"Franz avait lu dans France-Soir qu'un Américain avait mis 9 minutes 45 secondes pour visiter le musée du Louvre. Ils décidèrent de faire mieux. En 9 minutes 43 secondes Arthur, Odile et Franz avait battu le record établi par Jimmy Johnson de San Francisco." Cette célèbre incise en forme de gag devenu culte, du film de Godard, "Bande à part" pourrait illustrer à elle seule l’événement culturel que l’on nous présente comme la version XXL de cette rentrée culturelle : « Le temps d’une journée, le 19 septembre, l’institution parisienne du musée d’Orsay accueillait, au milieu de ses collections, quatre-vingts peintres de la scène française actuelle. » À défaut d’établir un nouveau record de la visite d’un musée afin de pouvoir parcourir une telle exposition envahie par quelques 16 000 visiteurs affairés, nous n’avons rien vu de la présentation d’une « scène », encore moins d’un manifeste, mais seulement constaté le degré 0 de la pratique curatoriale en quelques heures chrono, aux allures d’exercice de Com’ ou de Say Who avec ses likes, émojis & autres smileys en guise d’arguments.
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Autant, nous avions aimé la présentation des peintures de Nathanaëlle Herbelin dans les salles consacrées aux Nabis, autant une telle mostra, nous semble à l’image de notre présent, vouée à l’exposition d’un temps d’où l’esprit s’est retiré, en contribuant toujours plus au zapping généralisé ( fut-il porté dans la foulée des JO et par l’élan d’une générosité cocorico au parfum de fierté nationale…)
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