La domination ne tient que grâce au mythe de la possibilité qu'a chacun des dominés de dominer à son tour. C'est le mythe de l'égalité des chances chez nous, et le droit aux bonheur d'outre atlantique. Il serait légitime de se demander à quelle compétition nous prépare cette soit disant "égalité des chances".
La communauté tient ensemble par l'adoration du chef, qui incarne les valeurs partagées de la communauté qui le porte. C'est la grande gueule de Trump et les gros bras de Poutine.
Être au sommet permet aux dominants d'édicter les lois qui reçoivent l'assentiment de la majorité, et dans un même mouvement de les contourner, car édicter des lois à leur avantage ne leur suffit pas pour asseoir leur domination.
Ils donnent le ton et la mesure : une saillie raciste par ici, une démonstration de puissance par là, car il s'agit de rappeler les troupes à l'ordre.
Le mécanisme de l'envie est le suivant : elle signe un profond accord sur ce qui est désirable, accord partagé dans une société, et qui caractérise cette société : la montre Rolex, l'iphone X en sont de bon exemples dans la nôtre : ce sont les carottes qui font marcher les ânes.
Le riche, bien qu'il spolie les pauvres, n'est pas haï par eux. Il est au contraire admiré pour avoir réalisé le désir des soumis. C'est pourquoi il est possible qu'un Trump soit élu par les pauvres, car les pauvres participent aux idéaux sociaux des riches.
L'idéologie dominante est l'idéologie de la classe dominante. Elle entraîne riches et pauvres dans le même maelström. Les possédants sont possédés par ce qu'ils possèdent disait De Gaulle. Toute concession à l'idéologie dominante est un point d'appui pour la contre révolution.
Les riches sont prisonniers de ces valeurs qui les portent au sommet, car toute déchéance s'accompagne de la révélation de leurs turpitudes. Ils font preuve d'un cynisme total : ils ont déjà fait le choix de la mort du plus grand nombre dans la catastrophe écologique en cours : affolés par leurs propres inconséquences, ils accaparent les richesses pour avoir la possibilité de d'en sortir vivant, avec leurs descendants. C'est le syndrome du Titanic. Les dominés, eux, acceptent leur sort au nom de leur dévalorisation.
Ainsi, la révolution ne peut advenir que si les idéaux sociaux changent.