Il faut savoir abandonner son histoire

la politique, c'est très compliqué, et la récente conférence de presse de JL Mélenchon, très réussie, amène à réfléchir.
Il a constaté le résultat honorable, mais pas excellent, du Front de Gauche lors des dernières élections européennes. Il constate que les électeurs assimilent le Front de gauche à la gauche, et donc au PS vécu comme la figure principale de la gauche. Inutile de rajouter que cette assimilation empêche le Front de Gauche de percer véritablement.
Pour sortir de cet enfermement, il mise sur un mouvement basé sur le peuple (je fais court) M6R.fr, qui se débarrasserait de cette étiquette encombrante, tout en ne changeant rien de ses convictions sociales et démocratiques.
Même si il a une lourde responsabilité dans cet état de fait en ayant appelé à voter sans conditions, sans restrictions, pour F Hollande lors des dernières présidentielles. Même si il a une lourde responsabilité dans l'orientation ambiguë du Front de gauche lors des dernières européennes, demandant à l'europe de faire des changements impossible pour elle, ce qui est fait est fait. Et il me semble que son constat n'est pas faux.
Fallait-il continuer contre vents et marée à lutter au sein du Front de gauche ? sans espoir d'arriver au pouvoir à court terme ?
En tout cas, JL Mélenchon, avec son grand talent, fait prendre un virage historique à ce que fut l'histoire de la gauche. Celle-ci va être remisée progressivement au musée des antiquités, comme l'ont été les mouvements royalistes et comme il a réussi le faire pour les mouvements trotskystes qu'il a marginalisé.
On parlera désormais de l'histoire du peuple, de l'histoire des multitudes urbaines (1)
Comme dans toute évolution, il y aura des nostalgiques, tous ceux qui ont du mal à discerner le neuf et à abandonner l'ancien.
JL Mélenchon montre la voie nouvelle.
(1) pour plus de détail voir mon billet "le Mélenchon nouveau 2017 est arrivé (à consommer avec modération)"