Carte électorale : distribution des forces politiques sur le territoire. Répartition fine et complexe, répondant à des logiques séculaires, où tradition et culture politique locale se combinent pour dégager des sensibilités électorales singulières. Elle se modifie généralement par à-coups imperceptibles, même s’il arrive que la transformation soit plus rapide. Depuis dimanche, sous le poids de l’abstention mais aussi d’une forme spectaculaire de conformisme électoral tendant à la dépolitisation, ensemble uniforme d’un jaune sans nuances.
Marée : l’écrasante victoire de la République en Marche n’est ni une vague ni un tsunami submergeant toutes les digues. Le mouvement est indéniablement puissant, mais on a connu, dans l’absolu et en voix, des dynamiques électorales plus impressionnantes. C’est une grande marée qui monte, sûre d’elle-même, et noie inexorablement tout sur son passage, faute d’obstacles. Elle piège ceux qui n’ont rien vu venir, c’est-à-dire tout le monde. Pis, elle capture la gauche dans ses sables mouvants. Mais les eaux de l’équinoxe ne peuvent être pérennes, et dans la vie politique comme dans la nature, le solstice viendra.
Macroniste : toute personne comparant Macron à Jupiter. Elles sont sans doute plus nombreuses dans les médias que dans les rangs-mêmes de LREM.
Macronien : 1) électeur de centre-droit se défiant des hommes de droite empruntant compulsivement le vocabulaire et les obsessions de l’extrême-droite. Il pense fuir ainsi l’influence des réactionnaires. La question, toutefois, reste ouverte.
2) électeur anciennement de gauche, venant de découvrir au printemps, sous prétexte de modernité et de réalisme, qu’il se fichait comme d’un guigne du code du travail ou de la défense des libertés publiques. Sans surprise, électorat très nombreux dans les grandes villes où se concentrent une population jeune, diplômée et riche. Il fut un temps le socle social du Parti socialiste dans les grandes métropoles.