NUPES : après une désunion qui empêche la gauche d'être au second tour de la présidentielle et nous replace devant un face-à-face Macron - Le Pen, la gauche s'unit pour les législatives. Elle définit un programme commun, dans lequel elle liste également les points de désaccord, ce qui est plutôt un signe de de transparence et de maturité.
Puis les appareils se partagent les circonscriptions. Les électrices et électeurs découvrent à quelle parti leur circonscription est échue, et qui est le candidat ou la candidate choisi⋅e, là où le premier tour permettait d'exprimer des préférences et de sélectionner qui se maintiendrait au second.
Deux ans plus tard, la gauche se déchire à l'occasion des élections européennes. La dissolution surprise qui suit la ramène vers l'union - regain d'amour ou arithmétique électorale, cela répond à une attente forte de l'électorat. Mais qui a voulu l'exhumation de François Hollande, la purge des voix plurielles de LFI, la tentative de résurrection d'Adrien Quatennens ? Urgence, peur de l'extrême-droite aux portes du gouvernement, les appareils partidaires s'autorisent tout. À peine les élections passées les partis se querellent à nouveau sur le ou la premier⋅ère ministre à proposer, laissant à Macron le temps d'installer son narratif selon lequel il ne s'était rien passé.
Le Nouveau Front Populaire a été pensé au départ non seulement comme une coalition électorale, mais aussi comme une forme d'articulation entre partis, mouvement citoyen et organisations de la société civile. Pour l'instant ça ne s'est pas concrétisé, et concernant les élections législatives l'union au premier tour a renforcé les appareils partidaires et réduit les possibilités de choix de l'électorat, creusant la distance entre partis et population.
Il est donc important d'anticiper les prochaines législatives - peut-être dans un an - en ouvrant les possibilités de choix et d'implication, en favorisant le rapprochement et la mobilisation. Des primaires par circonscription peuvent en être un outil.