Naissance et mort possible de la gauche : quelques repères historiques
En France, l’opposition gauche/droite émerge historiquement en septembre 1789 en rapport avec le positionnement politique au sein de l’espace parlementaire. À la droite du président de l’Assemblée constituante siègent ceux qui souhaitent donner au roi un droit de veto absolu et ainsi maintenir sa puissance monarchique. À sa gauche siègent ceux qui sont favorables à un veto suspensif régulateur ou à une absence de veto au nom même de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen adoptée en août 1789 attribuant la souveraineté au peuple et à ses représentants et non au roi. Le côté gauche l’emporte.
Cependant le couple de mots lui-même n’élargit son usage au-delà de la localisation dans l’arène parlementaire et ne s’enracine que plus tardivement. En France, pour le politiste Marc Crapez, « Les notions de droite et de gauche se limitent au langage de la topographie parlementaire au 19e siècle ; elles n’investissent progressivement le champ idéologique et culturel, en se polarisant, qu’au début du 20e siècle. »(1). Ce clivage deviendra au cours du XXe siècle une des matrices principales pour appréhender l’espace politique à un niveau international.
Toutefois, avant que l’usage même du mot « gauche » ne soit routinisé, les éléments qui constitueront son contenu sont déjà travaillés, avec d’autres mots, dans des bricolages idéologiques à partir du XVIIIe siècle. Ainsi la catégorie de « gauche » charrie intellectuellement des matériaux associant les Lumières du XVIIIe siècle, le libéralisme politique et le républicanisme du XIXe siècle ainsi que le mouvement socialiste des XIXe et XXe siècles. En ce sens, « la gauche » constitue un processus d’hybridation de strates historiques, d’expériences collectives et individuelles ainsi que de ressources intellectuelles diverses dans un ensemble mouvant et composite, peuplé d’oppositions et de controverses, en redéfinitions continues. Un des piliers intellectuels historiques de la gauche, au croisement des Lumières, des idéaux démocratiques et du socialisme, a été constitué par l’association entre la critique sociale et l’émancipation. Cette association critique sociale-émancipation a été retravaillée par d’autres mouvements sociaux, concomitants ou postérieurs : mouvement féministe, mouvement anticolonial, mouvement antiraciste, mouvement homosexuel…
Or, aujourd’hui, le clivage gauche/droite s’effrite dangereusement. Dans ce contexte politiquement brouillé et périlleux, on observe, en France comme à une échelle internationale, une extension des domaines d’un confusionnisme rhétorique et idéologique au sein des espaces publics, dans le sens de la confusion entre des postures et des thèmes d’extrême droite, de droite, de gauche modérée et de gauche radicale, favorisant des bricolages idéologiques ultraconservateurs, voire une extrême droitisation, sur fond de prégnance plus large d’identitarismes, entendus comme la réduction des individus et des collectivités humaines à une identité principale et close. Le confusionnisme est le nom actuel d’une désagrégation relative des repères politiques antérieurement stabilisés autour du clivage gauche/droite et du développement de passerelles discursives entre extrême droite, droite, gauche modérée et gauche radicale. Une des possibilités ainsi ouvertes (mais pas la seule) est l’émergence et la stabilisation de « postfascismes », sous la forme de partis et/ou de régimes politiques. En perdant la notion de gauche, nous pourrions perdre beaucoup plus qu’une marque électorale adossée à des intérêts politiciens…
« Meurs pas » la gauche : repères chantonnants
En 1981, l’année de l’arrivée de la gauche au pouvoir en France (et peu avant, 1983, qu’on ne commence à déchanter quant aux dérives néolibérales et oligarchiques de la gauche de gouvernement), le chanteur québécois Robert Charlebois sort son quatorzième album : Heureux en amour ? Sur cet album, une perle sentimentale, dans laquelle Charlebois met en musique un texte de Jean-Loup Dabadie : « Meurs pas ». Et si cette chanson bouleversante nous parlait aujourd’hui métaphoriquement de la mort éventuelle de la gauche ?
