Dans l’Édition CAMédia, il est actuellement un débat fort intéressant qui suscite de nombreux commentaires. Il s'agit de déterminer dans les échanges sur les blogs et les éditions, les conditions d'une éthique participative. Le débat est houleux, contradictoire et la méthodologie à mettre en œuvre assez difficile à définir clairement.
Je ne suis pas un grand théoricien, que ce soit dans les domaines scientifiques, sociologiques, philosophiques ou autres. Mais ayant œuvré pendant quelques décennies dans des laboratoires de recherche scientifique, je suis devenu un adepte de la méthode expérimentale et je vais donc vous proposer de tester une procédure auto-adaptative censée aboutir à une optimisation des résultats, en l’occurrence un débat citoyen sincère et apaisé. Cette procédure fonctionne très bien sur certains dispositifs scientifiques expérimentaux ; comme exemple, j'ai choisi à dessein, la technique de réjection du bruit car elle illustre parfaitement ce qui se passe souvent dans les débats de blog : un sujet est lancé par un auteur de billet, des premiers commentaires lancent la discussion avec des arguments que j'appellerais ici signaux, puis incidemment, cela tourne parfois dans des digressions, des dialogues hors sujet, des prises de bec, des règlements de compte, bref dans ce que l'on peut appeler le bruit du débat.
Les expériences de laboratoire consistent souvent à détecter et si possible mesurer une grandeur physique qu'on appelle signal qui est en général de très faible intensité et qui est souvent noyé dans ce qu'on appelle du bruit. Ce bruit n'est en général pas audible mais est constitué d'un certain nombre de perturbations comme des parasites électriques, du bruit d'agitation thermique et des instabilités diverses. L'intensité de ce bruit et sa largeur spectrale sont inconnus à priori. Il n'est pas rare que ce bruit masque complètement le signal utile que l'on veut mesurer. Il est alors impossible au départ, de faire les réglages expérimentaux qui permettraient de minimiser ce bruit pour mettre en évidence le signal. C'est pour cela qu'il est intéressant de trouver une méthode qui automatise ces réglages au cours même de l'expérience. Cette méthode est dite auto-adaptative, elle consiste à mesurer le niveau de bruit et d'en déduire les réglages à effectuer automatiquement pour que le rapport signal/bruit soit optimum. Au cours de l'expérience, le signal utile apparaît de plus en plus clairement.
C'est cette expérience que je vous propose de tenter ici. Elle ne nécessite que le respect de quelques consignes de départ. Je vous propose les suivantes :
- Chaque participant n'a droit qu' à 1 seul commentaire mais il a le droit de le modifier tout au long du débat soit en utilisant le bouton « modifier », soit en le dépubliant avant d'en poster un nouveau mais si possible en gardant l'idée de son propos initial.
- S'abstenir d'utiliser le bouton « recommander » pour ne pas privilégier dès le départ, tel ou tel point de vue.
- Accepter que l'auteur du sujet à débattre fasse la clôture quand bon lui semble, avant de faire éventuellement une synthèse.
Les commentaires humoristiques sont les bienvenus, les irrationnels ou affectifs aussi.
Cette petite expérience sera peut-être un total fiasco, soit par manque de participants, soit parce que la qualité attendue ne sera pas au rendez-vous final, soit parce que le sujet proposé ne sera pas assez pertinent pour cette expérimentation, soit parce que les conditions initiales imposées ne seront pas les bonnes. Mais qu'importe, quel scientifique peut se targuer de n'avoir jamais fait dans sa carrière une manip foirée ?
Je tiens à préciser que ce type de débat n'enlève en rien à l’intérêt des billets de blog où foisonnent les échanges parfois âpres, parfois drôles où chacun se lâche dans une totale liberté.
Reste à trouver un sujet de débat pour cette ludique expérimentation. Le blog de Jean-Paul Bourgés qui nous offre chaque jour un sujet de réflexion est une vraie mine dans laquelle j'ai puisé un éventuel sujet à débattre, j'espère qu'il me fera l'amitié de ne pas trop m'en vouloir. Il s'agit de La chasse à la bienschtroumpfance . Je vous propose donc de débattre de la « bien-pensance » qui a envahi la sphère médiatico-politique, d'en déterminer les raisons et les dangers pour la démocratie.
Concrètement, avant de lancer le débat effectif sur ce sujet, je vais laisser à votre sagacité, une période transitoire durant laquelle vous pourrez suggérer d'autres thèmes de départ plus pertinents ou des conditions initiales plus fines. Je lancerai le vrai débat avec le premier commentaire. J'espère que vous serez là, sinon ce ne sera qu'une manip foirée de plus.