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Pierre-Albert Casimir

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Billet de blog 15 juin 2017

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Un dictionnaire politique - Autour des législatives (7)

De la menace du parti unique.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Bipartisme : fantasme nourri pendant quatre décennies par les grands partis de droite comme de gauche, à savoir le Parti socialiste post-Épinay et le parti gaulliste sous ses différents acronymes. Ce bipartisme était présenté comme l’aboutissement du régime, son équilibre, sa préservation contre l’extrémisme, sans que personne ne relève l’absurde volonté de vouloir stabiliser encore davantage une République étouffant pourtant déjà de ses institutions. Bien sûr, il s’agissait en réalité d’assurer une hégémonie aux deux grands partis politiques, tempérée par la possibilité de l’alternance.

Parti central : version appauvrie du bipartisme à l’usage des partis de centre-droit. Volonté d’imposer l’hégémonie d’un parti central, les opposants étant idéalement cantonnés aux extrêmes, terme commode permettant d’amalgamer d’autorité l’extrême droite et la gauche. L’alternance devient théoriquement impossible et la pérennité du système institutionnel et social est préservée. Mais les hégémonies n’étant pas éternelles, cette stabilité n’est que factice et tout changement politique majeur ne peut se traduire à terme que par l’effondrement de tout l’édifice institutionnel.

Parti unique : expression dénonçant la probable confiscation de tous les pouvoirs par un parti central ayant particulièrement bien réussi. Quelque peu outrancière puisqu’elle tait la réalité d’un pouvoir local largement dominé par la droite et la gauche traditionnelle, elle n’en dénonce pas moins avec raison le désastre démocratique des législatives. Il n’en est pas moins remarquablement savoureux d’entendre ce mot dans les bouches de représentants PS et encore plus LR. Dans leur égarement, certains s’aventurent même à parler de proportionnelle, tant il est vrai que dorénavant les promesses ne coûtent vraiment plus rien. Pourtant, nombre d’entre eux ont toujours défendu avec vigueur ce système institutionnel inique, quand ils n’ont pas participé à terriblement l’aggraver. Il était une ressource maximisant leur pouvoir, il est devenu la corde à laquelle pendent les suppliciés. Malheureusement les chances que les nouveaux locataires du Palais Bourbon comprennent tout le sel moral de cette fable paraissent particulièrement faibles.

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