Et si nous étions un peu pour quelque chose dans les reculs des idéaux associés au mot de « gauche » ? Politiciens le nez dans le guidon tirant sur la corde en usant et abusant des usages électoralistes du mot surtout, mais aussi militants hier dogmatiques, aujourd’hui désabusés, voire indifférents, ou sympathisants attirés par le clinquant des modes successives… Et si la gauche pouvait aussi mourir de nos faiblesses ? Peut-on encore avoir un éclair de lucidité, à la manière de Charlebois ? Un Charlebois politique titubant et gauche pour sauver quelque chose de la gauche ?
T'en a assez
Tu veux plus d'ça
Tu veux plus d'moi
Quoi
Tu veux plus d'moi
Va
Tu peux me quitter
Me casser
M'déchirer
Mettre la maison par terre
Couper tous mes arbres
Va
C'est tout d'ma faute
Courir avec les autres
Puis tu peux t'en aller
Á l'autre bout d'la terre
Me laisser en larmes
Va
Tu peux tout me faire
Laissera-t-on le brouillard nous envahir, le brouillage des repères nous désorienter un peu plus ?
Les jours
Où j'vois trouble
Les jours
Où j'bois double
J'peux plus faire aut’e chose
Que d'fumer des Gauloises roses
Le jour où dans mon lavabo
La mer est démontée
J'suis pas beau
J'suis pas beau ouais
Fragile, « si je bois je tombe »…
Et pourtant, il a va peut-être un peu plus que de mes petits intérêts politiciens auréolés de grands mots, que de mes croyances militantes et de leurs déconvenues, que de mon zapping de sympathisant ? Alors…
Va, tu peux tout me faire
Mais
Meurs pas
Meurs pas
T'entends
Meurs pas
Meurs pas
Même si je suis trop faible pour toi, tu peux demeurer un horizon possible, un horizon de possibles, pour les générations futures au moins, que tout ne soit pas perdu…
Mais
Quand je te verrai
Toute petite
Sur ce train
Qu'on appelle l'horizon
Bouge ta main
Que j'vois bien
Qu'tu vis encore au fond
Alors meurs pas la gauche ? Si j’ai passé trois ans et demi à écrire le livre La grande confusion en me coltinant des confusions qui peuvent venir du monde, de chacun d’entre nous et de leurs interactions, c’est entre autres pour cela. Les déchirures amoureuses ne sont pas sans rapport avec les déchirures politiques…
Note :
(1) M. Crapez, « De quand date le clivage gauche-droite en France ? », Revue française de science politique, volume 48, n° 1, février 1998, p. 72.
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La grande confusion
Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées
Par Philippe Corcuff
Paris, Éditions Textuel, collection « Petite Encyclopédie Critique », 10 mars 2021, 672 pages, 26 euros, https://www.editionstextuel.com/livre/la_grande_confusion
ISBN : 978-2-84597-854-6
1) Quelques interventions dans les médias à propos du livre :
* « Débat public : un glissement de terrain à droite », entretien avec Guillaume Erner, "L'invité des Matins", France Culture, 10 mars 2021 (environ 43 mn)
* « Comment l'extrême droite gagne la bataille des idées », entretien avec Marian Naguszewski, "Le journal international", TV5 Monde, 10 mars 2021 (environ 7 mn)
* « L'invité du Grand Matin », entretien avec Cécile de Ménibus et Patrick Roger, Sud Radio, 10 mars 2021 (environ 30 mn)
* « Dans la bataille des idées, bascule-t-on à l'extrême droite ? », entretien avec Bruno Duvic, "Le 13-14", France Inter, 11 mars 2021 (environ 13 mn)
2) Le sommaire détaillé du livre :
Introduction : Vers une théorie politique critique de la confusion aujourd’hui
Liaisons dangereuses dans l’air du temps : Julliard, Lordon et Bock-Côté
Jacques Julliard, de « la deuxième gauche » à la focalisation « républicaine » sur la nation
Frédéric Lordon ou la fétichisation de la nation au sein de la gauche radicale
Mathieu Bock-Côté, un ultraconservatisme nationaliste venu du Québec
Des convergences rhétoriques et idéologiques paradoxales
Un retour soft de Maurice Barrès, entre ultraconservatisme, gauche modérée et gauche radicale ?
