.
Alors, pour y voir un peu plus clair, faisons appel à un sage qui connaît si bien les humains. A chanter sur l'air de « Je suis un voyou ».
La démocratie
Ci-gît au fond de nos cœurs une lourde peine,
Un fantôme, un souvenir d'une qu'on aimait
Mais Valls, à grands coups de faux, lui a coupé l'herbe,
Un vrai libéral-salaud, signant son forfait.
J'ai perdu le goût de vivre en trouvant Sarko
Mais quand même plié de rire avec Morano.
Si les gueux dans la déroute s'mettaient à râler,
Alors on donnait la troupe pour mieux les mater.
(Et puis si la gendarmesque en tuait deux ou trois,
Au peuple on faisait comprendre qu'ils avaient le droit.)
J'lui ai dit la bonne parole, tu n'est qu'un fumier
Le bon dieu me le pardonne, on m'a approuvé.
Qu'il me le pardonne ou non, d'ailleurs je m'en fous,
Même s'ils se prennent pour la crème, ce sont des voyous.
Si vous les politi-gnomes nous poussez à bout,
Des urnes on fera la grève, vous l'aurez dans l'choux.
Et puis si Macron abuse du quarante neuf trois,
On sortira l'arquebuse, ce s'ra notre loi.
J'lui ai dit c'que tu mérites : un coup d'pied au cul,
Le bon dieu me le pardonne, je n'y tenais plus.
Qu'il me le pardonne ou non, d'ailleurs je m'en fous,
S'il se croit un phénomène, ce n'est qu'un voyou.
S'engager dans la Marine, même pas très profond,
Et puis s'en faire une doctrine, ça c'est vraiment con.
Si le dégoût vous assaille n'insistez pas trop,
Revenez vite au bercail, quittez le troupeau.
Pour la Chose je vous le jure, ici on a mieux,
Le bon dieu vous le pardonne vous s'rez amoureux.
Qu'il vous le pardonne ou non, d'ailleurs on s'en fout
Ils ne font que dans la haine, ce sont des voyous.
La télé nous encrétine plus que de raison
Raz la frange de leurs bobines même en coupant l'son.
Bien plus fort qu'un diurétique, Balkany surtout,
Aussitôt j'me précipite, j'vais pisser un coup.
Même l'odeur devient fétide, tronches de harengs
Le bon dieu me le pardonne, c'est pas très marrant.
Qu'il me le pardonne ou non, d'ailleurs je m'en fous
L'imposture est leur domaine, ce sont des voyous.
On a tous du vague à l'âme parce qu'à l'élysée,
L'résident d'la République nous a entubé.
La démocratie se meure on n'y peut plus rien,
L'esclavage ou la révolte, sinon plus de pain.
Faudra-t-il prendre les armes, espérons que non,
Le Bon dieu nous le pardonne c'est sans solution.
Qu'il nous le pardonne ou non d'ailleurs on s'en fout
Une telle catastrophe entraîne, aussi les voyous.
J'ai bien conscience que cet humble et succinct panorama de la vie politique française n'en embrasse pas tous les contours (il est d'autres contours que j'embrasse mieux). Alors ne vous gênez pas, chers contributeurs à en élargir l'horizon, améliorer la perspective, peaufiner le tableau. Ce serait une œuvre de salubrité publique que de contribuer à cette délicate analyse, indispensable à la survie des générations futures.