jusqu'à présent le PCF avait vis à vis du PS une position ambiguë qui pouvait satisfaire tout le monde, ceux qui étaient pour une "grande union de la gauche" PS inclus, dont Chassaigne a été le meilleur promoteur, et ceux qui était contre une telle alliance au sein du Front de gauche, par exemple le PG de JL Mélenchon.
Mais depuis les européennes, et de plus en plus nettement, il s'oriente vers une alliance de tous ceux qui, à gauche, s'opposent à la politique du PS (1). Il reprend à son compte la stratégie initiale du PG de JL Mélenchon.
Cette stratégie "traditionnelle" est évidement en opposition (2) avec la stratégie actuelle de JL Mélenchon qui cherche à rassembler autour de lui beaucoup plus largement le peuple, sans plus faire référence à la notion de gauche, sans passer par une alliance avec les organisations ou mouvements de "gauche" (3).
Logiquement, s'il réussit à trouver un candidat présentable, cela devrait amener le PCF à promouvoir un autre candidat que JL Mélenchon aux présidentielles 2017.
Mais auparavant, il lui faut savoir si son orientation "alliance de ceux qui sont vraiment à gauche" rencontre un meilleur écho électoral que l'appel direct de JL Mélenchon au "peuple".
On assiste donc à une bataille idéologique décisive à travers l'opposition PCF / JL Mélenchon (4). La notion de gauche est-elle encore idéologiquement opératoire auprès des électeurs ou JL Mélenchon a-t-il raison de la reléguer dans les oubliettes de l'histoire ?
Passionnant. A suivre...
nb: logiquement, mais la politique et la logique ne font pas bon ménage, le PS devrait plutôt soutenir en sous main la position du PCF. En effet si jamais la position de JL Mélenchon s'avère la bonne, c'est vraiment mauvais pour lui, car elle implique l'abandon du traditionnel désistement automatique à gauche pour celui qui a rassemblé le plus de voix au premier tour, alors que la position du PCF ne lui fera du mal que temporairement. Il lui sera facile, après 2017, dans l'opposition, de prendre des positions "bien à gauche" et de se rabibocher avec le PCF. De plus un candidat PCF en 2017 ne lui fera pas grand mal et affaiblira JL Mélenchon, le concurrent principal.
(1) on remarquera qu'aux cantonales à venir le PCF n'a pas grand chose à perdre. Mais ce n'est pas cela qui est important.
(2) petit détail: l'Humanité a fait un compte rendu de la conférence de presse très réussie de JL Mélenchon après l'intervention télévisée de F Hollande. Mais, détail significatif, la photo montre un gros plan de JL Mélenchon, et on ne voit pas le grand logo de M6R.FR situé juste derrière. Et pour une bonne raison: M6R.FR est le mouvement qui va soutenir la candidature de JL Mélenchon à la présidentielle, et qui ne fait aucune référence à la notion de gauche, un espoir de "podemos" à la française.
(3) voir mon billet "le Mélenchon nouveau 2017 est arrivé (à consommer avec modération)"
(4) pour les démocrates, on remarquera avec tristesse que cette opposition ne se joue pas sur des questions programmatiques, ou ils sont d'accord sur l'essentiel, mais sur des calculs de positionnement électoraux.