Une interrogation quant aux tendances confusionnistes et ultraconservatrices de l’air du temps
Bricolages idéologiques ultraconservateurs et confusionnistes
Inquiétude merleau-pontienne
Une théorie politique critique à horizon émancipateur engagée dans l’époque
Théorie politique et théorie critique
Engagement dans l’époque et contextualisation
Une théorie politique au défi de « l’inquiétude du négatif »
Dans le brouillard idéologique : de l’utilité d’une boussole
La boussole ou comment pragmatiser le rapport à l’éthique et à la politique
De la controverse Merleau-Ponty/Sartre au présentisme
« Dérision de nous, dérisoires »
Penser aussi contre mes propres impensés politiques
Vers une gauche d’émancipation
L’émancipation en peau de chagrin d’Emmanuel Macron
Des Lumières tamisées en héritage
Critique de Mark Lilla
En partant de Roger Martelli
Plan d’un ouvrage aux musicalités merleau-pontiennes et foucaldiennes, mitchelliennes et souchoniennes
Partie I : Dérèglements de la critique sociale dans les temps confus actuels
* Chapitre 1 : Jalons conceptuels et méthodologiques face au brouillard idéologique présent
L’identitarisme et ses complications actuelles
Des identitarismes
Des résistances à l’analyse de l’espace des identitarismes
Concurrences victimaires et ressentiment
Paniques identitaires
Jean-Claude Kaufmann et l’ouverture-fermeture des identités contemporaines
Tropismes manichéens de « la question identitaire »
Risques « postfascistes » et dynamiques ultraconservatrices
Fascisme ou « postfascisme » ?
Ultraconservatisme plutôt que « populisme »
Brouillard idéologique, confusionnisme et extrême droitisation
De la métaphore de l’aimantation et de sa reformulation sous un angle tactique
Thomas Schelling et les points focaux
François Hollande aimanté
Emmanuel Macron aimanté
La Commission européenne aimantée
Désaimantation conjoncturelle
Politisations conspirationnistes
* Chapitre 2 : De quelques laboratoires de l’ultraconservatisme et de l’hypercriticisme confusionniste : de Benoist, les « néoréacs », Chevènement, Les Guignols de l’info, Halimi, Ardisson, Sarkozy, La Manif pour tous, Jour de colère…
Alain de Benoist : essentialisme culturaliste et amalgames confusionnistes chez un intellectuel curieux
L’espace des « nouveaux réactionnaires » décrypté par Daniel Lindenberg
Autour d’une des vies de Jean-Pierre Chevènement : la galaxie nationale-républicaine
Les Guignols de l’info ou la critique confusionnée
La critique manichéenne des médias, de la gauche radicale à l’extrême droite
De Thierry Ardisson à la Ligue du LOL : la critique transgressive
« Le sarkozysme » ou l’accélération du brouillage des repères politiques
La Manif pour tous ou la critique ultraconservatrice du « libéralisme »
Jour de colère, 26 janvier 2014, ou la convergence antisémite de haines hétérogènes
* Chapitre 3 : Le couple critique sociale-émancipation et la gauche resitués dans l’histoire
Les liaisons historiques de la critique sociale et de l’émancipation : un pilier intellectuel de la gauche
Problématisation moderne du couple critique sociale-émancipation
Repérages historiques-1 : de la critique sociale
Repérages historiques-2 : de l’émancipation
La gauche, du XXe siècle à aujourd’hui
De la fragilisation actuelle des liens critique sociale-émancipation
Pierre-André Taguieff ou la tentation de la déconstruction conservatrice de l’émancipation
« Politiquement incorrect » et « critique du ressentiment » dans l’hypercriticisme aujourd’hui
Conclusion de la Partie I
Post-scriptum à la Partie I : Extrême droitisation, néolibéralisme économique… COVID-19
Du néolibéralisme, de droite à gauche
Le néolibéralisme comme une des sources de la vague ultraconservatrice
Écueils de la diabolisation du néolibéralisme à gauche
Post-scriptum au post-scriptum (octobre 2020) : brèves hypothèses au cœur de la crise de la COVID-19 quant au néolibéralisme et à l’ultraconservatisme
Du recul symbolique du néolibéralisme et de quelques autres conséquences positives possibles de l’épidémie
Ultraconservatisme nationaliste et confusionnisme complotiste : le vent en poupe ?
