Du parti communiste au front national, tous les partis politiques ont voté l'état d'urgence.
Individuellement, quelques parlementaires ont voté contre ou se sont abstenus, mais tous les groupes parlementaires ont voté pour.
Ce qui veut dire que parmi les partis représentés au parlement, pas un n'est capable d'articuler que la démocratie est la meilleure réponse au territrisme.
Pas un capable de dire que pratiquement, techniquement, le recul des libertés publiques ne permet pas de combattre le terrorisme.
Pas un capable de prononcer ce que nous savions tous, et l'Amérique de Bush nous l'avait montré, que l'état d'urgence allait être le prétexte à des abus et à des décisions qui n'auraient pas pu être prises dans d'autres contextes.
Pas un capable d'articuler des paroles de vérité, audibles par leur électorat et sans doute au-delà.
L'impression d'une classe politique soudée, qui fait de l'image, qui se met toujours d'accord, enfermée dans son monde et sa logique, et que les conséquences seront finalement pour nous.
Au moment de voter, au moment où des militants écologistes sont arrêtés, que des manifestations sont interdites, que des arrêtés anti-migrants sont pris, la question : pour qui ? Contre qui, ont voit encore, même si les frontières s'estompent, et cette fois encore plus.
Mais pour qui ?
Comme si avec le vote de l'état d'urgence une porte s'était fermée, du côté des institutions démocratiques.