Fait-il envie ou bien pitié ? Le débat médiatique de la semaine qui vient se voudrait en toute raison être la lumière à large spectre offerte au citoyen pour lui permettre en toute conscience d'adhérer à telle ou telle offre politique du moment. Il est crucial ce débat pour l'avenir de notre pays et pour notre démocratie, on le voudrait exemplaire. Mais à l'image des éditoriaux, commentaires et débats proposés depuis l'annonce de la dissolution, il va à coup sûr s'enfoncer dans une débauche d'outrances, d'insultes et de propos gonflés d'une malhonnêteté intellectuelle d'un niveau confondant. Faut-il en rire ?
Une grande tristesse.
Tout d'abord pour l'état de nos médias de grande audience, télés ou radios, dont l'impartialité n'est manifestement pas l'ardente obligation et la médiocrité des « journalistes » qui les servent et qui n'ont pas même conscience que leur bassesse servile les couvrent d'indignité.
Et puis le choix bien pesé des intervenants politiques, conseillés, spécialistes ou experts qui vont délivrer La Vérité sur les ondes et les écrans, adoubés (ou non selon la couleur) par la ou le maître de plateau. Mais c'est le jeu démocratique de la liberté de parole de ceux à qui on la donne, sans que soit mise en question la liberté de pensée de ceux qui la reçoivent.
Mais justement, l'acceptation irraisonnée par beaucoup, de propos ineptes, de fausse démonstrations, de procès indignes (comme celui d’antisémitisme à l'égard de la LFI, même si la non-dénonciation de la barbarie du 7 octobre est une faute morale et politique) provoque le découragement de nombre d'entre nous avec ce constat affligeant de la médiocre conscience politique d'une (sans doute) majorité de la population, conscience qui fait de nous de véritables citoyens, sans préjugé aucun et en toute liberté du choix de société de chacun.
Alors quels sont les ressorts qui nous feront choisir ?
Le strict intérêt personnel, le souci de justice et de partage, l'angoisse d'un futur désespérant pour la planète et l'humain, une conviction idéologique ancrée depuis toujours, le rejet d'un pouvoir exécutif qui a failli ou au contraire le désir de préserver des avantages acquis, un ressentiment vis à vis de l'étranger, une préférence nationale irraisonnée ou la simple séduction d'un chef, sans guère s'encombrer d'une analyse sur sa réelle capacité à gouverner un pays … ? Ou bien la facilité du non-choix conscient ou non, nourri par une méfiance accrue du politique ?
Pour ma part et devant l'état d'une planète et d'une France en particulier où la violence et l'anathème prennent le pas sur la raison l'écoute et la tolérance, c'est bien l'esprit des lumières qui a toujours guidé mon choix. Et puisqu'il y a parait-il en France deux blocs « extrêmes » de grande audience, c'est l'un des deux qui sera l'objet de mon choix, mais certainement pas celui de droite.
Une question que je soumet à votre jugement et qui me perturbe depuis longtemps :
La constitution de la Véme République a institué la séparation des pouvoirs et admet donc que le pays est tout à fait gouvernable sans que le pouvoir exécutif ait une majorité absolue à l'assemblée. Alors pourquoi tous ceux qui aujourd'hui disent le contraire et parlent de chaos ne tirent-ils pas la conclusion évidente qu'il est urgent de changer ou au mois d’amender la constitution pour se départir de cette grave anomalie. Nos voisins européens l'ont tous fait. Monsieur Monsieur Macron ne se grandirait-il pas en proposant la mise en place d'une assemblée constituante.
Faut-il pleurer, faut-il en rire ? Je n'ai pas le cœur à le dire ...