La foire présentiste aux prophètes
D’un monde d’après composite
Partie II : Déplacements confusionnistes en cours, de l’extrême droite à la gauche
* Chapitre 4 : Quatre figures de l’extrême droite idéologique : Alain Soral, Éric Zemmour, Renaud Camus, Hervé Juvin
Alain Soral et Éric Zemmour : deux variantes de l’ultraconservatisme idéologique à la française
Traits transversaux soralo-zemmouriens
De l’imbrication du racisme, du sexisme et de l’homophobie
Postures cognitives et formes narratives supportant l’ultraconservatisme
Renaud Camus et le fantasme conspirationniste du « Grand Remplacement »
« Le Grand Remplacement » selon Renaud Camus
Échos politico-idéologiques du « Grand Remplacement »
Hervé Juvin ou « la séparation écologique » des « ethnies » et des cultures
Une biologisation des relations sociales
Un identirarisme anti-« libéral »
La singularité et la diversité tronquées
* Chapitre 5 : Critique de l’hypercriticisme conspirationniste
Deux pôles de la trame narrative conspirationniste
Les sciences sociales contre le conspirationnisme
Face aux illusions conspirationnistes d’un doute illimité : ressources philosophiques
Dérapages conspirationnistes à gauche
« L’affaire Strauss-Kahn » comme vecteur conspirationniste en milieu socialiste
Du climatoscepticisme au complotisme : le cas de Claude Allègre
Michel Onfray ou James Bond en philosophie politique
La France insoumise et le conspirationnisme tactique au sein du champ politicien
« Affaire Benalla » : interférences confusionnistes
Complotisme chez les hackers « anti-système »
Le paradoxe de critiques des théories du complot… complotistes
De l’anticonspirationnisme sélectif et du complotisme intermittent en milieu ultraconservateur : Alexandre Devecchio et Mathieu Bock-Côté
Fiammetta Venner et Yann Barte : le complot des conspirationnistes vu de gauche ?
Des antifas centrés sur « les infiltrations » de l’extrême droite
Quand la critique du conspirationnisme est relativisée par des figures intellectuelles de gauche
Luc Boltanski : de la critique de la narration conspirationniste à une impraticable critique sociologique du conspirationnisme
Des chercheurs en sciences sociales contre la mise en place de dispositifs pédagogiques de critique du conspirationnisme
Frédéric Lordon ou la délégitimation de la critique du complotisme
Conspirationnisme et « affaires »
* Chapitre 6 : Les « gilets jaunes » : un mouvement social composite surmédiatisé en contexte confusionniste
De l’hétérogénéité d’un mouvement social : les « gilets jaunes » existent-ils ?
Les « gilets jaunes » entre hétérogénéités socio-politiques et unifications symboliques
Sur quelques tendances globales parmi les « gilets jaunes »
De quelques contradictions socio-politiques au sein des « gilets jaunes »
Dérapages minoritaires et confusionnisme rampant
Dérapages ultraconservateurs
Conspirationnisme et confusionnisme
Une hypothèse à propos du bain idéologique ultraconservateur et confusionniste
Les « gilets jaunes » et le succès de l’extrême droite aux élections européennes de mai 2019
La question de l’antisémitisme
Chronique non exhaustive d’un antisémitisme en « gilet jaune »
Le cas d’un tweet antisémite médiatiquement invisible
Un antisémitisme militant très minoritaire, mais persistant
L’auto-illusionnisme chez les intellectuels critiques et dans la gauche radicale
Un zoo académique à gauche ?
Légendes d’une gauche radicale désorientée
Mediapart : un moment d’égarement ?
Conclusion de la Partie II
Post-scriptum à la Partie II : De la droite extrême à la gauche : l’élection de Donald Trump en 2016 comme occasion d’épaississement du brouillard idéologique en France
Trois énoncés idéaux-typiques du confusionnisme des gauches trumpisées
Ignacio Ramonet trumpisé précoce
Laurent Bouvet trumpisé
Jean-Luc Mélenchon trumpisé
Emmanuel Todd maxitrumpisé
Jean-Claude Michéa trumpisé tardif
Post-scriptum au post-scriptum (novembre 2020) : Arnaud Montebourg trumpisé ultratardif
Partie III : En partant de la gauche : polarisations politiques, ankyloses intellectuelles et intersections confusionnistes
* Chapitre 7 : Manichéismes publics concurrents : laïcité, islamismes-djihadismes, antisémitisme/islamophobie
Dérives laïcardes de la laïcité et caricatures décoloniales de la laïcité
De la tolérance propre à la loi de 1905 à la focalisation actuelle sur l’islam
La laïcité contre l’islam et contre… la loi de 1905 : Laurent Bouvet et Natacha Polony
La laïcité caricaturée par certains antiracistes
Des amalgames aux défaillances à gauche face aux islamoconservatismes
Islamismes et djihadismes : mieux appréhender les différences et les intersections
Amalgames essentialistes et Marche contre l’islamophobie
De François Burgat à Judith Butler : de la complaisance répétée au défaut ponctuel de vigilance à l’égard des islamoconservatismes
De la minimisation des islamoconservatismes aux carences émancipatrices
De la compétition entre combats contre l’antisémitisme et contre l’islamophobie à l’enrayement de l’antiracisme
Islamophobie
Antisémitisme
Antisémitisme et « antisionisme »
Engrenages délétères
De la dénégation à l’islamophobie soft dans la gauche « républicaine »
Une « extrême gauche » antisémite ?
Délégitimation de la critique de l’antisémitisme actuel chez Frédéric Lordon et d’autres
Des appels contre l’antisémitisme dotés d’ambiguïtés
Complaisances à l’égard du PIR
Des résistances face à la minoration de l’antisémitisme
Le cas Mélenchon : jeux nationaux-républicains ambigus avec les frontières de l’islamophobie et de l’antisémitisme
Un appel international en faveur de Tariq Ramadan, entre ambiguïtés quant à un supposé « complot sioniste » et disqualification de la critique de l’islamophobie
De la situation de l’islamophobie et de l’antisémitisme aujourd’hui en France aux possibles convergences antiracistes
* Chapitre 8 : Des indices de pénétration du confusionnisme à gauche
Des pensées tourneboulées venant de la gauche
Houria Bouteldja ou un « essentialisme inversé »
Déplacements essentialistes et conspirationnistes d’une variante « politiquement incorrecte » de la pensée décoloniale
L’oppression postcoloniale comme contradiction principale, l’identitarisme communautaire et la marginalisation de l’individualité
Laurent Bouvet ou « l’insécurité culturelle » comme identitarisme d’extrême centre gauche
Juan Branco ou la pensée critique people
Étienne Chouard : un passeur confusionniste entre gauche radicale et extrême droite
Christophe Guilluy ou le « populaire » embrouillé, entre manichéisme territorial et préjugés conservateurs
géographe ou idéologue ?
De Fractures françaises (2010) à La France périphérique (2014)
Un échantillon de critiques ciblées
Des répercussions à gauche
Alain Finkielkraut/Norman Ajari : retours vers l’essentialisme
Finkielkraut, de Levinas à l’identitarisme
Ajari ou la promotion de « l’essence noire »
Incursions confusionnistes localisées
De la décroissance de l’émancipation au nom de « la nature » : de Vincent Cheynet en Pièces et Main d’Œuvre (jusqu’à Limite)
Vincent Cheynet ou la nostalgie naturaliste de la famille patriarcale
Le collectif Pièces et Main d’Œuvre : contre « le capitalisme technologique », pour le sexisme et l’homophobie
La revue Limite ou l’écologie de La manif pour tous
Vers des Lumières vertes ?
Un conservatisme intellectuellement euphémisé chez Nathalie Heinich
Émotions xénophobes chez Jean-Luc Mélenchon
Michel Onfray : du confusionnisme localisé au confusionnisme global
Le coronavirus comme delirium philosophiquement très mince
Un personnage composite en évolution
Un saut confusionniste qualitatif
Bref attrait pour le « politiquement incorrect » transgressif chez Daniel Schneidermann (et Élisabeth Lévy)
Romophobie gouvernementale et islamophobie soft chez Manuel Valls
Quatre terrains glissants
Nationalisme économique
De Kant et Marx à l’altermondialisme
De « protectionnisme » en « démondialisation » et « solution nationale »
Vers d’autres accrochages émancipateurs entre national et mondial ?
L’extrême droite relativisée
Une relativisation pionnière de l’extrême droite : Élisabeth Badinter
Le second tour de 2017 et certaines de ses suites politiques
Des intellectuels de gauche comme coproducteurs de brouillard idéologique : Lordon, Mouffe, Ramaux, Hazan, Bégaudeau, Onfray, Agamben…
Une forme extrême : le « doriotisme » light et partiel de Jacques Sapir
Un écho confusionniste dans des secteurs plus larges de la population
Trouble et résistances autour des migrants dans les gauches critiques
Les Lumières de Charlie Hebdo divisées
* Chapitre 9 : Adhérences confusionnistes au sein de deux pensées critiques en vogue : ambiguïtés de Jean-Claude Michéa et de Chantal Mouffe-Ernesto Laclau
Michéa : des zones ultraconservatrices dans une politique socialiste d’émancipation
De la prétendue unité du libéralisme, du dénigrement des droits et de l’individualisme
L’unité « logique » du libéralisme et ses défaillances
De « la logique » à « la tradition »
La dévalorisation des droits, de l’individualisme et des Lumiéres
De la disqualification de « la gauche »
Une « gauche » diabolisée aux origines extravagantes
Une vue déréglée de l’histoire et du présent
Critique sociale, émancipation et libéralisme politique, d’aujourdhui à Jaurès
Ambivalences de Michéa et ricanements de Lordon
Mouffe et Laclau : apports « post-marxistes » et impensés conservateurs dans le « populisme de gauche »
Hégémonie et stratégie socialiste (1985)
Déplacements « populistes » de Laclau
Déplacements « agonistiques » de Mouffe
Le « populisme de gauche » de Mouffe
Une piste alternative
Convergences verticalistes : Monod et Lordon
Promotion de la figure du « chef démocratique » par Jean-Claude Monod
Le verticalisme politique ambivalent de Frédéric Lordon
Conclusion de la Partie III
Post-scriptum à la partie III : L’adversité mieux que l’adversaire, avec Maurice Merleau-Ponty
L’émancipation, c’est d’abord « avoir des couilles » ?
La dialectique des adversités et des émancipations : en partant de Merleau-Ponty
Ouverture : De l’extinction confusionniste des Lumières aux lueurs mélancoliques de l’émancipation ?
Lanceur d’alerte idéologique
Confusionnisme ou recomposition ?
Potentialités émancipatrices et crise de la politique organisée
Vers une nouvelle boussole émancipatrice ?
Une balade mélancolique rythmée par Maurice Merleau-Ponty et Michel Foucault, Eddy Mitchell et Alain Souchon

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